José Jeri, le nouveau président par intérim du Pérou, a déclaré l’état d’urgence pour 30 jours à Lima et dans la ville portuaire de Callao, autorisant le soutien militaire aux opérations de police alors que le pays est aux prises avec une augmentation de la criminalité et des troubles.
La criminalité, première préoccupation nationale
Depuis sa prise de fonction le 10 octobre, après la destitution de Dina Boluarte, José Jeri a mis l’accent sur une approche plus ferme de la sécurité publique, en visitant les prisons, en participant aux opérations de police et en apparaissant dans les zones de protestation du centre-ville de Lima.
Selon l’Institut national de statistique et d’informatique du Pérou (INEI), 59 % des citoyens considèrent la criminalité comme le problème le plus urgent du pays, la violence liée à l’extorsion ayant entraîné au moins 180 décès cette année.
Le décret n’impose pas de couvre-feu, mais interdit à deux personnes de circuler ensemble à moto et renforce les mesures de sécurité dans les prisons. « La Police nationale assurera le maintien de l’ordre intérieur, avec le soutien des forces armées », précise-t-il.
En vertu de l’état d’urgence, le gouvernement peut restreindre la liberté de réunion et d’autres droits
Dans le décret déclarant officiellement l’état d’urgence, le gouvernement n’a pas mentionné comment il comptait recueillir les renseignements indispensables pour freiner les cas d’extorsion, qui sont estimés à 18 000 cette année, soit une augmentation de 30 % par rapport à l’année dernière
La hausse des extorsions a également entraîné une hausse des homicides ces dernières années. Entre janvier et septembre, les autorités policières ont recensé 1 690 homicides, contre 1 502 au cours de la même période en 2024.
« L’état d’urgence va lever les droits constitutionnels et les gens ne pourront pas protester »
Dina Boluarte a été destituée de son poste de présidente par le Congrès péruvien le 10 octobre, à la suite d’une procédure de destitution au cours de laquelle les législateurs ont déclaré qu’elle n’avait pas su endiguer la vague de criminalité. José Jeri, le président du Parlement, l’a immédiatement remplacée et assurera l’intérim jusqu’en juillet prochain.
France Diplomatie indique:
Face à la recrudescence d’agressions violentes la nuit dans des faux taxis, il est fortement recommandé, pour tout déplacement au Pérou, d’utiliser uniquement des compagnies de taxi officielles (vérifiez que le taxi a son numéro de plaque minéralogique affiché à l’avant, à l’arrière et sur les deux côtés du véhicule et que l’accréditation du chauffeur de taxi avec sa photo est bien visible à l’intérieur du véhicule) ou à des applications de VTC et de taxis. Il est déconseillé de héler un taxi dans la rue.
A Lima, une vigilance toute particulière est recommandée dans certains districts excentrés et plus défavorisés (San Juan de Lurigancho, Callao, San Martin de Porres, El Augustino, Rimac, Independencia, Los Olivos, Comas). D’une manière générale, il est impératif de ne pas se déplacer seul(e) la nuit et d’éviter les zones isolées.
Par ailleurs, dans les bars et discothèques, il est rappelé qu’il convient, face au risque d’introduction, à son insu, de drogue ou produits faisant baisser la vigilance, de ne pas laisser sa consommation sans surveillance, en particulier lors de rencontres avec des inconnu(e)s.


