7 août, 2025
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Chronique d’un flirt champenois: Épernay

On y va pour les bulles, on reste pour le silence des caves, l’allure de l’avenue de Champagne, et ce sentiment étrange qu’on pourrait tout quitter pour une vie à 12°.

Je suis montée dans un train pour Épernay avec un carnet de notes, deux promesses de modération et trop de talons pour une ville qui préfère les pavés aux tapis rouges.

Imène dans l’Avenue de Champagne 

On m’avait dit « capitale du champagne ». 

Je n’avais pas compris qu’on parlait aussi de cette élégance tranquille, de ce luxe discret, et de cette capacité rare qu’ont les vignes à vous faire douter de vos choix de vie.

Il faut dire qu’Épernay ne se vend pas comme une destination, elle s’impose comme une évidence. En arrivant, on sent tout de suite qu’ici, les choses sont à leur place : les caves sous les pieds, la craie dans les murs, et les bulles dans l’air.

La ville d’Epernay

Une ville qui pétille sans faire de bruit

Épernay, ce n’est pas une carte postale, c’est un murmure. Une séduction lente, feutrée, patinée. Ses maisons de champagne ne vous éblouissent pas, elles vous  enveloppent. Leurs façades néo-classiques racontent une prospérité ancienne, mais jamais arrogante. Leur accueil est à l’image de la ville : sincère, précis, chaleureux.

Les 100 ans de l’Avenue de Champagne à Épernay

2025 est une année à part ici, puisque l’Avenue de Champagne célèbre son centenaire

Cette artère mythique est le cœur battant de la ville, où s’entrelacent caveaux prestigieux, visiteurs émerveillés et Sparnaciens qui savent encore prendre le temps de pique-niquer. Un lieu où passé et présent pétillent en harmonie.

Et surtout, Épernay est une ville où l’on prend soin de raconter. Raconter le sol, le climat, la main de l’homme. Ici, chaque bulle a une mémoire.

Château Perrier – le musée du vin

Chaque bouteille ouverte devient un fragment d’histoire partagé

Même les lieux culturels, comme le superbe musée du vin de Champagne et d’Archéologie régionale installé dans l’imposant château Perrier, semblent vous parler à l’oreille. Les caves, elles, sont creusées dans la craie depuis des siècles. Silencieuses, fraîches, presque mystiques.

Certaines ont plus de profondeur qu’un chat sur Tinder…

Et pourtant, ici, on ne scroll pas. On écoute, on observe, on goûte. On prend son temps, comme si tout pouvait s’effondrer sauf ça : la patience d’une cuvée bien faite.

De la fête nationale à la contemplation

Un 14 juillet à Épernay n’a rien de banal. Sur l’avenue de Champagne, les tables se dressent, les nappes se déplient, et les habitants, tout de blanc vêtus, partagent un pique-nique géant rythmé par un bal populaire et un feu d’artifice.

Un moment à la fois chic et populaire, où l’on sabre aussi bien qu’on rit.

Et quand la Maison A. Bergère vous invite à sa table, c’est tout un art de vivre que l’on découvre, celui du champagne partagé, pas du champagne exhibé.

My Vintage Tour Company

Le lendemain, j’ai découvert la ville autrement

À bord d’une estafette vintage, cheveux au vent, cœur un peu en vadrouille. Avec My Vintage Tour Company, j’ai parcouru les vignes comme on feuillette un album de famille. On sabre une bouteille, on regarde au loin, et soudain, on se dit que Paris est très loin. Qu’ici, on pourrait ralentir. Recommencer. Réapprendre à parler de choses simples.

Lionel Boizel, Directeur général délégué de Champagne Boizel

Ce que j’ai bu, ce que j’ai compris

Le déjeuner à La Banque, un ancien bâtiment de la Banque de France reconverti en brasserie au charme intact, prolonge cette impression de décalage doux.

On déguste une cuisine locale sous un plafond chargé d’histoire, entre casiers d’époque et salle des coffres reconvertie en cave à vins.

Puis vient la visite de la Maison Boizel, menée par Lionel Boizel en personne, président et fin connaisseur. Il connaît ses caves comme sa poche, traite le champagne avec un sérieux impeccable… sans jamais se prendre au sérieux. Le parfait équilibre.

Christine Mazy, maire d’Epernay

Partout, on retrouve cette même idée  le champagne n’est pas une boisson, c’est un temps suspendu.

Christine Mazy, la maire d’Épernay, nous a accueillis avec une douceur à la fois fière et discrète, comme si le rôle était aussi naturel pour elle que le calcaire dans les sous-sols.

Ici, on sent que tout est fait pour durer. Que les mandats comme les cuvées prennent le temps de vieillir juste ce qu’il faut.

Pic-nic du 14 juillet sur l’Avenue de Champagne

Tout quitter

Je suis venue faire un reportage.

J’ai failli repartir avec un vigneron, une cave en viager et une nouvelle identité.

Finalement, je suis rentrée avec une bouteille, un carnet rempli et cette conviction un peu floue mais tenace. Parfois, il suffit d’un train, d’un terroir et d’un bon verre pour retrouver l’envie de ralentir.

Et si ce n’est pas ça, le vrai effervescent, alors je ne sais pas ce qu’on boit.

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