Ils étaient 9 agents de voyage sélectionnés par Nouvelles Frontières: rendez-vous mi-mars à l’aéroport CDG, pour un road-trip aux USA. Une première pour NF: chez MisterTravel, nous allons vivre l’aventure comme leurs clients, ayant préalablement chargé leur appli qui, jour après jour, nous donnera les itinéraires, les explications, le GPS même sans Wifi et même les vouchers et billets électroniques achetés.
Dans un contexte où le tourisme vers les États-Unis connaît une baisse significative, notamment en raison des politiques de l’administration actuelle et de la hausse des coûts, un groupe d’agents de voyage français à l’initiative de Nouvelles Frontières, a entrepris un périple dans l’Ouest américain.
L’objectif : faire découvrir ou redécouvrir cette destination emblématique afin de mieux la promouvoir auprès de leurs clients. Et ce n’est pas une mauvaise idée alors que « Tourism Economics », journal de référence d’analyse de l’économie du secteur, prévoit un recul d’au moins 5,1% d’entrées par rapport à l’an dernier et 64 milliards de perte « en conséquence de l’antipathie envers les Etats-Unis ».
Alors, disons-le : pouvoir admirer à loisir ces merveilles de la nature vous rend philosophe : les humains passent, la nature reste. Et l’Ouest américain est un plongeon profond dans ce que la nature offre de plus impressionnant. Et d’immuable.
Jour 1 : Départ vers l’Amérique sur Air Tahiti Nui
L’excitation est palpable à l’aéroport Charles de Gaulle. Je remarque d’emblée les plus sérieux et joyeux des compagnons de ce voyage qui nous encadreront : Rémi Vénitien, chef de produit USA et coordinateur circuits et croisières toutes destinations chez Nouvelles Frontières et Stépane Peylet, responsable de la formation. Ils seront aidés par Benjamin Bertho, représentant le réceptif sur place : Go West. Je ne les connais pas encore mais leur passion non feinte pour l’Ouest Américain, leur enthousiasme et leur organisation au cordeau feront merveille. Ces professionnels du voyage, conscients des défis actuels du secteur, s’envolent vers Los Angeles avec la mission de raviver l’intérêt pour les États-Unis. Pour l’instant le Dreamliner d’Air Tahiti Nui nous embarque, avec le sourire des PNC offrant une fleur de tiaré odorante à chaque passager. Douze heures plutôt confortables de vol plus tard, nous atterrissons sous le soleil californien, prêts à plonger dans l’aventure. Nous avons tous téléchargé l’appli MPC (mobile passport control) bien pratique pour passer dans la file rapide à l’arrivée.
Jour 2 : Los Angeles et la Route 66
La journée débute par une immersion dans les incontournables de Los Angeles : le Walk of Fame à Hollywood et ses trottoirs incrustées d’étoiles en bronze, la vieille ville downtown et les divers quartiers de cette mégapole encombrée de voitures, y compris sans chauffeur. Sans oublier, mythologie oblige, un coup d’œil au splendide Roosevelt Hotel sur Hollywood boulevard avec sa piscine où venait nager Miss Monroe. Ici, moyennant finances, on peut adopter une star sur les chemins des étoiles. Faisant ainsi partie du fan club vous serez autorisé, pendant un an, à… nettoyer l’étoile de la star. Welcome to the USA !
Chaque lieu est exploré par la dizaine d’agents de voyage avec un regard professionnel, évaluant les attraits susceptibles de séduire une clientèle française. L’après-midi, le groupe prend la direction du désert de Mojave, empruntant la légendaire Route 66 qui n’est plus que partielle et assez rapiécée . Halte au mythique Bagdad Café à Newberry Springs, dont l’espace extérieur est resté totalement identique au cadre du film. Andréa Preutt sa propriétaire depuis 30 ans nous accueille chaleureusement. L’étape offre l’occasion d’évoquer le cinéma et l’imaginaire associé à l’Ouest américain qui ne nous quitteront plus sur toute la route.
Jour 3 : Grand Canyon et Flagstaff
Traversant Seligman, guère plus important qu’une longue rue bordée souvent de voitures et motos anciennes rutilantes, mais aussi berceau de la résistance face à la disparition de la Route 66 (elle fêtera son centenaire l’an prochain), les agents constatent l’importance de préserver le patrimoine culturel pour le tourisme. Mais ce qui nous attend aujourd’hui, est un monstre sacré, une des sept merveilles naturelles du monde. Encore faudra-t-il y parvenir : la route, ce matin de mars, est coupée vers Kingman et le Parc national du Grand Canyon : la nuit a déversé beaucoup de neige. Finalement, l’arrivée au Grand Canyon sera bien ce moment fort : l’immensité et l’incroyable beauté de ce paysage encore enneigé, surtout en survol par hélicoptère est le plus somptueux des spectacles. Il faut dire : 450 km de long, près de 2 km de haut, des failles laissant voir le Colorado s’écouler tout en bas et des pierres aux couleurs magiques, ça en impose. Ce soir-là, à Flagstaff, ce sera dîner au Black Bart’s, où les serveurs entonnent des airs de Broadway, illustrant l’hospitalité locale.
