L’administration Trump avait fait fort, en 2021, en inscrivant Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme. Une corde de plus à l’embargo généralisé qui a porté tort à l’ïle mais partiellement seulement. C’était sans compter sur la capacité extraordinaire d’adaptation de sa population.
Lorsque les Etats-Unis d’Amérique veulent isoler un pays, ils savent faire. En 2021 ils interdisaient les voyages collectifs, puis la possibilité de réserver dans les hôtels de l’Etat cubain (sachant qu’ils dépendent quasiment tous de l’Etat), puis les croisières, puis les vols charters même si ceux-ci ont pu reprendre depuis juin 2022. Tout cela venant s’enchainer avec la longue période Covid.
Par effet domino, il devenait donc, et c’est encore le cas, impossible de réserver à travers les grandes plateformes de réservation (Booking, Expedia etc), lesquelles sont toutes….américaines. Mesure qui s’est par conséquent répercutée sur le reste du monde puisqu’on ne peut accéder à l’offre cubaine à travers ces plateformes d’où qu’on vienne dans le monde. Seules les « casa particular » ou maison d’hôtes privées étaient autorisées à la réservation pour les citoyens américains. Une belle ironie sachant que l’initiative privée était longtemps interdite à Cuba et n’a été autorisée et développée que depuis ces toutes dernières années.
L’art du contournement
Certes, les hôtels sont ouverts et nous pouvons réserver en direct sur le site des hôtels même si nous ne les trouvons pas sur les plateformes habituelles. Certes la plupart des Tour-opérateurs ont maintenu Cuba dans leurs brochures.
La problématique se heurte aussi à la raréfication des vols. A l’heure actuelle encore, seule Air-France dessert Cuba par vol direct avec une fréquence limitée, cependant que cinq autre compagnies proposent une offre mais avec escale. Sans compter la hausse globale des tarifs. Mais pour contourner les difficultés douanières éventuelles, Cuba délivre désormais un visa volant pour ne pas pénaliser les voyageurs qui envisagent de voyager aussi aux Etats-Unis. Par contre faire un combiné USA/Cuba n’est plus à l’ordre du jour dans l’immédiat.
Et pourtant Cuba reste Cuba et l’attrait touristique pour cette île si singulière reste très fort. Tombés de 4 millions de visiteurs en 2019 à 1,6 millions en 2022, l’objectif pour l’année en cours est de 3,5 millions. Les croisières reviennent progressivement expliquait, lors d’un point presse Diana Gonzalez-Montesino, directrice de l’office du tourisme cubain. Si les touristes canadiens ont fourni ces derniers temps le plus gros du contingent, il y a aussi ceux d’Amérique Latine et d’Afrique. Et en France, souligne-t-elle, les ventes repartent bien. Un élan susceptible d’être conforté par la thématique de la FIT-Cuba (foire internationale de tourisme) qui se tiendra du 2 au 5 mai à La Havane. Une toute nouvelle campagne de communication vient d’être mise en place pour vanter les mérites d’une destination attachante qui peut s’enorgueillir de 600 plages, de 633 rivières, d’une flore et d’une faune variées, d’une nouvelle route du cigare, le tout renforcé par l’extension de 30 à 90 jours du visa touristique. Sans oublier une population remarquablement chaleureuse et dont le rêve, surtout parmi les jeunes, d’une vie plus à l’occidentale se manifeste de plus en plus.
