La saison des ouragans 2025 a officiellement débuté, marquant le retour d’une période critique pour les régions tropicales et côtières du globe. Dans le Pacifique Est, cette saison a démarré de manière dynamique avec la formation de Barbara, premier ouragan de l’année, qui s’est rapidement intensifié avant de s’affaiblir en tempête tropicale.
Une saison des ouragans sous haute surveillance
La saison des ouragans varie selon les bassins océaniques. Dans l’Atlantique Nord, elle s’étend du 1er juin au 30 novembre, couvrant les Caraïbes, le golfe du Mexique et la côte est des États-Unis. Dans le Pacifique Est, elle débute le 15 mai et se termine également le 30 novembre, affectant principalement le Mexique et l’Amérique centrale. Le Pacifique central commence le 1er juin, tandis que l’océan Indien sud-ouest voit ses cyclones s’activer de novembre à avril. Ces périodes, définies par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), coïncident avec les conditions optimales pour la formation de cyclones tropicaux : eaux chaudes (au moins 26 °C) et faible cisaillement vertical du vent.
Prévisions pour 2025 : une activité contrastée
Les prévisions pour 2025 indiquent des tendances variées. Dans l’Atlantique, la NOAA (Administration océanique et atmosphérique nationale des États-Unis) anticipe une saison supérieure à la moyenne, avec 13 à 19 tempêtes nommées, dont 6 à 10 ouragans et 3 à 5 ouragans majeurs (catégorie 3 ou plus sur l’échelle de Saffir-Simpson). Ces prévisions s’appuient sur des températures de surface de la mer élevées et une phase neutre de l’ENSO (El Niño-Oscillation australe), favorable à l’activité cyclonique. Dans le Pacifique Est, en revanche, le National Hurricane Center (NHC) prévoit une saison proche ou légèrement inférieure à la normale, avec 15 tempêtes nommées, 8 ouragans et 4 ouragans majeurs, bien que le début actif avec Barbara suggère une possible révision.

Barbara : le premier ouragan de 2025
Le 8 juin 2025, la tempête tropicale Barbara s’est formée au large des côtes sud-ouest du Mexique, dans le Pacifique Est, à environ 255 km à l’ouest-nord-ouest de Cabo Corrientes (Jalisco). Alimentée par des eaux chaudes et des conditions atmosphériques favorables, elle s’est renforcée en quelques heures pour devenir, le 9 juin, le premier ouragan de la saison, atteignant la catégorie 1 avec des vents soutenus de 120 km/h. Cette intensification rapide, observée par le NHC, a marqué un début de saison dynamique, succédant à la tempête Alvin (formée le 29 mai) et précédant Cosme, une autre tempête tropicale active dans le même bassin. Une information diffusée par Meteomedia.
Affaiblissement en tempête tropicale
Dès le 10 juin, Barbara a commencé à s’affaiblir, retombant au statut de tempête tropicale avec des vents de 65 km/h, à environ 230 km à l’ouest de Manzanillo. Selon le NHC, cet affaiblissement est dû à son passage sur des eaux plus fraîches et à l’influence d’une masse d’air sec, réduisant son potentiel énergétique. À 03h UTC le 10 juin, Barbara se déplaçait vers le nord-ouest à 19 km/h, générant une houle cyclonique affectant les côtes mexicaines, mais sans menace directe pour les terres. Le NHC prévoit que Barbara deviendra un système post-tropical d’ici le 11 juin.
Impacts et mesures de précaution
Bien que Barbara n’ait pas touché terre, elle a provoqué des vagues importantes et des courants de retour dangereux le long des côtes des États mexicains de Guerrero, Michoacán, Colima, Jalisco et Nayarit. Des pluies localisées ont également été signalées, avec un risque d’inondations mineures. Les autorités mexicaines ont émis une alerte verte (danger faible) pour ces régions, recommandant la vigilance face aux conditions maritimes dégradées. Le Service météorologique national (SMN) et des applications comme Windy permettent aux résidents de suivre la trajectoire du système en temps réel.

Un démarrage dynamique
Le Pacifique Est a connu un début de saison inhabituellement actif, avec trois systèmes successifs en quelques jours : Alvin, Barbara et Cosme. Cosme, formée le 8 juin, a frôlé le statut d’ouragan avec des vents de 110 km/h, mais s’est affaiblie en raison d’eaux plus froides. Cette activité précoce contraste avec l’Atlantique, où aucun système nommé n’a encore émergé au 10 juin, reflétant un démarrage plus calme. Ce contraste s’explique par des conditions océaniques et atmosphériques plus favorables dans le Pacifique Est en ce début de saison.
Facteurs climatiques influents
Les températures élevées de l’océan Pacifique, combinées à une phase neutre de l’ENSO avec une légère tendance vers La Niña, ont favorisé la formation précoce de systèmes dans le Pacifique Est. La Niña, en réduisant le cisaillement des vents, crée un environnement propice aux cyclones. Cependant, des eaux plus fraîches à moyen terme pourraient limiter l’activité dans ce bassin, contrairement à l’Atlantique, où les conditions restent optimales pour une saison intense.
Une saison potentiellement intense dans l’Atlantique
Les prévisions pour l’Atlantique soulignent un risque élevé, alimenté par des eaux anormalement chaudes et une faible probabilité d’El Niño, qui freine habituellement l’activité cyclonique. L’Université d’État du Colorado (CSU) prévoit 17 tempêtes nommées, dont 9 ouragans, avec une possible première tempête dès mai, liée à un gyre centraméricain. Les Caraïbes, la Floride et le golfe du Mexique sont particulièrement vulnérables, comme en témoigne la saison 2024, marquée par des ouragans dévastateurs comme Beryl et Milton.