Le Japon s’apprête à compliquer un peu l’accès à ses charmes. Face à une hausse du tourisme et des préoccupations liées à l’immigration illégale, le gouvernement japonais va introduire le Japan Electronic System for Travel Authorization (JESTA), une autorisation électronique inspirée de l’ESTA américain.
On aura le temps d’en reparler…
Prévu pour 2028, ce système va changer la donne pour les voyageurs, y compris les Français. Voici tout ce qu’il faut savoir sur le JESTA, son fonctionnement, ses implications pour les Français, et comment s’y préparer.

Qu’est-ce que le JESTA et pourquoi le Japon l’introduit ?
Le JESTA est un système d’autorisation préalable en ligne, destiné aux ressortissants des 71 pays exemptés de visa, dont la France. Son objectif ? Renforcer la sécurité aux frontières et limiter les séjours illégaux, un problème croissant avec 79 000 cas de voyageurs restés plus longtemps que prévu en janvier 2024, dont 62,9 % provenaient de pays sans visa. Inspiré de l’ESTA américain et de l’ETIAS européen, le JESTA permettra aux autorités japonaises de vérifier les informations des voyageurs avant leur arrivée, évitant ainsi les mauvaises surprises à l’aéroport.

Une réponse au boom touristique
Le Japon ambitionne d’accueillir 60 millions de visiteurs par an d’ici 2030, un objectif ambitieux dopé par des événements comme l’Exposition universelle d’Osaka 2025. Mais ce boom touristique s’accompagne de défis, notamment le surtourisme dans divers endroits comme le Mont Fuji ou à Kyoto. Le JESTA, accéléré par le Premier ministre Shigeru Ishiba pour une mise en place dès 2028 (initialement prévue pour 2030), vise à fluidifier les entrées tout en contrôlant mieux les flux.
Qui doit obtenir un JESTA et quand ?
Actuellement, les citoyens de 71 pays, dont la France, peuvent séjourner au Japon sans visa pour des séjours de 14 à 90 jours (90 jours pour les Français). Avec le JESTA, cette facilité prendra fin : tous les voyageurs de ces pays, y compris les Français, devront remplir une demande en ligne avant leur départ. Si votre demande est refusée (par exemple, pour un risque de séjour prolongé ou un passé douteux), il faudra passer par l’ambassade du Japon pour un visa classique. P
Comment accéder au JESTA ?
Bien que les détails définitifs soient encore en cours d’élaboration, le processus JESTA devrait ressembler à celui de l’ESTA américain. Voici les étapes probables, basées sur des systèmes similaires :
Remplir un formulaire en ligne : Vous devrez indiquer vos informations personnelles (nom, date de naissance, numéro de passeport), le but de votre voyage (tourisme, affaires, transit) et votre lieu de séjour au Japon (hôtel, Airbnb, etc.).
Joindre des documents : Une photo du passeport et éventuellement une photo personnelle pourraient être requises.
Payer des frais : Un coût est attendu, probablement autour de 3 000 yens (environ 21 €, comme l’ESTA américain), bien que le montant exact reste à confirmer.
Soumettre et attendre : Une fois la demande envoyée, l’approbation est généralement rapide (sous 72 heures), mais peut prendre jusqu’à trois jours ouvrables. En cas de refus, direction l’ambassade du Japon pour un visa classique.

Le site officiel pour le JESTA n’est pas encore opérationnel
Il sera géré par l’Agence des services d’immigration du Japon. Méfiez-vous des sites frauduleux qui pourraient surgir d’ici 2028, promettant des autorisations bidon contre vos euros.
Le système promet de réduire les files d’attente à l’immigration grâce à des contrôles préalables. En bonus, les portiques automatisés pourraient même intégrer des vérifications biométriques, pour un passage plus fluide…
Un équilibre entre accueil et contrôle
Le Japon ne veut pas freiner le tourisme, bien au contraire. Avec 31,9 millions de visiteurs en 2019, le pays mise sur des arrivées record d’ici 2030. Le JESTA, en modernisant les contrôles, vise à maintenir cette attractivité tout en sécurisant les frontières. Mais attention : si le système est trop strict ou mal communiqué, il pourrait décourager les voyageurs spontanés, un comble pour un pays qui vend des billets de Shinkansen en quelques clics
Pour plus d’infos, consultez mofa.go.jp ou sur le site de l’ambassade du Japon.