Il y a des vols qui vous emmènent quelque part. Et d’autres qui racontent déjà une histoire avant même d’avoir décollé. En inaugurant sa nouvelle liaison directe entre Paris-Orly et Saint-Martin, Air Caraïbes ne se contente pas d’ouvrir une ligne aérienne : elle renforce un lien ancien entre la métropole et les Caraïbes, et rappelle que voyager peut encore avoir du sens.

Vendredi 12 décembre 2025, il est un peu plus de midi à Orly quand tout commence. À 12h25 précisément, le vol TX520 s’élance vers Saint-Martin avec 254 passagers à bord. Pas un départ comme les autres : c’est le premier vol direct Air Caraïbes entre Paris-Orly et l’aéroport international Princesse-Juliana, et surtout la seule liaison directe vers Saint-Martin proposée depuis Orly.
Dans la salle d’embarquement, les profils se mélangent : professionnels du tourisme, journalistes, voyageurs fidèles, curieux. Certains savent déjà où ils vont. D’autres vont le découvrir en chemin. Tous partagent cette impression diffuse que ce vol ne ressemble pas tout à fait aux autres.

À 35 000 pieds, quelque chose change
À bord de l’Airbus A330-200, configuré en triclasses, tout est en place : sièges confortables, écrans individuels, restauration inspirée des saveurs caribéennes, équipage attentif. Puis, sans annonce grandiloquente, la cabine se remplit de voix. Un concert gospel a cappella, interprété par le groupe Gospel for All, s’élève à 35 000 pieds.
À cet instant précis, le trajet cesse d’être un simple déplacement. Air Caraïbes fait ce qu’elle sait faire depuis plus de vingt ans : transporter une identité. Celle d’une compagnie aérienne française à l’ADN antillais, profondément ancrée dans les territoires qu’elle dessert au départ de Paris-Orly depuis vingt-deux ans.

Saint-Martin, arrivée sous le signe du symbole
À 15h45, l’avion se pose à Princesse-Juliana. À l’extérieur, le soleil est fidèle au rendez-vous. À l’intérieur, l’émotion est palpable. Water salute, ruban coupé, photos officielles : l’accueil est à la hauteur de l’événement.
Lors de la conférence de presse, Grégory Jamet, Directeur général du Groupe Dubreuil Aéro Services, remet cette inauguration en perspective :
« Cette ligne fait partie de l’ADN d’Air Caraïbes. Saint-Martin est une destination historique pour nous. Aujourd’hui, les conditions sont réunies pour proposer une desserte cohérente, durable et complémentaire à notre réseau existant. »
Il insiste aussi sur l’idée de continuité, chère à la compagnie :
« La liaison directe depuis Paris-Orly vient renforcer l’offre via Pointe-à-Pitre et optimiser les correspondances vers Grand-Case, Saint-Barthélemy et d’autres destinations caribéennes. »
Car derrière ce vol direct se cache une stratégie plus large. La ligne complète l’offre existante via Pointe-à-Pitre et s’appuie sur le réseau régional d’Air Caraïbes. Depuis Saint-Martin, des connexions vers Saint-Barthélemy et d’autres îles sont possibles grâce aux accords de partage de codes avec Winair, Saint-Barth Executive et Saint-Barth Commuter.

Une ligne pensée pour durer
Concrètement, la liaison Paris-Orly – Saint-Martin sera opérée jusqu’à trois fois par semaine, les lundis, mercredis et vendredis, en Airbus A330-200 de 303 sièges.
Les horaires ont été pensés pour fluidifier le voyage :
- Paris-Orly → Saint-Martin : départ à 11h50, arrivée à 15h45
- Saint-Martin → Paris-Orly : départ à 18h30, arrivée à 07h40 le lendemain
Côté tarifs, Air Caraïbes accompagne ce lancement avec une offre attractive pour la saison hiver 2025-2026 :
- Classe Soleil (Économique) : à partir de 598 € TTC aller-retour
- Classe Caraïbes (Premium Economy) : à partir de 999 € TTC aller-retour
- Classe Madras (Affaires) : à partir de 1 999 € TTC aller-retour.

Une famille derrière les avions
Derrière les chiffres, les horaires et les rubans coupés, il y a aussi une histoire plus discrète. Celle de la famille Dubreuil, propriétaire du groupe éponyme, maison mère d’Air Caraïbes. Une famille industrielle française centenaire, peu exposée médiatiquement, mais dont l’empreinte est bien réelle.
Avec Air Caraïbes et French bee, le Groupe Dubreuil ne fait pas de promesses abstraites : il ouvre des lignes, maintient des connexions, relie durablement la métropole aux territoires ultramarins. Une stratégie de long terme, faite de constance et de décisions concrètes, loin des effets d’annonce.
Dans un monde où l’on parle beaucoup de tourisme, de stratégie et de communication, cette discrétion rappelle une vérité simple : ce sont souvent les acteurs les plus silencieux qui tiennent les fils.

Et si un vol pouvait être plus qu’un vol ?
Quand on enlève le bruit, il reste quoi ? Un avion qui décolle à l’heure. Une île qui accueille. Une compagnie qui relie sans surjouer. Et des passagers qui comprennent, une fois arrivés, que le voyage avait commencé bien avant l’atterrissage.
Une ligne aérienne, bien sûr.
Mais aussi un lien de plus entre Paris et les Caraïbes.
Texte et photos Imène Nessah.


