Trenitalia fête un joyeux quatrième anniversaire en France. Il y a de quoi avoir le sourire festif en constatant un passage de 40 millions à 90 millions d’euros en cumul entre 2024 et 2025 et un doublement du nombre de voyageurs, malgré les diverses embûches.
Marco Caposciutti, président de Trenitalia France et désormais président aussi de l’Association française du Rail (AFRA) souligne toutefois que Trenitalia France n’est pas encore rentable, mais pas loin.

Trenitalia France c’est aujourd’hui 260 collaborateurs répondant au statut du droit français dont la moitié sont des conducteurs ou des agents de bord. Quatre ans après son arrivée sur les rails français, en décembre 2021, Trenitalia s’impose désormais comme un acteur solide, identifié et apprécié des voyageurs.
Avec ses trains grande vitesse Frecciarossa, la compagnie italienne n’est plus seulement un opérateur alternatif : elle est devenue une sorte de catalyseur de concurrence, de qualité de service et d’innovation dans un paysage ferroviaire longtemps monopolisé.

Une croissance confortable
Dès son implantation, Trenitalia mise sur une expérience de voyage haut de gamme, un confort distinctif et une politique tarifaire souple. Résultat : une montée en puissance sensible malgré une certaine réticence, au départ, du rail français et l’arrêt, pendant dix-neuf mois de la ligne Paris-Milan en 2023
Paris–Lyon, axe stratégique, passe en décembre 2025 à 14 allers-retours en semaine, soit 28 trains par jour, représentant plus d’un tiers de l’offre totale du marché sur cette ligne. Et 2026, selon le président de la compagnie verra aussi un renforcement de l’attention aux voyageurs, leurs souhaits et leur confort.
Ce n’est plus le voyageur qui s’adapte au véhicule de transport mais le véhicule qui s’adapte aux demandes du consommateur affirme Fabrice Tolédano, directeur marketing. Paris–Milan, ligne rétablie le 1ᵉʳ avril 2025 après 19 mois d’interruption, a retrouvé immédiatement sa clientèle précise ce dernier . Avec deux allers-retours quotidiens, c’est la seule liaison directe entre Lyon et l’Italie.
Paris–Marseille, ouverte en juin 2025 a été un succès immédiat. Trenitalia assure déjà quatre rotations quotidiennes et la ligne renforce l’accès entre les métropoles du nord et du sud. Au total, Trenitalia dessert désormais 11 destinations, intégrant des villes alpines, des hubs TGV et des métropoles majeures.

Bilan globalement positif
Selon une étude OpinionWay (octobre 2025) : 97 % des voyageurs se déclarent satisfaits, 93 % prêts à voyager à nouveau, 96 % prêts à recommander Trenitalia. Ces chiffres valident la stratégie centrée sur le confort, l’accueil et la qualité du service qui prime chez Trenitalia.
En France, la montée en cadence du Paris–Lyon et l’ouverture du Paris–Marseille reflètent une demande forte. L’attractivité vient aussi d’une politique tarifaire compétitive : des billets Paris–Lyon à partir de 23 €, le tarif Serenità flexible et échangeable sans frais, des réductions familles, groupes et mobilité réduite, un paiement possible en Chèque-Vacances Connect ou 4× sans frais.
Sans annoncer de nouvelles lignes pour 2026, la stratégie du groupe laisse présager un renforcement du réseau domestique, une possible multiplication des liaisons France-Italie et l’étude d’autres axes à forte demande. Marco Caposciutti, président de Trenitalia France, insiste sur une conviction :la concurrence est positive pour tout le monde. La multiplication du nombre de voyageurs a profité aussi bien à Trenitalia qu’à la SNCF.
Cette concurence bénéficie selon lui aux voyageurs, et à tout le secteur ferroviaire français contraint d’évoluer et d’améliorer son offre. « Nous ne sommes pas venus pour diviser le marché mais pour l’enrichir » sont ses mots de conclusion. Une communication grand format est en cours pour soutenir le train rouge italien : affichage géant gare de Lyon, sponsorings télé, film publicitaire sur les réseaux sociaux entre autres. La compagnie italienne voit la vie en rouge.
Texte et photos Evelyne Dreyfus.


