Nous avons rencontré Patrice Caradec, le nouveau patron du SETO, durant le salon IFTM. Il évoque les futures transformations du métier et comment apprendre à s’adapter à cette nouvelle technologie. Les voyagiste ont su s’adapter jusqu’aujourd’hui. Il faut tout de même rester à l’affût.

Notre ami Benoît Tredez lui a posé quelques questions durant le salon IFTM.
Benoit Tredez (BT): Quelles sont les principales tendances qui transforment le métier de TO ?
Patrice Caradec (PC) : La + importante transformation rencontrée ces 20 dernières années dans le Tour operating est « Technologique », avant pour être un bon TO il fallait avant tout des bons produits, une marque et une bonne équipe.
Aujourd’hui, tout cela reste certes nécessaire mais pas suffisant, il faut avant toute chose posséder une technologie efficace… Sans techno, le reste est superflue !
On constate d’ailleurs que le techno banalise parfois le produit et peut diminuer l’apport de l’équipe, les meilleurs TO ont sut combiner le tout !
Le développement des technologies (en particulier le dynamique package) a donné naissance à de nouveaux acteurs, peu sensibles au produit, on voit les compagnies aériennes (régulières ou low-cost) assembler vols et prestations hôtelières sans réelles valeur-ajoutée, un Tour opérateur doit apporter de la valeur ajoutée au produit, une âme, une marque de fabrique et un ensemble de services, sinon il n’est qu’un assembleur.

BT : Quel est le rôle du SETO ?
PC : Le SETO doit être une « boîte à outils » au service de ses membres (les TO) pour les aider à franchir les différents obstacles et les accompagner dans le changement : ensemble on est plus forts !
Nous défendons les intérêts et l’image de notre industrie auprès des institutions, des médias, des représentants des destinations à l’étranger… Nous accompagnons nos membres dans les transformations successives (la facturation dématérialisée est un exemple récent parmi d’autres…). Nous engageons nos membres dans un tourisme de redistribution des valeurs avec notre Charte du Voyage et la création du fonds de dotation Setoshère.

BT : Quelles grandes évolutions à anticiper ?
PC : Côté techno, L’IA va transformer notre industrie aussi profondément qu’internet l’a fait au début des années 2000. Nous devons immédiatement en faire un allié plutôt que le combattre, particulièrement pour les tâches répétitives qui ne demandent en fait que peu de valeurs ajoutées, cela doit dégager du temps pour construire de la valeur produit, faire son métier de fabricant, de créateur, ne pas se contenter d’assembler.
Côté produits : Le milieu de gamme me semble condamner s’il existe encore… Sensibilité prix ou expériences exclusives sont les 2 « grands thèmes » recherchés pour ses vacances…
Un autre phénomène s’accélère : nos voisins européens et surtout les marchés émergents (Chinois…) anticipent beaucoup plus que nous français leur choix de vacances, récupérant ainsi les « meilleures places au soleil » au détriment du marché français, il conviendra d’inverser cette tendance de dernière minute ou de s’engager encore plus fort si nous voulons préserver notre poids sur les destinations les plus recherchées.

BT : Quels enseignements sur ton parcours personnel ?
PC : J’ai un parcours de 40 ans dans le Tour-operating, si je dois retirer quelques enseignements :
-être toujours ouvert aux nouveautés (produits et techno), les accompagner plutôt que les combattre
-travailler en équipe, bien choisir, bien traiter ses collaborateurs.
-partager avec ses pairs au maximum, ne pas s’isoler.