13 mai, 2025
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Pourquoi 177 hôtels ont été obligés de fermer en Tunisie? 

Le nouveau Directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), Mohamed Mehdi Haloui, a révélé samedi dernier que 177 hôtels sont actuellement fermés en Tunisie, soit environ 60 000 lits sur un total de 230 000 lits disponibles. Cette fermeture concerne environ 21% de la capacité hôtelière totale du pays.

Mohamed Mehdi Haloui

Les raisons sont multiples. On évoque les difficultés financières mais aussi les hausses des prix du transport aérien. Notre ami et expert de la Tunisie, Hakim Tounsi, patron d‘Authentique Voyages, nous donne son point de vue.

Pourquoi 177 hôtels ont été obligés de fermer en Tunisie? 

Dans une interview accordée au journal Chourouk, Mohamed Haloui a expliqué que les raisons de cette fermeture sont multiples

Il a précisé que 20 000 lits sont le résultat de fermetures saisonnières, liées aux fluctuations naturelles du secteur touristique. En revanche, les autres fermetures sont dues à des difficultés structurelles qui affectent de nombreux établissements, notamment en raison de problèmes de gestion, d’entretien, et parfois d’insuffisance d’infrastructures dans certaines régions.

Pourquoi 177 hôtels ont été obligés de fermer en Tunisie? 

L’ONTT tenterait de résoudre le problème

Le DG de l’ONTT a en outre souligné que les autorités compétentes sont conscientes de la situation et qu’elles travaillent activement pour résoudre ces problèmes. Des solutions de relance sont en cours d’élaboration, en particulier pour les zones touristiques majeures telles que Djerba, Hammamet, et Tunis, qui ont connu des impacts importants sur leur activité touristique.

Le gouvernement, en collaboration avec les acteurs du secteur, prévoit des mesures visant à relancer ces établissements fermés, en offrant notamment des incitations fiscales et en soutenant la modernisation de l’infrastructure touristique.

Pourquoi 177 hôtels ont été obligés de fermer en Tunisie? 

Les hôtels fermés se trouvent dans des zones touristiques clés, telles que Hammamet, Djerba, Monastir et Tozeur

Leur réouverture dépendra de la résolution des défis structurels auxquels ces établissements sont confrontés. Cette situation met en lumière les fragilités du secteur touristique tunisien et la nécessité de diversifier les offres tout en répondant aux standards de qualité internationaux.

Des efforts de modernisation de l’infrastructure et de soutien aux hôteliers en difficulté sont essentiels pour que la Tunisie puisse maintenir sa position en tant que destination touristique de choix en Méditerranée.

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Hakim Tounsi

Hakim Tounsi, patron d’Authentique Travel, évoque le transport aérien entre la France et la Tunisie

“Je partage ici un coup de gueule, parce que je suis franchement remonté. Ce matin, chez mon coiffeur – quelqu’un que j’apprécie beaucoup – il me confie son envie de souffler un peu avec sa femme et ses deux enfants. Ils rêvent d’une petite escapade en Tunisie, en thalasso, pour se détendre et se retrouver en famille. Enthousiaste, je lui parle d’une adresse fabuleuse que je connais bien : un magnifique hôtel, un centre de thalasso au top, tenu par des professionnels tunisiens de grande qualité, devenus des amis, presque de la famille pour moi. Je lui promets de lui envoyer dans la journée une proposition de séjour sur mesure.

De retour à mon bureau, je me jette sur les vols pour pouvoir lui faire une offre complète. Et là, douche froide. Pour un départ le jeudi 29 mai et un retour le dimanche 1er juin : 600 € par personne, sans bagage, adulte comme enfant. Injustifiable. Immédiatement, c’est la déception, la colère. J’ai dû lui écrire pour lui dire à quel point je le regrettais. Aussi bon coiffeur soit-il, je ne peux pas décemment lui vendre un séjour de 4 jours à 6000 € pour sa petite famille. C’est absurde.

Et pendant ce temps, en Tunisie, des hôtels magnifiques, du personnel qualifié, des professionnels qui ne demandent qu’à travailler, attendent les bras ouverts des voyageurs qui ne viennent pas… Parce que l’aérien, encore une fois, bloque tout.

Je sais bien que les compagnies appliquent les règles du yield management. Je sais aussi que le commerce est le commerce. Mais à un moment, il faut savoir raison garder. On ne peut pas laisser les tarifs aériens exploser ainsi sans réfléchir à l’impact que ça a sur toute l’économie du tourisme. L’hébergement, l’artisanat, les agences locales, tous ces acteurs essentiels sont pénalisés par un goulot d’étranglement insupportable.

Je le dis avec conviction : il est urgent que le secteur public intervienne. Il faut réguler, modérer, poser des limites aux dérives tarifaires. Pas pour tout contrôler, mais pour préserver un minimum de cohérence, d’équilibre, et pour que chacun puisse continuer à vivre de son travail. C’est dans l’intérêt de tous”.

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