La Grande Canarie ou Gran Canaria, prisée pour ses eaux cristallines et ses plages idylliques, fait face à une crise environnementale inattendue. Depuis la fin de la semaine dernière, douze plages emblématiques ont été fermées au public en raison d’une pollution marine grave, attribuée aux rejets d’élevages piscicoles offshore.
Cette situation, qui affecte principalement le sud de l’île, soulève des inquiétudes pour la santé publique et l’économie touristique.
Origine de la pollution: des déchets organiques issus des fermes aquacoles
Les autorités locales ont identifié la source de la contamination : des déchets provenant de fermes piscicoles situées au large des côtes. Ces rejets incluent des matières organiques telles que des graisses de poisson, des restes d’aliments et d’autres substances biologiques, qui se sont accumulés et ont été charriés vers les rivages par les courants marins. La pollution se manifeste par des taches sombres sur l’eau et une couche huileuse en surface, rendant les zones impropres à la baignade et aux activités nautiques.
Une enquête est en cours pour déterminer les responsabilités exactes et prévenir de futurs incidents
Selon les premières analyses rapportées par le journal La Provincia, ces phénomènes ont débuté à la fin de la semaine précédente, coïncidant avec des conditions météorologiques favorables à la dispersion des déchets. Les experts environnementaux soulignent que, bien que ces installations soient réglementées, un dysfonctionnement ou une surcharge pourrait expliquer cette marée noire organique.
Les plages touchées se concentrent sur le sud de l’île
La fermeture concerne douze plages, principalement dans la commune de Mogán, au sud de Gran Canaria, où huit sites ont désormais un drapeau rouge signalant un danger imminent. Parmi les plus affectées figurent El Perchel, Mogán, Taurito, del Cura, Puerto Rico, Patalavaca, Las Marañuelas et Anfi del Mar – cette dernière étant un spot familial prisé pour son sable fin et ses eaux peu profondes.
Au-delà de Mogán, trois plages dans la commune de Telde sont également fermées : Melenara, Salinetas et Aguadulce. Ces sites, souvent bondés en cette saison intermédiaire, représentent une part significative des attraits balnéaires de l’île, forçant les vacanciers à se rabattre sur d’autres zones moins impactées.
Mesures d’urgence: nettoyage en cours et enquête des autorités
Les services de la protection civile et les équipes environnementales ont mobilisé des ressources importantes pour nettoyer les plages affectées. Des opérations de ramassage manuel et mécanique sont en cours, avec un focus sur l’élimination des déchets flottants et la dépollution des sédiments. Les autorités de Gran Canaria ont assuré que la situation est surveillée en temps réel, avec des analyses d’eau régulières pour évaluer la progression de la remise en état.
Parallèlement, une investigation formelle a été lancée pour identifier les failles dans la gestion des fermes aquacoles. « Les déchets proviennent selon nos premières constatations des installations d’élevage piscicole au large de la côte », ont déclaré les responsables, promettant des sanctions si des négligences sont avérées. Les touristes sont invités à respecter les interdictions et à consulter les mises à jour officielles via les applications locales ou les sites des communes concernées.

Conséquences pour le tourisme et l’environnement: un frein à la saison hivernale
Cette crise intervient à un moment critique pour l’industrie touristique des Canaries, qui mise sur un afflux constant de visiteurs européens fuyant le froid continental. La fermeture de ces plages phares pourrait entraîner des annulations de réservations et une baisse d’attractivité, particulièrement pour les familles et les amateurs de sports nautiques. Des professionnels du secteur, contactés par La Provincia, expriment leur frustration, craignant un impact économique chiffré en millions d’euros pour les hôtels et restaurants environnants.
Sur le plan écologique, l’épisode met en lumière les vulnérabilités des écosystèmes côtiers face à l’aquaculture intensive. Bien que les déchets soient organiques et potentiellement biodégradables, leur accumulation menace la faune marine et la qualité de l’eau à long terme. Des associations environnementales appellent à une régulation plus stricte des fermes offshore, soulignant que Gran Canaria, avec ses zones protégées, ne peut se permettre de tels revers.
Les autorités promettent des avancées rapides dans l’enquête, mais une chose est sûre : cette pollution rappelle que le tourisme et l’environnement doivent avancer main dans la main.


