Ce n’est pas pour flatter mon ami Fabio Casilli, c’est bien sûr un excellent professionnel et une personnalité attachante mais c’est aussi un formidable conteur. Son voyage en Norvège … on a l’impression de voyager avec lui. Nous passons la journée de samedi 23 août et dimanche 24 août 2025.
Fabio se trouve à Trondheim
Le weekend, dit-on, c’est relâche. C’est souvent vrai, mais pas toujours et presque jamais quand on parle de professionnels du voyage. On a une mauvaise habitude en effet dans le métier: c’est que pour y travailler il faut une telle passion et un tel dévouement, qu’en vrai , même en vacances on ne peut pas s’empêcher d’avoir un œil…critique et technique ! Et vous qu’en pensez-vous?

Petit rappel de Fabio Casilli
Pour ceux qui n’aurait pas lu le début de son aventure nordique, vous pouvez toujours revoir ses articles:
Départ le 21 août en train vers Oslo : voir ICI
Le 2ème et 3ème jour de son périble: voir ICI
Fabio trouve les hôtels trop modernes… c’est vrai!
J’ai beaucoup regardé les hôtels pendant ces quelques jours, même sans les visiter et de manière générale je les trouve trop modernes et pas assez traditionnels ou écolo…c’est dommage, vu le but de mon voyage…mais passons, ce n’est pas grave en soi, tous les goûts ne sont pas à la nature, n’est-ce pas ?

Ce matin nous avons visité la forteresse de Kristiansten: magnifique !
Déjà un emplacement de choix; en haut de la plus grande colline aux alentours, on jouit d’une vue magnifique sur la ville et sur le fjord. Peccato (dommage en français) qu’un léger brouillard nous gâchait un peu le plaisir, mais ça reste une balade à faire. Par sa position la forteresse fut un lieu hautement stratégique de domination sur tous les environs pendant la Grande Guerre et sur place on voit encore des canons et des obus datant de cette période. Comme souvent, pratiquement tous les jours ou presque, depuis que nous sommes arrivées en Norvège, nous avons notre petit moment d’aventure et/ou insolite et bien évidemment aujourd’hui n’a pas fait exception, même, il a doublé la mise !

Dans une cour entourée d’épais murs en pierre, une drôle de manifestation se présentait à nous :la Red Bull Olabil !
En gros, des jeunes un peu casse-cou sont prêts à dévaler de tout en haut de la colline jusqu’en bas (et je vous assure que c’est en pente et très haut !), jusqu’en bas de la colline en descendant à toute vitesse et sans freins, à bord de voiturettes improvisées et souvent tout sauf très solides, aux aspects les plus loufoques et insolites….
Pour vous faire comprendre ce matin il y a avait une voiture en forme de hot dog, une voiture en forme de fusée, une en forme de platine de DJ avec des centaines de CD’s collés dessus, ou bien à forme de tête de cheval, de carotte..la seule limite est votre imagination !

On revient sur quelque chose de plus sérieux
Descendus après quelques moments de surprise et les fous rires et quelques instants pour le moins insolites,même pas le temps d’arriver à la place du Roi Olav – ou l’obélisque avec sa statue au sommet domine les alentours, qu’une autre surprise nous attendait.
En effet, la ville de Trondheim en ce samedi avait organisé un festival des cultures du monde où étaient présents des États souvent peu ou pas représentés dans ce type de manifestations comme le Kirghizstan, la Palestine, le Kosovo, à côté de l’Italie, la Chine, l’Allemagne…
Chaque état avait une tente, toutes de forme identique, où les gens allaient se renseigner, s’informer, parfois déguster des produits typiques…
Enfin, au beau milieu de la place, une scène était montée où à tour de rôle tous les Etats invitaient des artistes à s’exhiber, essentiellement avec des groupes musicaux ou de danses.

Après ça et une balade salutaire en bord de mer, la journée ne pouvait pas se terminer autrement que par une visite au musée du Rock…Norvégien !Intéressant mais j’avoue particulier, surtout comme vocalisation…Tout ça fut assez fantaisiste, je dois l’avouer !
Départ en direction de Andalsnes
Notre séjour à Trondheim tourne donc à la fin et demain nous partirons en direction de Andalsnes un des principaux sites de Norvège d’une plateforme d’observation naturaliste, dont le nom est tout un programme: Farce en cas de catastrophe. Tout un programme je vous avais dit !
Dans nos vies souvent les jours se suivent tous pareils, tous selon plus ou moins le même rythme. Souvent, les voyages, surtout si prévu et organisés à l’avance, suivent un canevas si pas tout à fait pareil (heureusement !), pour le moins un peu similaire.

Souvent…mais pas tout le temps !
Nous sommes partis ce matin de Trondheim en direction d’une ville au nom imprononçable: Aandalsnes. Cette petite ville nichée au bord des montagnes et au bord d’un très beau lac, est connue pour bénéficier d’un des plus beaux panoramas de toute la Norvège sur les montagnes et sur les côtes et des fjords aux alentours.
Pour en jouir pleinement, il faut prendre un téléphérique et monter jusqu’à Rampestreken, une terrasse suspendue dans le vide avec une vue à couper le souffle. C’est justement pour aller à Rampestreken que nous avons choisi de faire étape ici et nous nous réjouissions de nous approcher de ce lieu magique (ce n’est pas pour rien qu’on appelle la vallée à côté « le pays des Trolls »).

Tout allait bien, très bien même, mais…
(il y a souvent un mais dans ce genre d’histoires, mais disais-je. c’était sans penser à l’impondérable, qui nous attend toujours derrière le coin dans ce voyage ! Un éboulement a fait tomber tout un flanc de montagne sur les rails ! Train donc bloqué à Dombas, minuscule village de 1200 âmes si on le compte 3 fois, à environ 1h de train de notre destination.
Petit village,petite gare, donc petit trafic. Petit trafic + dimanche = gare fermée.
Pas une seule personne du corps ferroviaire présente. Sur les écrans on voit vite apparaître le message qu’un bus de substitution a été mis en place:ouf !
Pendant l’attente, on regarde les belles montagnes autour, on fait des photos, il y en a qui grignotent quelque chose, en essayant tous de guetter l’arrivée de ce fameux bus, qui,rapidement arrive.
Le chauffeur descend, il ne dit rien, et s’accoude à une balustrade pour en griller une ( de cigarette, pas de balustrade, hein ?)
A ma demande ce gentil monsieur me confirme que c’est bien lui que les environ 25 personnes qui se baladent comme des âmes en peine sur le parvis de la petite gare attendent, mais qu’il est trop tôt et qu’il a comme instruction de partir à l’heure à laquelle le train aurait été censé le faire.
Une rencontre incroyable !
Dans mon dos j’entends la voix d’un jeune homme questionner un ami compagnon de voyage « pensi che sia questo il nostro bus (tu penses que ceci est notre bus) ? »
A son accent familier je reconnais des gens originaires de ma région et je m’approche pour leur confirmer que oui, c’est bien celui-ci que eux aussi attendent.
A mon accent le jeune homme devine mes origines toscanes et je lui confirme que oui, moi aussi je suis toscan comme eux, en leur demandant de quelle ville ils viennent.
Sa réponse: Prato. MA VILLE ! La ville où je suis né, où j’ai tous mes amis d’enfance, ma mère, mes sœurs, mon frère…
Je pense que la possibilité de retrouver dans un groupe de 25 personnes perdues au milieu de nulle part dans les montagnes norvégiennes, en plein mois d’août, 3 personnes venant du même patelin de la province toscane doit être de l’ordre de 1 sur 1 milliard…
Un petit tour à Prato …?