Selon les propos rapportés par le quotidien britannique The Telegraph, Michael O’Leary, le PDG de Ryanair, a vivement critiqué la Commission européenne et les responsables politiques français concernant les perturbations persistantes causées par le contrôle aérien français. O’Leary a qualifié la situation de « scandaleuse » et a accusé Bruxelles d’inaction, ajoutant que « le ciel n’appartient pas à la France ».
La low-cost iralndaise rappelle qu’entre le 1er janvier et le 22 octobre de cette année, 11 millions de ses passagers ont subi des perturbations évitables dues aux agissements du contrôle aérien français. Depuis 2023, on dénombre 99 jours de grève.
La révolte est lancée
Malgré ses critiques, O’Leary affirme que la situation s’améliorera « car elle deviendra tellement grave que les gens finiront par se rebeller ». La pétition de Ryanair pour protéger les survols a déjà recueilli 2,2 millions de signatures.
La frustration du PDG de Ryanair s’étend à l’initiative du Ciel unique européen, lancée par la Commission européenne en 1999 pour réformer la gestion du trafic aérien. O’Leary a qualifié le projet d’« idée communiste farfelue ».
« C’est l’idée saugrenue de faire couvrir l’Europe par un seul et même système de contrôle aérien, où tout le monde toucherait un salaire espagnol et offrirait la productivité française. Mais les syndicats nationaux de contrôleurs aériens s’y opposent, et rien n’a bougé en 20 ans », a-t-il conclu.
Les survols tant honnis
Ce qui frustre le plus O’Leary, ce n’est pas la grève en elle-même, mais le fait que la Commission européenne ne protège pas les survols (les vols qui traversent l’espace aérien d’un pays sans y atterrir).
Selon O’Leary, lorsque les contrôleurs aériens en Espagne ou en Italie se mettent en grève, la législation sur le service minimum garantit le maintien des survols, avec les vols intérieurs étant annulés à la place.
« Les Français, bien sûr, font exactement le contraire. Ils protègent les vols intérieurs français. Ainsi, Pierre et Angélique peuvent toujours se rendre dans les aéroports français, mais les vols de survol sont annulés de manière disproportionnée », a critiqué O’Leary.
Ryanair affirme que cela porte atteinte au marché unique européen
La compagnie aérienne souligne que les 3 et 4 juillet 2025 seulement, les grèves des contrôleurs aériens français ont entraîné l’annulation de 1 422 vols et le retard de 3 713 autres, affectant plus d’un million de passagers à travers l’Europe. Par ailleurs, Eurocontrol estime que ces deux jours ont généré 60 000 tonnes d’émissions de CO2 supplémentaires en raison des déviations d’itinéraires.