« Moi, l’Amérique, c’est hors de question en ce moment ! »
« Je ne vais pas soutenir une économie qui nous prend de haut et une politique qui pense que les Européens sont juste là pour les embêter. » Il y a fort à parier que bien des voyagistes ont et auront à faire face ce type de réactions ces temps-ci.
Quoi répondre? il va certainement falloir ajuster son discours…
On ne peut plus se résumer à vanter les plages de Californie ou les gratte-ciels de New York sur l’air des lampions. Il faut aller plus loin. Peut-être présenter les États-Unis comme un pays en mutation, où chaque voyageur peut, à son échelle, être un témoin critique et curieux ? Fuir n’est pas la solution. Mieux vaut comprendre et ne pas minimiser les préoccupations légitimes de clients potentiels même si le marketing aura du mal à s’aligner. Sans compter les risques que prennent désormais à l’entrée les personnes signalées comme « non-binaires », voire les personnes LGBTQ.

L’idée du slogan « America first » assorti d’une poignée de main un peu trop virile peut être légitimement repoussante et fort loin de ce dont on rêve. Reste à convaincre que l’Amérique, ce n’est pas qu’un président, des discours tapageurs et des hamburgers-frites XXL. C’est également cet immense pays dont certains habitants lèvent, eux aussi, les yeux au ciel en écoutant certaines déclarations. A suggérer qu’y voyager c’est aussi se montrer curieux et ouvert, que la culture et les rencontres valent plus que des Tweets mal tournés ? Avancer que ce pays immense est constitué d’une mosaïque d’États et de populations, dont beaucoup sont eux-mêmes en désaccord avec certaines orientations politiques ?

C’est, pourquoi pas, une opportunité d’aller à la rencontre de ceux qui se battent pour un autre modèle, de découvrir des réalités plus complexes que ce que l’on voit aux infos et constater que beaucoup de grandes métropoles américaines restent des bastions d’ouverture et de diversité.
On peut toujours essayer…
Merci Evelyne pour cet article mesuré qui change de ce que je lis par ailleurs! Bises
Merci pour cette réaction Murielle
Evelyne, Nous ne nous connaissons pas, mais j’aime cette approche sans parti pris, qui laisse le libre choix aux visiteurs, de peser le pour et le contre, et de choisir si c’est opportun d’ aller découvrir le pays de l’Oncle Sam.
Alors qu’un peu partout, on nous dit presque ce qu’il faut faire, merci de prendre une position plus ouverte… Certains par conviction refuseront même d’y penser, d’autres y verront une opportunité (visiter dans de meilleures conditions, avec moins de monde sur les sites), d’autres vont privilégier les Etats qui ont voté contre Trump pour montrer une certaine solidarité. (et inversement….)
Stéphane, bonjour, je ne crois pas qu’il appartienne aux journalistes de donner des règles de conduite, juste à inciter à réfléchir. Merci en tout cas