Jour 4 : Horseshoe Bend, Antelope Canyon et Bryce Canyon
Comme tous les matins, départ à 7h30 après des petits-déjeuners qui ne feront certes pas la Une des magazines de gastronomie mais là n’est pas l’essentiel. Les routes, bien que longues chaque jour (ce qui fera dire à certains participants qu’un deuxième conducteur est indispensable) , dévoilent merveilles sur merveilles minérales. De temps en temps le paysage désertique qui borde les larges routes américaines, laissent voir le passage d’un train de marchandises. On pourrait s’endormir rien qu’à compter leurs wagons : ils sont au moins deux cents ! De même, ces routes bordent fréquemment des réserves indiennes et notamment les territoires des Indiens Navajos. La découverte de Horseshoe Bend qui dévoile les deux bras du Colorado du haut de ses falaises et d’Antelope Canyon et, auparavant, du magnifique Lake Powell met en lumière la diversité géologique de la région. Antelope Canyon est un pur joyau de volutes de pierres rouges en territoire Navajo auxquels il servait de cachette lors de persécutions. Un lieu empreint de spiritualité. Ces sites, avec leurs formations rocheuses spectaculaires, sont des atouts majeurs pour attirer les amateurs de photographie et de nature. Alentour on verra aussi les montagnes sacrées de différentes ethnies ou des terres volcaniques où se trouvent de nombreuses traces de dinosaures.
Jour 5 : Bryce Canyon, Zion et Las Vegas
Réveil au Parc national de Bryce Canyon, un autre lieu spectaculaire, immense et unique forêt de cheminées de fée aux tons rouge et ocre, mêlées de forêts de pin.
Après une promenade matinale et très fraîche à Bryce Canyon, le groupe se dirige vers le parc national de Zion. Les falaises abruptes et les sentiers sinueux sont évalués pour leur potentiel auprès des randonneurs. On est à 2600 m d’altitude avant de redescendre vers le Sud par la route panoramique du parc de Zion et ses roches colorées comme découpées en tranches horizontales. Ce sera ensuite, en fin de journée, l’arrivée à Las Vegas, avec ses lumières éblouissantes, son effervescence et ses extravagances, contrastant avec les jours précédents.
Jour 6 : Calico et Santa Monica
La visite de Calico, ville fantôme du Far West, rappelle l’histoire minière de la région et son potentiel éducatif pour les touristes. C’est un très charmant village aux maisons d’époque, tout doit sorti de l’épopée de la ruée vers l’or, même si cette mine recelait surtout de l’argent. Une étape tout à fait intéressante au beau milieu de nulle part. On se sera arrêtés, encore, à Baker pour un selfie avec les extra-terrestres et pour admirer le plus grand thermomètre du monde (à quoi sert-il d’être le plus grand ? je l’ignore) Pour les extra-terrestres, il est vrai qu’on est proche ici de la zone 51, base ultra-secrète où le gouvernement cacherait des soucoupes volantes…
Puis nous retournerons à la civilisation par Santa Monica. Une balade à vélo le long du Pacifique, sur la célèbre piste cyclable The Strand jusqu’à Venice Beach, offre une bouffée d’air marin. Le coucher de soleil sur la jetée, avec sa grande roue éclairée et ses artistes de rue, offre une conclusion en douceur à ce périple, mêlant détente et divertissement.
Jour 7 : Retour en France
De retour à Paris, les agents de voyage invités par Nouvelles Frontières reviennent avec une perspective renouvelée sur les États-Unis. Malgré les défis actuels, ils semblent convaincus que la richesse et la diversité de l’Ouest américain restent des arguments de poids pour séduire les voyageurs français. Leur mission : conseiller en toute connaissance de cause les candidats au road-trip, partager cette expérience et redonner, si possible, aux États-Unis la place qu’ils méritent dans le cœur des touristes.
Pour Nouvelles Frontières, comme l’exprime Rémi Vénitien, qui connait et aime presque chaque pierre et chaque arbre de ce territoire, c’est une étape destinée à diversifier une clientèle très fidèle (les clients reviennent au moins sept fois dans leur vie vers NF) mais surtout habituée aux circuits accompagnés. Une façon aussi d’attirer une clientèle plus jeune davantage intéressée par les road-trips, les city-trips et les croisières (en forte hausse) sachant que la marque propose les même road-trips avec deux ou trois choix de standards de confort.
A l’aéroport Charles de Gaulle, le Dreamliner d’Air Tahiti Nui s’est posé après seulement 9h de vol au retour. Tous ont des images plein la tête, une expérience irremplaçable pour conseiller à bon escient en connaissant le terrain. Et l’incroyable qualité du lien qui s’établit autour de ce long chemin qui fait voir le monde en tellement grand. A moins que ce ne soit nous qui nous voyons, à raison, tellement petits.
