Vacances de printemps, ponts du mois de mai, puis re-vacances en été : les migrations se préparent et c’est l’occasion de se demander quels touristes nous sommes et quelles images nous avons de ceux qui viennent nous visiter. La socio-culture s’invite dans toutes les valises, accompagnée de quelques poncifs bien ancrés.

Parfois adorés, parfois soupçonnés de râler un peu trop, les touristes français, comme tous les autres, ont une image qui leur colle aux semelles. Un sondage mondial (IPK International, ITB Berlin 2024, croisé avec Booking.com et Hostelworld) dévoilait les nationalités les plus appréciées… et celles qui gagneraient à baisser d’un ton.

Comment perçoit-on les autres?
Dans le Top 10, en tête d’une cinquantaine de pays, se trouvent nos cousins canadiens. Ce seraient les rois du « sorry », les experts du sourire discret. Toujours polis, jamais en retard, et avec une gentillesse qui ferait rougir un golden retriever. Ils sont suivis de près par les Japonais dont on loue le silence comme art de vivre. Ils ne parlent pas fort, ne prennent pas trop de place, et laisseraient les lieux plus propres qu’ils ne les ont trouvés.
Niveau zen, ils frisent le 100 %. Peu après viennent les Portugais avec leurs accents chantants, leurs sourires faciles, ils dégagent une vibe genre « petit café au soleil accompagné d’un moelleux pasteis de nata » partout où ils passent. En quatrième position viennent les Hollandais qu’on dit tolérants, pragmatiques, et plutôt bienveillants… sauf si tu bloques une piste cyclable. Et puis, et puis…. viennent (si, si…) les Français (j’y reviendrai plus loin, cela mérite des détails).

Dans le Top 10, mais en queue de peloton…
Les Nord-Américains, perçus comme sympas, mais parfois un peu too much. Ils aiment tout (tout est « amazing! »), mais ont tendance à imposer leur volume sonore à la table voisine. Plus loin encore les Chinois encore victimes de clichés : groupes bruyants, incompatibles avec la moindre file d’attente qu’ils ignorent d’ailleurs, mais les nouvelles générations en plus petits groupes changent la donne, selfie-stick en main. Enfin, nos voisins Brexiteurs. Nous les verrions de deux façons différentes : soit le gentleman charmant soit le fêtard des enterrements de vie de garçon. On ne sait jamais lequel va débarquer.
Comment sont perçus les Français?
Et les Français dans tout ça ? En cinquième position on l’a dit. Les Français sont donc globalement bien vus, surtout pour leur amour de la culture, leur goût pour l’authenticité, et leur curiosité. Mais leur réputation s’accompagne néanmoins d’un petit bagage à main d’où ne manquent jamais de s’échapper quelques critiques discrètement chauvines et leur tendance à râler un peu (« Oui c’est joli, mais y’avait trop de monde… »). Un air parfois un peu “supérieur” ou donneur de leçons, surtout dans les pays francophones ou méditerranéens. De nombreux guides le confirment : certains sont soucieux de prouver qu’ils en savent plus que le guide. Mais la guerre culturelle est une bonne guerre après tout.

Dans les pays où les Français vont le plus souvent…
En Espagne :
On les trouve… familiers, parfois trop. Ils arrivent en bande à Barcelone, demandent une “tortiya” au marché, et râlent si le serveur ne parle pas français. Mais bon, on les tolère, parce qu’ils aiment le flamenco et la sangria.
En Italie :
C’est un duel amical. Les Italiens trouvent les Français un peu donneurs de leçons (“Le parmesan sur les pâtes aux fruits de mer? mais quelle idée !”), mais admirent leur style. Et à vrai dire, ils aiment bien râler aussi.

Au Maroc :
Les Français sont partout, surtout à Marrakech. On apprécie leur fidélité à la destination, leur amour du thé à la menthe… mais ils se permettent parfois des remarques désobligeantes. Ça passe mieux quand ils la jouent modeste.
En Grèce :
Ils posent beaucoup de questions (« Et ce temple, quelle époque ? »), mais respectent les lieux. Le touriste français type y est perçu comme cultivé, amateur de cuisine du pays et en quête de vue sur mer avec peu de monde.

En Thaïlande :
Les Français sont vus comme plus calmes que les Anglais, plus polis que certains Russes, mais parfois un peu “snobs”, genre backpacker chic qui veut manger local, mais bio et vegan. Et volontiers rouspéteurs s’il n’y a pas de pain à table.
Finalement, les Français sont plutôt appréciés, pas les plus cools, pas les plus insupportables non plus, mais quelques sourires et un brin d’anglais en plus ne feraient pas de mal.