Le tourisme chamanique lié aux quêtes spirituelles attire de plus en plus de voyageurs de différents pays vers l’Amazonie péruvienne. L’une des destinations les plus populaires est Pucallpa, qui reste un bastion du savoir traditionnel du peuple Shipibo-Conibo.
La principale attraction du lieu est l’ayahuasca, une puissante boisson psychédélique utilisée dans les rituels de guérison par les peuples autochtones de la région depuis des milliers d’années. Elle est préparée à partir de deux plantes originaires d’Amazonie et est connue pour offrir un profond voyage vers soi.

L’ayahuasca, connue scientifiquement sous le nom de Banisteriopsis caapi, est une liane qui pousse dans les forêts tropicales du bassin amazonien et est considérée comme une plante maîtresse qui travaille en conjonction avec la plante Chacruna (Psichotria viridis). Cette liane contient une combinaison d’alcaloïdes, le plus notable étant la diméthyltryptamine (DMT), une substance psychoactive qui produit des expériences visuelles intenses et des états de conscience modifiés.

Où faire du tourisme chamanique?
Pucallpa, mot quechua signifiant terre rouge, est la deuxième plus grande ville de l’Amazonie péruvienne. Elle est située dans la région d’Ucayali, à la frontière avec le Brésil. Le moyen le plus rapide et le plus pratique pour s’y rendre est via Lima. C’est à cinquante-cinq minutes de vol de la capitale péruvienne. En voiture, en moins d’une heure, vous pourrez rejoindre le quartier de Yarinacocha, l’une des principales attractions touristiques de la région, à environ sept kilomètres du centre de Pucallpa.
Un rituel qui ne date pas d’hier…
La jungle amazonienne est l’une des principales destinations pour ceux qui souhaitent essayer l’ayahuasca depuis des décennies. Dans les années 1950, à l’aube du psychédélisme américain, les écrivains de la « Beat Generation » et symboles de la contre-culture William Burroughs et Allen Ginsberg se lancent dans une expédition insolite pour l’époque. Malgré toutes sortes d’épreuves, les auteurs (d’abord Burroughs, puis Ginsberg) se sont rendus en Amazonie à la recherche de chamanes dans des communautés autochtones difficiles d’accès. Le but était de faire l’expérience de la pure bonté psychédélique de cette infusion composée d’un mélange particulier d’herbes.

Bon à savoir avant d’y aller…
L’une des raisons de cet engouement réside dans les progrès de la recherche scientifique. Les patients souffrant de dépression et de toxicomanie, par exemple, ont montré des améliorations lors des essais cliniques. Une autre raison est que l’usage de l’ayahuasca est légalisé au Pérou, contrairement à certains pays européens comme la France, où l’intraitable lobby médical et surtout pharmaceutique l’on longtemps diabolisée. L’usage rituel est également autorisé au Brésil suite à une décision de 2010 du Conseil national pour la politique en matière de drogues.

Mais pour entreprendre ce voyage initiatique, il faut avoir le sens de l’aventure et une bonne dose de sang-froid, de courage et de patience. Il n’y a pas d’électricité dans les centres chamaniques, internet n’est disponible qu’occasionnellement et l’hébergement se fait dans des cabanes rustiques.
Par ailleurs, le simple fait de prendre de l’ayahuasca ou tout autre hallucinogène n’est pas la garantie d’une expérience de transformation et de transcendance. La qualité et la sécurité du voyage dépendent avant tout de votre état émotionnel et du lieu où vous vous trouvez. En d’autres termes, vous devez vous préparer à une cérémonie d’ayahuasca et la réaliser uniquement sous la direction de personnes expérimentées. Il existe également des contre-indications, comme la prise de certains antidépresseurs et des troubles psychiatriques aigus comme la psychose et la schizophrénie.
Note de la rédaction : avant de vous lancer dans la moindre thérapie, il est nécessaire de consulter votre médecin. Il vous prodiguera les conseils nécessaires selon votre état de santé. Le texte ci-dessus ne constitue pas une publicité sur des pratiques de santé en Amérique du Sud. Il ne s’agit que d’informations à caractère touristique.