Sans bureau touristique à l’ambassade, ni office du tourisme dans l’Hexagone, l’Albanie a quand-même accueilli 300.000 touristes français cette année. Pour comprendre l’attrait de ce petit pays de 2,7 millions d’habitants, je viens d’y passer une semaine en achetant (comme une cliente lambda) le circuit « Grand Tour de l’Albanie » signé Top of Travel. Spécialisé dans les départs depuis la province, ce TO a ouvert cette destination cette année en traitant directement avec Albania DMC.

Sur le départ du 12 septembre, un peu moins de 30 passagers ont embarqué sur le vol Transavia Paris-Tirana. Un peu plus de la moitié provenaient de la région Grand Est. D’autres avaient réservé notamment par le biais de Leclerc Voyages.

Sur ce circuit de 8J/7 nuits, changement d’hôtels chaque jour. Et itinéraire de l’Ouest à l’Est en passant par le Sud avec des étapes à Durres, Vloré, Saranda, Gjirokaster, Berat, Pogradec.
Une destination émergente
Ce pays des Balkans de 28.000 km2 conjugue héritage culturel et nature encore préservée. Les plages de la riviera albanaise s’étirent le long de l’Adriatique et de la mer Ionienne. Fin septembre, elles sont encore bondées le week-end. Et selon le standing de la station balnéaire, la location de deux transats et un parasol varie entre 10 euros et 25 euros.

Une société à deux vitesses
Sur une base de 100 lek (devise locale) pour 1 euro, ces tarifs sont prohibitifs pour la plupart des Albanais, lorsqu’on sait que le salaire moyen tourne autour de 400 euros mensuels. Paradoxalement, à Tirana, la capitale et dans les stations balnéaires à la mode comme par exemple, Ksamil très près de Sarenda, la concentration de grosses cylindrées, notamment de véhicules Audi, est très forte. Une preuve que certains Albanais disposent d’un très confortable niveau de vie.

L’Albanie bientôt dans l’Union Européenne ?
Après avoir été isolée de l’Europe pendant 45 ans de dictature et 35 ans de transition, l’Albanie frappe à la porte de l’Union Européenne et compte la rejoindre dans cinq ans. En attendant, plus la localité est touristique, plus le recours à l’euro est fréquent. Au bord des plages, des restaurants anticipent en n’affichant que des tarifs en euros.

Une clientèle variée
Les pays d’Europe de l’Ouest ont découvert l’Albanie depuis moins de dix ans. Avec la desserte de Tirana par des low cost, les Allemands, les Français, les Italiens s’y précipitent. Les Turcs sont également présents. D’autant que les Albanais ne semblent pas garder des griefs vis-à-vis des descendants des Ottomans qui ont dirigé leur pays pendant quatre siècles.

Des hôtels plutôt récents
L’ouverture récente au tourisme s’accompagne de l’explosion des hôtels, surtout de 4 étoiles aux normes locales. Et parfois de 5 étoiles. A Berat, dite ville aux 1000 fenêtres et inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco, l’hôtel Colombo, un 5 étoiles, arbore une coupole aux allures de « Capitole » des anciens locaux d’une pompeuse université privée.

Dans l’arrière pays on réalise facilement que les projets peinent à sortir de terre. Par exemple à Permet, nous avons dormi à l’hôtel Merly, un 3 étoiles situé devant une station service d’essence et en dehors de la bourgade. Installé ici depuis trente cinq ans, le sympathique garagiste a déjà fait construire une salle de réception, puis des chambres.

Un pays encore authentique
La cuisine albanaise, influencée par les traditions méditerranéennes et balkaniques, ainsi que le sens de l’hospitalité rendent ce pays très attachant. Même si le tourisme pèse lourd dans son économie, formons le vœu qu’il conserve son âme et évite à terme le sur-tourisme. Une destination à recommander aux intersaisons.
Martine Denoune