Le PDG de la SNCF a dénoncé « une bande d’illuminés, d’irresponsables » qui ont causé l’attaque massive sur plusieurs lignes à grande vitesse du réseau ce vendredi. « À travers la SNCF, ce sont les Français qu’on attaque », a déclaré Jean-Pierre Farandou. En fait on peut se poser des questions sur la sécurisation des lieux qui sont stratégiques pour la circulation des TGV. La bonne connaissance de ces lieux ne peut être connue qu’avec la complicité de personnels de l’entreprise. L’enquête permettra peut-être de le préciser.
Un réseau TGV à l’arrêt sur l’ouest, l’est et le nord
À quelques heures du lancement des Jeux olympiques de Paris, une grande partie du réseau ferroviaire était en rade . Depuis l’aube du vendredi 26 juillet, la circulation est fortement perturbée dans les gares parisiennes sur certaines lignes de TGV. Les axes Atlantique, Est et Nord ne devraient pas retrouver leur fonctionnement normal avant la fin du weekend. 800 000 voyageurs ont été affectés.
Des actes de malveillance coordonnés
Selon la SNCF, une tentative de dégradation supplémentaire aurait été déjouée sur la ligne à grande vitesse allant vers le Sud-Est. Ces incidents mettent en lumière « l’extrême vulnérabilité » de nos lignes, selon Michel Quidort, vice-président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) et président de la Fédération européenne des passagers. Il est clair qu’il est difficile de sécuriser l’ensemble du réseau ferré en France. Mais on peut se poser des questions sur les lieux qui ont été sabotés en même temps. Il était nécessaire d’avoir une très bonne connaissance des conséquences. Il a été dit que ces lieux étaient protégés. Nous avons quelques doutes.
Au delà de ces endroits stratégiques, il est impossible de tout protéger
Il est très difficile de surveiller en permanence les 30 000 kilomètres de ligne ferroviaire du territoire français. On peut mettre des milliers de policiers, gendarmes et militaires à Paris pour protéger la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, mais on ne peut pas être partout pour surveiller ce qu’il se passe sur l’ensemble du réseau ferroviaire, compte tenu de son étendue.
Un professionnel confirme que les “pirates” étaient très bien informés
Cette incroyable perturbation émane certainement de gens qui savent quelles opérations faire pour générer un maximum de nuisances. Ce ne sont pas des gens qui sortent éméchés d’une boîte de nuit à 2 heures du matin. Les attaques ont été coordonnées sur des lieux bien précis :
LGV Atlantique, « acte de malveillance » à Arrou (commune voisine de Courtalain)
LGV Est européenne, deux « actes de malveillance » entre la gare de Meuse TGV et Lamorville, ainsi que dans les environs de Pagny-sur-Moselle ;
LGV Nord, « acte de malveillance » à Croisilles (dans le secteur d’Arras).
Il y a des efforts supplémentaires à produire afin de mieux sécuriser les points névralgiques
Cet évènement va sans doute interpeller les pouvoirs publics et la SNCF, notamment SNCF Réseau qui est chargé de la gestion et de l’entretien du réseau ferroviaire et de la signalisation. Il y a déjà des efforts de surveillance qui sont faits. La SNCF utilise notamment des drones pour surveiller les lignes. Les lignes TGV sont déjà clôturées pour des raisons de sécurité. Mais avec une paire de cisailles, quelqu’un de mal intentionné peut très bien passer cette barrière.
Qui avait intérêt à saboter le réseau SNCF?
L’enquête ne va pas être simple pour les enquêteurs car remonter les pistes sur les auteurs de cette perturbation sont multiples. Certains états et groupuscules avaient intérêt à créer le désordre avant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques en France.
