La justice espagnole a ordonné à Booking.com de supprimer plus de 4 000 locations de courte durée. En apparence, il s’agit d’une mise à jour de la plateforme, mais en réalité, elle reflète un problème plus profond. Le pays durcit le fonctionnement de l’hébergement touristique. Cette mesure s’inscrit dans un effort plus large visant à alléger la pression sur le logement dans les villes submergées de visiteurs. Pour les voyageurs, il faut trouver une solution sauf si ceux-ci sont passés par une agence de voyages qui se chargera de trouver une nouvelle location.
Pourquoi l’Espagne a forcé Booking.com à supprimer des locations de ses listes ?
Booking.com a confirmé avoir dû supprimer 4 093 annonces de sa plateforme suite à l’ordre direct du ministère espagnol de la Consommation.
La raison ? Les propriétés étaient annoncées comme des locations à court terme sans numéro d’enregistrement valide. Ceux-ci sont désormais obligatoires en vertu de la réglementation espagnole sur le logement, car ils opèrent techniquement en dehors de la loi.
Un contrôle de l’hébergement touristique
Ces contrôles s’inscrivent dans le cadre d’un effort plus large visant à contrôler l’hébergement touristique, les autorités espagnoles ayant averti que les locations de vacances non réglementées alimentent une crise du logement dans les zones à forte fréquentation touristique en faisant grimper les loyers locaux et en réduisant l’offre de logements pour les résidents.
« Aucune plateforme, aussi grande soit-elle, ne peut opérer en dehors du droit espagnol », a déclaré un porte-parole du ministère.
Bien que le nombre d’annonces concernées représente une petite part de l’inventaire espagnol de Booking.com – moins de 2 %, selon la société – cette décision envoie un signal clair : la conformité n’est plus facultative.
Ce que les voyageurs doivent savoir maintenant
Si vous prévoyez un voyage cet été, vous constaterez que certaines annonces ont disparu. Dans la plupart des cas, cette suppression n’annule pas les réservations existantes, mais pourrait affecter vos options, notamment dans des régions comme les îles Canaries et certaines régions d’Andalousie, où la pression touristique est forte.
Les annonces de location courte durée publiées en ligne doivent inclure le numéro d’enregistrement vérifié par son administration régionale
Par conséquent, les plateformes comme Airbnb , Booking.com et d’autres sont désormais tenues de vérifier ce numéro avant de publier une annonce. Voici ce que cela signifie pour vous.
Le manque de logements à louer pour les habitants
Des villes comme Barcelone et Madrid, ainsi que des îles comme Tenerife et Majorque, ont toutes été submergées par la croissance des locations à court terme au cours de la dernière décennie. Dans certaines zones, les habitants affirment qu’il est quasiment impossible de trouver un logement à long terme abordable, et les immeubles sont remplis de locations de vacances plutôt que d’annonces de courte durée.
Les législateurs espagnols affirment que les locations non réglementées faussent le marché immobilier :
- Il y a moins de logements disponibles pour les résidents;
- Les prix augmentent dans les quartiers inondés par le tourisme;
- Les spéculateurs en profitent , tandis que les locaux sont poussés vers la sortie.
En réponse, l’Espagne a mis en place un nouveau registre national des maisons de vacances et collabore avec les principaux gouvernements locaux pour pénaliser les plateformes qui hébergent des annonces illégales.
Airbnb avait déjà retiré des dizaines de milliers d’annonces plus tôt cette année, suite à la résistance des collectivités locales et des associations de locataires. Booking.com subit aujourd’hui la même pression, coincé entre les exigences de conformité et un climat politique radicalement favorable à la protection du logement.