24 mai, 2025
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Air Europa: les négociations s’enlisent dans un bras de fer sur la valorisation

La saga de la vente d’Air Europa, la compagnie aérienne espagnole, prend des airs de feuilleton sans fin. Alors que des discussions étaient en cours avec Lufthansa Group et Air France-KLM pour céder une participation de 25 %, les négociations ont été mises en pause, rapporte le journal El Confidencial. La raison ? Un désaccord sur la valeur de la compagnie, fixée à 1 milliard d’euros par la famille Hidalgo, propriétaire majoritaire via Globalia. Quels sont les enjeux et les perspectives d’Air Europa dans un ciel européen ultra-compétitif.

Une valorisation à 1 milliard d’euros: trop ambitieux?

La famille Hidalgo, qui contrôle Air Europa, a placé la barre très haut en estimant la compagnie à 1 milliard d’euros. Lufthansa et Air France-KLM, pourtant intéressés par une participation minoritaire, ont visiblement trouvé ce montant aussi exorbitant qu’un billet en première classe pour un vol de 30 minutes. Selon des sources proches du dossier, les deux géants européens estiment que la valorisation ne reflète pas la réalité financière d’Air Europa, encore fragilisée par la crise post-Covid et les dettes accumulées.

Pourquoi tant d’hésitations?

Air Europa, bien que troisième compagnie aérienne espagnole, n’a pas le même éclat que ses concurrents comme Iberia ou même des compagnies low-cost comme Volotea. Avec une flotte d’une cinquantaine d’avions et des routes principalement centrées sur l’Europe, l’Amérique latine et les Caraïbes, elle reste un acteur de niche. Les acheteurs potentiels, Lufthansa et Air France-KLM, se demandent si investir dans une compagnie à la santé financière vacillante vaut vraiment le coup, surtout à un prix digne d’un jet privé en or massif.

Air Europa: un joyau convoité, mais à quel prix ?

Air Europa n’est pas juste une compagnie parmi d’autres. Basée à Palma de Majorque, elle bénéficie d’un positionnement stratégique pour les liaisons transatlantiques, notamment vers l’Amérique latine, un marché où la demande reste forte. De plus, son appartenance partielle (20 %) à International Airlines Group (IAG), maison mère d’Iberia et British Airways, ajoute une couche de complexité. IAG pourrait même envisager de vendre sa participation si les négociations n’aboutissent pas, laissant planer l’idée d’un jeu de chaises musicales dans l’aviation européenne.

Un pari risqué pour Lufthansa et Air France-KLM

Pour Lufthansa et Air France-KLM, acquérir une part d’Air Europa pourrait renforcer leur présence dans le sud de l’Europe et diversifier leurs réseaux. Mais à l’heure où les préoccupations environnementales pèsent (les compagnies européennes peinent à respecter les objectifs de carburant durable, selon Reuters), investir dans une compagnie endettée ressemble à un pari réellement audacieux 

Les coulisses d’un feuilleton aérien

Ce n’est pas la première fois que des négociations pour Air Europa capotent. En 2020, IAG avait tenté d’acquérir la totalité de la compagnie, mais la pandémie avait cloué l’accord au sol. Aujourd’hui, le désaccord sur la valorisation semble être un nouvel épisode dans une série de turbulences. Comme un vol retardé pour « raisons techniques », les discussions pourraient reprendre si les parties trouvent un terrain d’entente, mais pour l’instant, tout le monde reste en salle d’embarquement.

La famille Hidalgo: un optimisme à toute épreuve

La famille Hidalgo, à la tête de Globalia, ne semble pas prête à baisser son prix. Leur optimisme contraste avec un marché aérien européen sous pression, où les compagnies doivent jongler avec des coûts croissants et une demande parfois en berne, notamment pour les vols transatlantiques.

Et maintenant, quelle piste pour Air Europa ?

Pour l’instant, Air Europa reste dans une position délicate, coincée entre une reprise financière fragile et un marché européen ultra-concurrentiel. Si les négociations avec Lufthansa et Air France-KLM ne reprennent pas, d’autres acheteurs pourraient pointer le nez, ou la compagnie pourrait devoir revoir ses ambitions à la baisse. Une chose est sûre : sans accord, Air Europa risque de voler en solo encore un moment, avec le risque de turbulences financières.

Une opportunité pour de nouveaux joueurs ?

Et si un outsider entrait dans la danse ? Des rumeurs (non confirmées) évoquent l’intérêt de compagnies low-cost ou même de groupes non européens pour Air Europa. Dans un secteur où des alliances inattendues se forment (comme celle d’Alaska Airlines avec Philippine Airlines), rien n’est impossible. On a évoqué la venue de Turkish Airlines et même d’une compagnie chinoise.

Conclusion : un atterrissage en douceur ou un crash en vue ?

Les négociations pour la vente d’Air Europa ressemblent à un vol long-courrier avec des turbulences imprévues et un équipage qui ne sait pas encore où atterrir. Entre la valorisation ambitieuse de la famille Hidalgo et les réticences des acheteurs potentiels, la compagnie espagnole reste dans un brouillard stratégique. En attendant une éclaircie, les voyageurs peuvent toujours profiter des vols d’Air Europa vers des destinations ensoleillées, mais pour les investisseurs, le ciel reste chargé de nuages. Pour suivre l’évolution de cette saga, gardez un œil sur les actualités aériennes… ou sur le prochain épisode de ce feuilleton à haute altitude !

Globalia détient 80 % du capital d’Air Europa. Le reste appartient au groupe IAG International Airlines , qui avait déjà tenté de racheter la compagnie aérienne, mais avait abandonné son projet après que la Commission européenne eut imposé des mesures correctives aux concurrents.

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