L’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) a récemment proposé une évolution majeure des cartes d’embarquement
Ce nouveau dispositif baptisé « Journey Pass » vise à transformer le processus d’enregistrement en Australie, puis dans le monde entier, en intégrant l’identification biométrique et la reconnaissance faciale. Ce système permettrait de se passer des cartes d’embarquement papier et des passeports physiques lors des contrôles d’enregistrement et de sécurité.
Ce projet ambitieux, soutenu notamment par l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA) et Flight Centre Travel Group, entend redéfinir l’avenir du transport aérien en garantissant une meilleure efficacité et une expérience de voyage simplifiée pour les passagers du monde entier.
L’intégration de l’identification biométrique et de la reconnaissance faciale dans les aéroports marque un tournant stratégique pour le secteur
« Cette technologie permettrait de réduire jusqu’à 30 % le temps consacré à l’enregistrement et à l’embarquement », déclare John Morhous, directeur de l’expérience client chez Flight Centre Travel Group.
« Ce n’est pas seulement un gain de confort, c’est aussi une réduction significative des coûts pour les aéroports et les compagnies aériennes. En automatisant les contrôles et en réduisant les files d’attente, l’expérience des voyageurs deviendra plus fluide et sereine ».
John Morhous cite l’exemple de Singapour, où les quatre terminaux de l’aéroport de Changi ont déjà mis en place un système sans passeport aux arrivées comme aux départs, basé sur la reconnaissance faciale et le scan de l’iris. « Cela ne prend pas plus de 25 secondes et il n’y a jamais de file d’attente. Le temps moyen de contrôle par passager a ainsi diminué de 60 %». Il précise que du personnel reste néanmoins présent pour accompagner les voyageurs en difficulté ou confrontés à des problèmes. Grâce à l’automatisation, ces agents peuvent désormais se consacrer à des missions plus stratégiques, notamment en matière de sécurité aux frontières.
Bien que les gains en efficacité et en réduction des coûts soient clairs, John Morhous alerte sur la nécessité de traiter la question de la protection des données personnelles. « Il est nécessaire de sensibiliser les voyageurs et de leur offrir la possibilité d’accepter ou non ce dispositif. Les données biométriques étant particulièrement sensibles, des standards stricts devront encadrer leur stockage et leur suppression ».
Il rappelle toutefois que ces technologies font déjà partie du quotidien : « Nous déverrouillons nos téléphones avec des systèmes biométriques, et les supermarchés utilisent la reconnaissance faciale à des fins de sécurité. Les aéroports disposent désormais d’un terrain favorable pour s’adapter rapidement, grâce à l’utilisation des caméras haute définition et des logiciels de reconnaissance faciale déjà répendus dans les commerces. En misant sur une coopération étroite entre compagnies aériennes, gouvernements et acteurs du secteur, cette transition pourra s’opérer rapidement ».
John Morhous anticipe d’ailleurs d’autres innovations dans la prochaine décennie, qui devraient encore améliorer l’expérience des voyageurs.
« Au-delà de l’identification biométrique, de nouvelles techniques de contrôle de sécurité plus rapides sont en cours de développement. Plusieurs start-ups développent des solutions qui permettront de scanner les bagages et les passagers plus rapidement, ce qui rendra le parcours de voyage encore plus fluide, de l’entrée dans l’aéroport jusqu’à l’embarquement ».
Des dispositifs également testés en France et en Europe
En France, la reconnaissance faciale testée actuellement dans les aéroports de Paris et Marseille avec les compagnie Air France et Air Corsica permet aux passagers d’accéder aux différentes étapes de leur parcours sans présenter de justificatif papier ou de pièce d’identité. Leur visage devient alors leur unique « document » pour franchir les points de contrôle.
À l’échelle européenne, d’autres initiatives similaires sont en cours, notamment à Francfort, Amsterdam ou Madrid, qui imposent progressivement la reconnaissance biométrique comme un nouvel outil au service de la fluidité et de la sécurité.
Texte et visuel fournis par GroupExpression en France.