Depuis le début de l’année 2025 et jusqu’en mars, environ 80 000 cas de chikungunya (CHIKVD) et 46 décès liés à cette maladie ont été signalés dans 14 pays ou territoires. Des cas ont été signalés surtout en Amérique Latine, en Afrique et un peu en Asie. L’épidémie de chikungunya est maintenant en cours à La Réunion et une campagne de vaccination devrait démarrer rapidement.

Rappel de l’origine de l’épidémie de chikungunya
Le chikungunya se transmet d’homme à homme par l’intermédiaire de moustiques du genre Aedes notamment (moustique tigre). Lors d’une piqûre, le moustique prélève le virus sur une personne infectée, et à l’occasion d’une autre piqûre, il le transmet à une personne saine
Plusieurs milliers de cas sur l’île de la Réunion
Mercredi 9 avril, l’Agence Régionale de Santé (ARS) a annoncé 6289 nouveaux cas du 24 au 30 mars, et surtout 22 000 consultations chez les médecins. L’ARS confirme aussi une forte hausse des hospitalisations qui ont plus que doublé par rapport à la semaine précédente.

Tous les indicateurs de surveillance du chikungunya sont à la hausse, mais ils sont à observer avec prudence
L’épidémie de chikungunya se poursuit dans toutes les communes de La Réunion. Les communes les plus touchées restent dans le sud et dans l’ouest de l’île, particulièrement au Tampon et à Saint-Paul.
Le nombre de consultations dans les cabinets de médecins est en constante augmentation, indique l’ARS. Il y a eu plus de 73 000 consultations depuis le début de l’année, dont 22 000 du 24 au 30 mars. C’est 18% de plus que la semaine précédente.
58% d’hospitalisations en plus en une semaine
Le nombre d’hospitalisations et de passages aux urgences est aussi en augmentation, alors que le plan blanc a été déclenché dans les hôpitaux de La Réunion le 4 avril. L’activité aux urgences poursuit sa hausse avec 310 passages pour la semaine du 24 au 30 mars (plus de la moitié concerne le CHU du Sud). C’est 58% de plus que la semaine précédente.
Le nombre de cas hospitalisés de plus de 24 heures pour chikungunya à ce jour est de 167. L’ARS indique que « la plupart des patients hospitalisés présentaient au moins un facteur de risque de forme sévère lié à une comorbidité, leur âge ou la grossesse ».
Mesures de prévention
Dans ce contexte épidémique, le préfet appelle les Réunionnais à la vigilance, et sollicite la participation active des Réunionnais dans la mise en œuvre des mesures de prévention est essentielle pour limiter l’extension du virus. Il reste indispensable de se protéger des piqûres de moustiques et de continuer à se protéger, même malade, pour ne pas contaminer son entourage. Les personnes à risque de formes graves de la maladie sont encouragées à se faire vacciner.

Début de la campagne de vaccination
La campagne de vaccination a démarré le 7 avril pour les publics prioritaires. La première phase a été lancée avec le vaccin IXCHIQ du laboratoire Valneva. Il est disponible gratuitement pour les personnes âgées de 65 ans et plus et présentant des comorbidités (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, respiratoires, rénales, hépatiques et neurovasculaires, etc.) et n’ayant pas déjà contracté le chikungunya par le passé.
Le vaccin se fait en une seule injection et peut se faire, sur prescription médicale, auprès d’un médecin, d’un infirmier ou d’un pharmacien. Le vaccin IXCHIQ n’est pas recommandé à ce stade pour les femmes enceintes. Il est également contre-indiqué pour les personnes immunodéprimées.