La crise du logement en Europe atteint des niveaux alarmants, particulièrement dans les villes touristiques où les locations saisonnières, comme celles proposées par Airbnb, exacerbent la pénurie de logements abordables. De nombreux jeunes se voient contraints de renoncer à des projets de vie, tels que fonder une famille ou poursuivre des études, en raison de loyers exorbitants. L‘Union Européenne envisage une régulation plus stricte, mais les délais d’adoption freinent les avancées. Parallèlement, on évoquera l’élargissement de l’offre d’Airbnb vers les réservations hôtelières, intensifiant la concurrence avec les grandes agences de voyage en ligne.

L’impact des locations saisonnières sur les jeunes
Dans les grandes villes européennes, la prolifération des locations courtes durées transforme le marché immobilier, rendant l’accès au logement de plus en plus difficile pour les jeunes. À Lisbonne, par exemple, depuis avril 2025, les nouvelles autorisations de locations courtes sont suspendues dans 19 quartiers historiques pour lutter contre cette pénurie. En France, des métropoles comme Paris, Bordeaux, Lyon ou Nice voient leur tension immobilière aggravée par ces plateformes, avec une réduction de l’offre pour les résidents locaux. Selon des études, les locations saisonnières contribuent à une hausse des loyers, forçant les jeunes à abandonner leurs études ou à reporter des projets familiaux, comme l’a souligné Ursula von der Leyen dans son discours sur l’état de l’Union.
En 2025, le logement représente jusqu’à la moitié des dépenses des étudiants, selon des rapports comme celui de l’unef
Dans des villes touristiques, les locations Airbnb réduisent l’offre pour les résidents permanents, aggravant la crise sociale. À Malaga, les locations courtes dépassant 8 % du parc immobilier ont conduit à des interdictions dans certains quartiers. Cette situation pousse les jeunes vers des zones périphériques ou des colocations précaires, impactant leur qualité de vie et leur mobilité professionnelle.
Les initiatives européennes : une régulation en gestation
Face à cette crise, l’Union Européenne prépare un plan pour le logement abordable, incluant une régulation des locations courtes durées. Ursula von der Leyen a annoncé une initiative législative pour encadrer ce phénomène, avec des règles plus souples sur les aides d’État pour le logement social et des procédures accélérées pour les constructions neuves. Un sommet européen du logement est également prévu pour compléter ces mesures. Cependant, l’adoption de ces régulations prendra du temps. Les nouvelles règles visent à accroître la transparence sur les locations courtes, mais des pays comme la France ont été retoqués par Bruxelles pour des contrôles jugés non conformes aux textes européens. En Espagne, des réformes dès juillet 2025 encadrent plus strictement Airbnb, tandis qu’à Barcelone, une interdiction totale est prévue d’ici 2029. En France, la loi anti-airbnb de 2025 limite les locations à 90 jours par an pour les résidences principales et impose un dpe valide pour les meublés touristiques.
Malgré ces avancées nationales, une harmonisation européenne pourrait prendre plusieurs années.

Airbnb se diversifie vers l’hôtellerie pour défier les ota
Pendant que les régulations se durcissent, Airbnb adapte sa stratégie en se lançant davantage dans les réservations hôtelières, entrant en concurrence frontale avec des géants comme Booking.com. En octobre 2025, Airbnb modifiera sa structure de commissions, alignant son modèle sur celui des OTA traditionnelles pour une tarification plus transparente. La plateforme vise à augmenter « considérablement » le nombre d’hôtels disponibles, considérant cela comme un « excellent complément » à son offre existante.

Cette évolution place Airbnb en rival direct des OTA ! Quid du positionnement des hôteliers ?
Tandis que Booking.com fait face à des accusations d’anti-concurrence de la part des hôteliers, Airbnb pourrait gagner des parts de marché en intégrant plus d’hôtels, malgré les critiques sur son impact sur le logement. On peut croire que les hôteliers vont jouer avec Airbnb en espérant payer moins de commissions (pas certain). En attendant, les hôtels ont intérêt à bénéficier d’un site internet performant et pourquoi pas travailler avec des agences de voyages qui n’exigent pas des taux de commission aussi importants que Booking.com , Hotel.com …