L’autorité suisse de surveillance des prix impose une réduction de près de 25% des commissions prélevées par Booking.com sur les hôtels suisses. La mesure devrait s’appliquer pendant trois ans. La plateforme de réservation va faire appel, ne jugeant pas légitime d’imposer cette réduction sur un service non obligatoire. C’est une première dont pourraient s’inspirer les autorités françaises.

Booking.com considère ses commissions largement justifiées
La plateforme de réservation d’hébergement a officiellement partagé son point de vue, estimant que le coût de son service reflète la valeur «considérable» apportée notamment aux hôteliers.

Booking.com ne réduira pas ses commissions durant la procédure d’appel
“Nos partenaires disposent de multiples moyens pour promouvoir leurs hébergements auprès de clients; le choix de se référencer sur notre plateforme leur appartient entièrement. Nous ne sommes pas d’accord avec l’idée de réduire de manière forcée le coût d’un service qui est entièrement facultatif. Nous allons faire appel. Aucun ajustement de nos taux de commission ne sera effectué tant que la procédure d’appel n’aura pas abouti”, indique Booking.com dans sa déclaration officielle.

L’autorité de surveillance des prix veut réduire un quart des commissions
Le 21 mai, l’autorité de surveillance des prix, surnommé “Monsieur Prix”, a annoncé une décision contraignante à l’encontre de Booking.com. L’autorité ordonne à la plateforme de réduire de presque un quart les commissions qu’elle impose aux hôtels suisses. Cette mesure s’appliquera pendant trois ans, avec un délai de trois mois pour sa mise en œuvre.

Cette décision fait suite à une procédure lancée en 2017
Monsieur Prix avait ouvert une enquête formelle, estimant que les commissions facturées par Booking.com en Suisse étaient plus élevées que dans d’autres pays européens, sans justification économique claire. Faute d’accord à l’amiable, il avait annoncé qu’il se réservait le droit d’imposer une mesure contraignante.

HotellerieSuisse, l’association des hôteliers suisses, a réagi positivement
Elle qualifie cette décision de tournant historique et estime que Booking.com profite de son rôle. «Bien que Booking.com ait massivement profité de son rôle d’intermédiaire dans la réservation d’hébergements hôteliers ces dernières années, l’exploitant de la plateforme impose des commissions excessives aux établissements, renforçant ainsi la pression générale sur les coûts», déclare Nicole Brändle, directrice d’HotellerieSuisse. L’association prévoit aussi d’examiner la possibilité d’exiger une compensation pour les commissions perçues par le passé.
Booking.com a l’intention de contester cette décision devant le Tribunal administratif fédéral. Elle dispose d’un délai de 30 jours.

Les autorités espagnoles et suisses défendent les consommateurs
L’administration française n’agit que faiblement pour défendre les consommateurs. L’administration espagnole se bat contre Airbnb de façon offensive. Elle tente également de s’en prendre aux compagnies aériennes low-cost concernant les bagages cabine. Nous en parlerons dans un prochain article.