La préfecture d’Istanbul a ordonné la fermeture temporaire de certaines stations du réseau de métro de la ville, dont celle de la place centrale Taksim. C’est ce que rapportent certains médias turcs, qui évoquent une décision prise pour empêcher d’éventuelles manifestations suite à l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu. L’image de la Turquie va encore être ternie par cette arrestation politique. Le tourisme risque également de souffrir.

Ekrem Imamoglu, du Parti républicain du peuple (CHP), un parti laïc, est considéré comme l’un des plus grands rivaux politiques du président turc Recep Tayyip Erdogan. Des procureurs l’accusent de corruption et d’aide à un groupe terroriste, le qualifiant d’être un chef d’organisation criminelle. La police a arrêté 100 personnes, dont d’autres politiciens, des journalistes et des hommes d’affaires dans le cadre de l’enquête. Le bureau du gouverneur d’Istanbul a imposé quatre jours de restrictions dans la ville.
Les réseaux sociaux interdits
Pour le moment, les réseaux sociaux X, Instagram, YouTube, Facebook et autres ne sont pas accessibles depuis la Turquie. Les manifestations politiques et les lectures publiques de communiqués de presse sont également interdites jusqu’au 23 mars.

Une arrestation calculée avant des élections présidentielles
Les autorités turques ont arrêté le maire d’Istanbul, quelques jours seulement avant qu’il ne soit choisi comme candidat à la présidentielle.
Après l’arrestation du maire d’Istanbul, des inquiétudes concernant le glissement de la Turquie vers l’autocratie ont été exprimées sur les réseaux sociaux, certains appelant à un boycott de l’opposition des prochaines élections présidentielles, arguant qu’un vote juste et démocratique n’est plus possible. Pour rappel Erdogan et son parti sont au pouvoir depuis 22 ans
Des manifestations en cours
Des manifestations ont éclaté dans les rues, sur les campus universitaires et dans les stations de métro de Turquie, où la foule scandait des slogans anti-gouvernementaux. Il s’agit d’une manifestation de colère publique inédite depuis des années.
Le gouvernement a interdit les rassemblements publics à Istanbul pendant les quatre jours de restrictions. Mais de nouvelles manifestations sont attendues dans tout le pays
La livre turque plonge
Pendant ce temps, la livre turque s’est brièvement effondrée à un niveau historiquement bas face au dollar américain, les marchés ayant mal réagi à l’incertitude politique.