Les représentants du Parlement européen et des gouvernements des États membres de l’UE se sont mis d’accord à Bruxelles sur un lancement progressif du système d’entrée/sortie (EES). Mais aucune date d’introduction n’a été annoncée. Depuis des années, l’Europe nous promet l’arrivée des systèmes EES (Entry/Exit System) et ETIAS (European Travel Information and Authorisation System), deux outils censés révolutionner la gestion des frontières Schengen.
Mais à chaque fois qu’on pense être au bout du tunnel, plouf ! Un nouveau report. On fait tout de même le point sur les futurs systèmes d’entrée en Europe et en particulier dans l’espace Schengen.
EES: adieu les tampons, bonjour la technologie… ou pas
L’EES, ou système d’entrée-sortie, promet de mettre fin à l’époque romantique des tampons sur les passeports. Fini les petites estampilles qui donnaient un air d’aventurier à votre document de voyage ! À la place, l’Europe veut enregistrer électroniquement les données des voyageurs non-européens (nom, empreintes digitales, photo du visage) à chaque entrée et sortie de l’espace Schengen. Objectif : mieux suivre les séjours de courte durée (90 jours max sur 180 jours) et repérer les petits malins qui jouent les prolongations.
Un lancement digne d’une fusée en retard
Initialement prévu pour 2022, puis 2023, puis novembre 2024, l’EES est désormais attendu pour « courant 2025 » – une date aussi précise qu’un horoscope. À croire que les développeurs informatiques de l’UE sont coincés dans une boucle temporelle. Selon certaines sources, le système pourrait même attendre les JO de Paris 2024 pour éviter d’embrouiller les douaniers pendant l’événement. Il y a eu plein d’autres excuses…
Une autorisation, pas un visa (mais presque)
ETIAS, c’est l’équivalent européen de l’ESTA américain ou de l’AVE canadien. Cette autorisation de voyage électronique, facturée 7 € (gratuite pour les moins de 18 ans et les plus de 70 ans), concernera les voyageurs de 60 pays exemptés de visa, comme les États-Unis, le Canada ou le Mexique. Pas un visa, non, non, juste une petite formalité en ligne pour vérifier que vous n’êtes pas un super-vilain avant d’atterrir à Paris ou Rome. Valable 3 ans ou jusqu’à l’expiration de votre passeport, l’ETIAS promet des séjours sans stress… dès qu’il sera en place.
Un teasing digne d’un blockbuster
Annoncé en fanfare en 2016, l’ETIAS devait être opérationnel en 2022. Puis 2023. Puis mai 2024. Aujourd’hui, on parle du dernier trimestre 2026, avec une période de transition de six mois où l’autorisation sera facultative (histoire de ne pas trop brusquer les voyageurs). À ce rythme, on pourrait croire que l’UE attend que tout le monde ait un passeport à puce bionique avant de lancer le système. En attendant, méfiez-vous des sites frauduleux qui promettent de vous délivrer un ETIAS dès maintenant : ils risquent surtout de repartir avec votre argent et vos données personnelles.
Pourquoi tant de reports? L’Europe, championne de la procrastination
Mettre en place l’EES et l’ETIAS, c’est comme assembler un grand puzzle. Ces systèmes doivent se connecter à des bases de données européennes comme le SIS (Système d’Information Schengen), le VIS (Système d’Information sur les Visas) ou encore Eurodac. Problème : ces bases ne parlent pas encore la même langue numérique. Résultat ? Des retards à répétition, car personne ne veut lancer un système qui plante dès le premier touriste.
Ce que ça change pour les voyageurs (quand ça arrivera…)
Si vous venez d’un pays exempté de visa, comme le Canada ou l’Australie, vous devrez remplir un formulaire ETIAS en ligne avant de partir. Comptez 10 minutes, 7 € (pour le moment), et une réponse sous 96 heures (ou 30 jours si vous avez un passé de pirate international). Une fois l’ETIAS en poche, l’EES enregistrera vos allées et venues pour s’assurer que vous ne jouez pas les prolongations à la plage de Barcelone.
Pour les binationaux: choisissez votre camp !
Les binationaux, comme les Franco-Canadiens, vont devoir jouer cartes sur table. Si vous avez un passeport européen, pas d’ETIAS pour vous : vous devrez montrer votre passeport UE à la frontière. Oubliez votre passeport canadien pour faire le malin, l’Europe ne plaisante pas avec les doubles nationalités ! C’est comme au Canada : un Franco-Canadien doit entrer avec son passeport canadien, pas avec un AVE sur son passeport français.
Restez zen et surveillez les annonces
Pas la peine de paniquer ou de réserver votre ETIAS sur un site douteux qui promet des approbations « express ». Le seul site officiel sera celui de la Commission européenne (europa.eu/etias), et il n’est pas encore actif. Gardez un œil sur les mises à jour, car l’UE promet de communiquer « plusieurs mois à l’avance » – probablement avec un compte à rebours digne d’un lancement de fusée.
Préparez votre passeport… et votre patience
Si vous êtes binational ou prévoyez un voyage en 2025, assurez-vous que votre passeport est à jour. Les consulats français, par exemple, croulent sous les demandes, avec des délais qui s’allongent plus vite qu’une file d’attente à Disneyland. Anticipez, ou vous risquez de devoir camper devant le consulat avec une tente et un thermos.
L’Europe, ou l’art de faire attendre
L’EES et l’ETIAS, c’est un peu comme attendre la sortie d’un film annoncé depuis 10 ans : on y croit, mais on commence à se demander si on verra la fin. Ces systèmes promettent plus de sécurité et une gestion moderne des frontières, mais leur mise en place ressemble à une saga épique avec trop de rebondissements. En attendant, profitez des tampons sur votre passeport et gardez votre sens de l’humour : après tout, l’Europe a peut-être décidé que la procrastination est un sport olympique ! Pour les dernières infos, restez à l’affût sur le site officiel de l’UE, et méfiez-vous des arnaques numériques.
Pour avoir une idée d’un passage rapide du contrôle des passeports…
…direction l’aéroport de Singapour Changi, qui est à la pointe de ce qui peut être fait dans le contrôle des passeports. Il suffit de quelques secondes pour passer la frontière.
