En 2025, le secteur du tourisme en France traverse une période particulièrement difficile, marquée par une stagnation des ventes en agences de voyages. Au-delà des facteurs économiques et géopolitiques habituels, l’instabilité politique intérieure joue un rôle croissant dans les décisions des vacanciers. Les Français, connus pour leur aversion à l’incertitude, reportent ou annulent leurs projets de voyage face à la menace d’une chute du gouvernement actuel, exacerbant un volume d’affaires déjà en retrait.
Une saison estivale morose pour les agences de voyages
Selon les données d’EdV-Orchestra, publiées début août 2025 sur Mistertravel, le mois de juillet a enregistré une baisse de 5 % du nombre de voyageurs par rapport à l’année précédente. Si la destination France limite les dégâts avec une légère hausse de 1,9 %, les destinations moyen et long-courrier subissent un recul plus marqué : par exemple, l’Espagne (-12,3 %), la Grèce (-14,6 %) ou les États-Unis (-10,9 %). Le panier moyen reste stable à 2 068 €, mais les réservations pour juillet confirment un attentisme généralisé, avec un recul de 9 % du nombre de voyageurs.
Pour août, la tendance se poursuit : les réservations à fin juillet sont en baisse de 8 %, touchant même la France (-3,5 %). Des destinations comme la République Dominicaine (-27,3 %) ou le Royaume-Uni (-35,5 % en juillet pour les réservations) sont particulièrement impactées. Valérie Boned, présidente des Entreprises du Voyage, résume cette situation : « Les voyageurs restent extrêmement prudents dans leurs choix de destinations comme dans le moment de leur réservation. Le contexte économique, géopolitique et la perception du risque jouent un rôle majeur. »
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L’incertitude politique : un frein majeur aux projets de vacances
Les Français n’aiment pas les incertitudes, et la situation politique actuelle en fournit en abondance. Depuis la crise politique de 2024-2025, marquée par des élections législatives anticipées et une instabilité gouvernementale persistante, le pays est suspendu à un fil. Le gouvernement de François Bayrou fait face à un vote de confiance imminent qui pourrait entraîner sa chute. Les oppositions ont déjà annoncé leur intention de voter contre, plongeant la France dans une potentielle nouvelle crise dès la rentrée. Emmanuel Macron, dont la présidence est affaiblie, a apporté son « soutien total » à Bayrou lors du conseil des ministres du 27 août, mais cela n’apaise pas les craintes d’une dissolution de l’Assemblée nationale et de nouvelles élections.
Patrick Martin, président du Medef, a exprimé son exaspération face à un « risque accru d’instabilité », soulignant que cela pourrait aggraver les difficultés budgétaires et sociales. Dans ce contexte, les Français, déjà confrontés à une inflation persistante et à des préoccupations sécuritaires, préfèrent reporter leurs dépenses non essentielles comme les vacances. Une enquête potentielle auprès des consommateurs pourrait confirmer que cette prudence politique pousse vers des alternatives comme les réservations directes via low-cost ou plateformes comme Airbnb et Booking.com, au détriment des packages vendus en agences.
Le lien est clair : l’incertitude sur la stabilité du gouvernement – avec des spéculations sur une « chute probable » de Bayrou et un « spectre d’une nouvelle dissolution » – renforce la perception du risque. Cela se traduit par un report vers des destinations domestiques plus sécurisantes, comme la France elle-même, qui affiche des baisses moindres. À l’inverse, les voyages long-courrier, plus coûteux et exposés aux aléas géopolitiques, sont les plus pénalisés.
En complément de ce tableau peu réjouissant …
Les Russes continuent de bombarder l’Ukraine. Il ne semble pas que Vladimir Poutine souhaite la paix à court terme.
En Israël; les décisions du gouvernement alimentent l’antisémitisme. En France, la résurgence de l’antisémitisme dans la société française est un fait. En 2024, la France a connu 1576 actes antisémites (contre 476 en 2022). Cette explosion de la haine du Juif doit nous interroger. Certains partis politiques ont une part de responsabilité.
Concurrence et adaptation : vers une transformation du secteur ?
Outre la politique, la concurrence des plateformes en ligne et des compagnies low-cost accentue la pression sur les agences traditionnelles. Les clients réservent directement vols et hébergements, évitant les intermédiaires. Cependant, dans un climat d’incertitude, les agences pourraient se positionner comme conseillères fiables, offrant assurances et flexibilité.
Si le gouvernement surmonte cette crise, le secteur pourrait rebondir ; sinon, l’automne risque d’être tout aussi difficile pour les agences de voyages. Les professionnels doivent s’adapter, en misant sur la proximité et la sécurité pour reconquérir la confiance.