22 septembre, 2025
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La République Dominicaine classée comme pays de transit de drogue : menaces sur le tourisme ?

Le 15 septembre 2025, le Département d’État américain a publié sa liste annuelle sur les pays de transit majeur ou de production illicite de drogues pour l’exercice fiscal 2026. La République Dominicaine figure désormais sur cette liste controversée, aux côtés d’autres destinations touristiques des Caraïbes comme les Bahamas, le Costa Rica, la Jamaïque et le Mexique. Cette classification pourrait avoir des répercussions importantes sur son secteur touristique, pilier économique vital. 

Une liste annuelle aux enjeux géopolitiques

Chaque année, les États-Unis publient cette liste pour identifier les nations impliquées dans le trafic de drogue, en vertu de la loi sur le contrôle des narcotiques de 1986. Pour 2026, 23 pays sont concernés, dont la République Dominicaine, qualifiée de « pays de transit majeur » en raison de sa position stratégique dans les Caraïbes et de l’utilisation de ses ports et aéroports par les cartels. Le document souligne également la vulnérabilité du pays aux flux de cocaïne en provenance de Colombie et du Venezuela, malgré les efforts de coopération bilatérale.

Cette inclusion n’est pas nouvelle

La République Dominicaine y figurait déjà en 2024 , mais elle coïncide avec une intensification des opérations navales américaines dans la région pour contrer le narcotrafic. Parallèlement, des pays comme la Colombie ont été retirés de la liste des « pays coopérants » et classés parmi ceux qui « ont manifestement failli » à leurs obligations internationales, aux côtés de l’Afghanistan, de la Bolivie et de la Birmanie.

Impacts économiques : Le tourisme, première victime?

Le tourisme représente environ 17 % du PIB de la République Dominicaine et emploie plus de 300 000 personnes. Avec plus de 10 millions de visiteurs annuels, les États-Unis et le Canada en constituent les deux principaux marchés (près de 60 % des arrivées). Cette classification risque de ternir l’image paradisiaque du pays – plages de Punta Cana, all-inclusive de Bávaro – et de décourager les voyageurs nord-américains, sensibles aux alertes de sécurité.

La République Dominicaine tente de minimiser

Malgré ces risques, le gouvernement dominicain minimise l’impact, affirmant que la coopération avec les États-Unis – via des opérations conjointes et des saisies record de 15 tonnes de drogue en 2024 – atténue les critiques.

La Rep Dom pourrait perdre plus de 450 millions d’euros

Cette décision s’inscrit dans une stratégie américaine plus large, avec une flotte navale accrue dans les Caraïbes pour intercepter les routes du narcotrafic. Elle met en lumière les paradoxes des destinations touristiques : paradis pour les vacanciers, mais vulnérables aux flux illicites en raison de leur connectivité aérienne et maritime.

Pour la République Dominicaine, l’enjeu est de renforcer ses efforts antidrogue – comme l’agrandissement des scanners aux ports – tout en promouvant une image positive via des campagnes marketing ciblées sur les marchés européens, moins affectés. Des experts estiment que sans mesures rapides, le pays pourrait perdre 500 millions de dollars de revenus touristiques en 2026.

Les professionnels du secteur appellent à une communication transparente pour rassurer les voyageurs et préserver l’équilibre économique fragile de cette perle des Caraïbes.

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