Booking.com publie la cinquième édition de son Baromètre européen de l’hébergement touristique, qui présente les perspectives, opportunités et défis du secteur, sur la base des témoignages de 1 160 dirigeants d’établissements touristiques à travers l’Europe.

Le rapport de cette année, élaboré en partenariat avec Statista, dresse un tableau optimiste à l’approche de la haute saison touristique 2025, même si les propositions indépendantes et alternatives continuent de rencontrer davantage de difficultés dans des domaines clés tels que le recrutement de profils spécialisés, le développement des compétences du personnel et l’adoption des technologies numériques.
Les grandes tendances
50 % des hôteliers français anticipent un développement positif de leur activité au cours des six prochains mois.
49 % permettent de maintenir leur niveau d’investissement actuel.
41 % des hôteliers français estiment que le manque de compétences ou d’expérience nécessaire est l’un des principaux obstacles au recrutement.
S’agissant de l’adoption des technologies numériques et de l’intelligence artificielle
51 % déclarent que le manque d’expertise technique au sein de leurs équipes représente un frein.
Plus de la moitié des hôteliers français citent le coût élevé de mise en œuvre ( 56 % ) et la complexité d’intégration ( 53 % ) comme les principaux obstacles à l’adoption de nouvelles technologies.

Un sentiment positif et des investissements stables dans l’ensemble du secteur
Malgré les incertitudes géopolitiques et macroéconomiques, la moitié des exploitants d’établissements hôteliers français (50 %) affiche des perspectives positives pour la saison à venir – un niveau supérieur à celui de l’année (47 %) et plus de deux fois plus élevé que les 23 % enregistrés en 2022. Au niveau européen, ce sont près des deux tiers des exploitants d’établissements hôteliers (63 %) qui affichent des perspectives positives pour la saison à venir. Le niveau de confiance varie ainsi selon les régions : l’Europe du Sud (Croatie, Grèce, Italie, Espagne, Portugal) se montre particulièrement optimiste, l’Europe centrale (Autriche, France, Allemagne, Pologne) reste plus prudente, tandis que l’Europe du Nord (pays nordiques, Irlande) se situe entre les deux.
Les stratégies d’investissements dynamiques dans les chaînes hôtelières
Dans la continuité de la tendance observée dans le Baromètre de l’année dernière, cet optimisme économique se traduit par le fait que près de la moitié des hôteliers français (49 %) – et 62 % au niveau européen – permet de maintenir un niveau d’investissement stable dans les mois à venir. Toutefois, les chaînes hôtelières adoptent des stratégies d’investissement plus dynamiques, tandis que les établissements de petite ou moyenne taille, ainsi que ceux de catégorie inférieure, optent pour des plans plus prudents.

Les défis liés au recrutement de profils spécialisés et au développement des compétences persistantes
Avec une période d’activité intense à venir en été, les besoins en recrutement sont au centre des préoccupations. En moyenne, les hôtels européens pourraient embaucher 3,59 employés au cours des 12 prochains mois. Ce chiffre varie significativement entre les hôtels indépendants et les chaînes hôtelières : les hôtels indépendants peuvent embaucher 2,72 employés, contre 5,85 pour les chaînes hôtelières.

Le manque de perspectives d’évolution de carrière reste un obstacle au recrutement de postes qualifiés
Selon l’étude, si les répondants estiment que les postes saisonniers peu qualifiés sont relativement plus faciles à voir, il en va autrement pour les postes qualifiés et à fortes compétences (par exemple, direction générale, ventes, marketing). En France, les longs parcours (50 %) et le manque de perspectives d’évolution de carrière (48 %) ont été identifiés comme les principaux obstacles au recrutement. À l’échelle européenne, ce sont plutôt les attentes salariales élevées (56 %) et les difficultés liées à l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (52 %) qui figurent parmi les principaux freins.

Adoption des technologies numériques et de l’intelligence artificielle : un fossé numérique important
De nombreux hôteliers français bénéficient des bénéfices potentiels de l’intelligence artificielle pour leur activité, notamment dans les domaines du marketing (52 %), du service client (49 %) et de la gestion des revenus (39 %). Toutefois, des obstacles persistent à son adoption : plus de la moitié des hôteliers français citent les coûts élevés de mise en œuvre (56 %) et la complexité d’intégration (53 %) comme principaux freins.
En lien avec le déficit de compétences dans l’ensemble du secteur, notamment pour les postes managériaux, 51 % des hôteliers français évoquent un manque d’expertise technique au sein de leurs équipes comme un frein à l’adoption des technologies numériques et de l’intelligence artificielle. Pour les établissements de plus petite taille, ces difficultés peuvent largement dépasser les bénéfices, compte tenu des défis liés à la montée en compétences et du manque d’accès aux ressources de formation. Ce constat met en lumière un fossé numérique croissant, exposant les petits établissements au risque de ne pas bénéficier des outils nécessaires pour rester compétitifs et assurer leur succès futur.
Méthodologie
L’enquête a été réalisée par Statista entre le 24 février et le 22 avril 2025, par le biais d’entretiens téléphoniques. Au total, 1 160 cadres et responsables du secteur européen de l’hébergement touristique ont participé, avec 80 répondants impliqués dans chacun des pays et régions suivantes : Autriche, Croatie, France, Allemagne, Grèce, Irlande, Italie, Pays-Bas, pays nordiques (Suède, Danemark, Norvège et Finlande), Pologne, Portugal et Espagne. Par ailleurs, 200 répondants provenant du reste de l’Europe ont été inclus, couvrant la Roumanie, la Belgique, la Tchéquie, la Hongrie, la Bulgarie, la Slovénie et la Slovaquie.