4 septembre, 2025
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Concurrence déloyale: offices de tourisme vs réceptifs

Quand le service public empiète sur le marché des professionnels du tourisme

La montée en puissance commerciale des offices de tourisme bouleverse l’équilibre fragile du secteur réceptif en France. GREAT France alerte les pouvoirs publics sur cette dérive qui fragilise les entreprises locales et menace l’équité concurrentielle.

Offices de tourisme : entre missions publiques et dérives commerciales

Créés pour accueillir, informer et promouvoir les territoires, les offices de tourisme (OT) disposent légalement d’une faculté limitée d’activités commerciales. Celle-ci doit rester neutre, territoriale et guidée par l’intérêt général, conformément au Code du tourisme.
Or, face à la baisse des subventions publiques, certains OT ont franchi la ligne :

  • Manque de neutralité en favorisant leurs propres offres au détriment des prestataires privés ;

  • Dépassement territorial en commercialisant des activités hors de leur zone de compétence ;

  • Concurrence directe avec les réceptifs, grâce à des tarifs artificiellement bas rendus possibles par leur statut public.

Ces pratiques entraînent une confusion des rôles et placent les opérateurs privés dans une situation de fragilité économique.

Les réceptifs privés : acteurs clés, mais menacés

Les réceptifs – agences locales, guides, organisateurs d’activités culturelles, sportives ou de loisirs – constituent un maillon essentiel du tourisme français. Ce sont eux qui créent de la valeur ajoutée, de l’innovation et surtout de l’emploi sur le terrain.
Or, face à des OT qui bénéficient d’avantages structurels (subventions, exonérations fiscales, visibilité institutionnelle), leur compétitivité est mise à mal.
Cette distorsion de concurrence fragilise un tissu économique composé majoritairement de TPE et PME, souvent familiales, déjà exposées à la saisonnalité et aux aléas économiques (pandémie, inflation, crise énergétique…).

Une problématique politique et juridique

Le 29 juillet, GREAT France a remis à la Ministre du Tourisme une note recensant une dizaine de cas concrets illustrant ces dérives. L’association appelle à une clarification stricte du cadre légal et à une concertation avec ADN Tourisme afin de redéfinir les frontières entre missions de service public et activités commerciales.
L’enjeu est double :

  1. Préserver l’équité du marché pour que chaque acteur puisse se développer dans des conditions loyales.

  2. Garantir la vitalité économique des territoires, qui repose sur la diversité et la solidité de ses prestataires privés.

Quelles contraintes pour les OT et les réceptifs ?

  • Pour les OT : le financement public en baisse les pousse à chercher de nouvelles ressources, mais cette diversification commerciale brouille leur légitimité et crée un risque de perte de confiance de la part des acteurs privés.

  • Pour les réceptifs : la contrainte majeure est de rester compétitifs face à des OT qui bénéficient d’un cadre fiscal et institutionnel privilégié. Leur survie dépend d’un environnement réglementaire juste et d’une reconnaissance accrue de leur rôle dans l’écosystème touristique.

Sans une régulation claire, le secteur risque une érosion de la diversité de l’offre touristique, au profit d’une centralisation institutionnelle peu favorable à l’innovation et à l’expérience client.

La concurrence déloyale des offices de tourisme n’est pas seulement un problème de marché : c’est une question de vision pour le tourisme français.
Garantir une équité entre service public et acteurs privés est essentiel pour préserver la richesse, la créativité et l’attractivité de la destination France.

Vous ne connaissez pas Great ?

GREAT est né en juin 2020, au coeur de la crise du COVID_19. Face à l’arrêt brutal et total de leur activité, les entreprises offrant des activités de tourisme se sont senties démunies et isolées.
Démunies, face au magma des aides publiques et des décrets.
Et isolées devant le peu d’attention consacrée aux activités du tourisme réceptif, alors que les autres secteurs du tourisme (aérien, hébergement, restauration) étaient très actifs via leurs fédérations professionnelles.
Les entreprises des activités de tourisme réceptif représentent pourtant des dizaines de milliers d’emplois et sont la vitrine du tourisme français.

 

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