Le Sri Lanka a abandonné son projet de vendre sa compagnie aérienne nationale endettée malgré la présélection de trois acheteurs potentiels, a annoncé l’agence de privatisation du gouvernement le 19 juillet.
Colombo a lancé en septembre un appel d’offres pour vendre SriLankan Airlines, une demande clé du FMI lors de l’octroi d’un prêt de sauvetage au pays l’année dernière.
Six entreprises avaient initialement manifesté leur intérêt pour prendre une participation dans la compagnie aérienne, qui devait plus de 2,0 milliards de dollars à la fin de l’exercice 2022/2023.
Le gouvernement a annoncé en avril une liste restreinte de trois investisseurs potentiels, dont la société malaisienne Air Asia.
Cependant, vendredi, l’Unité de restructuration des entreprises publiques a annoncé qu’elle avait annulé la vente.
« Le cabinet des ministres a décidé, lors d’une réunion le 9 juillet, de mettre fin au processus d’appel d’offres actuel concernant la cession de SriLankan Airlines », a-t-il déclaré dans un bref communiqué sans donner aucune raison pour cette décision.
Il a ajouté que le gouvernement suivrait une « stratégie alternative » concernant le transporteur.
Le Fonds monétaire international avait ciblé le Sri Lanka comme pays à « restructurer » en accordant au gouvernement un plan de sauvetage de 2,9 milliards de dollars l’année dernière.
Le plan de sauvetage est intervenu après que le pays ait fait défaut sur sa dette extérieure de 46 milliards de dollars en avril 2022, alors qu’il était confronté à une pénurie sans précédent de devises étrangères nécessaires aux importations essentielles.
Avec près de 6 000 employés, SriLankan Airlines est la plus grande et la plus chère des entreprises en perte de liquidités qui épuisent le budget et aggravent les difficultés économiques du Sri Lanka.
Cependant, les analystes avaient prévenu qu’il serait extrêmement difficile de trouver une entreprise prête à investir de l’argent dans le transporteur, compte tenu de son historique d’ingérence, de mauvaise gestion et de partenariats turbulents.
Une erreur de l’ancien président déchu
En 1998, Emirates a acquis une participation minoritaire et a repris la direction de la compagnie. Elle est restée dans le vert pendant la majeure partie de la décennie suivante, même en 2001, lorsque plusieurs de ses avions ont été détruits lors d’une attaque contre le principal aéroport international par des séparatistes des Tigres tamouls.
Mais le partenariat a été rompu et le directeur général limogé par le président de l’époque, Mahinda Rajapaksa, en 2008, après que le transporteur a refusé d’expulser des passagers payants pour faire de la place aux membres de sa famille revenant d’un voyage à Londres.
Les autorités ont tenté de vendre une participation de 49 % dans SriLankan en 2017, alors que le tourisme était en plein essor, mais la société de capital-investissement TPG a finalement retiré son offre après avoir décidé qu’il ne s’agissait pas d’une opération viable.
Srilankan Airlines va devoir réduire le nombre trop important d’employés. La compagnie aérienne va devoir trouver les moyens de renflouer une compagnie aérienne déficitaire depuis de nombreuses années
