Pour le tourisme français aux États-Unis en 2025 il y a un « effet Trump » relativisé par une presse prudente. Pas facile d’en parler sereinement.
Alors que les chiffres des réservations touristiques vers les États-Unis montrent une baisse significative, la presse touristique française oscille entre constat objectif et prudence diplomatique. Si certains titres mettent en avant l’influence de la politique américaine actuelle sur cette tendance, d’autres minimisent ou nuancent cet impact. Un véritable cas d’école !
Un repli chiffré, mais modulé
Les données chiffrées confirment une tendance à la baisse des voyages vers les États-Unis. Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde, annonce ainsi une « chute de 20 % des réservations par rapport à l’année dernière depuis la prise de fonction du Président Trump » (article paru dans L’Écho Touristique). De même, Les Échos titre sans ambages : « Effet Trump : les touristes français commencent à se détourner des États-Unis ».
De son côté, le groupe hôtelier français Accor S.A. fait état d’une baisse de 25 % des réservations anticipées des voyageurs européens vers les États-Unis pour l’été 2025. Cette tendance est corroborée par un sondage rapporté dans notre article qui souligne une « dégradation historique de l’image des USA auprès des Français ».
Ce qu’on lit dans la presse professionnelle…
Malgré ces chiffres, certains médias préfèrent tempérer l’analyse. Ainsi, L’Écho Touristique titre également : « L’effet Trump n’a qu’un effet marginal sur le tassement vers les États-Unis », semblant relativiser la responsabilité de la politique américaine dans cette tendance. Cette approche prudente est fréquente dans une industrie qui dépend fortement de la coopération internationale.
D’autres médias s’intéressent davantage aux conséquences économiques de la politique américaine sur le secteur touristique européen. Quant à La Quotidienne, ils titrent ainsi : « Comment Donald Trump fait baisser la valeur des entreprises touristiques européennes », adoptant une perspective plus économique qu’explicite sur la désaffection des touristes français.
Quand le tourisme devient un baromètre diplomatique
Les chiffres montrent clairement que le climat politique et l’image des États-Unis en 2025 ont un impact sur les choix touristiques des Français. Cependant, la presse touristique, prise entre la nécessité d’informer et la volonté de ne pas froisser un partenaire commercial de premier plan, alterne entre constats chiffrés, nuances et euphémismes. Ce langage diplomatique révèle les enjeux économiques sous-jacents de notre industrie où la perception compte autant que la réalité des tendances. Cette situation, il est vrai, place les professionnels du tourisme, des tour-opérateurs aux agences de voyage, dans une posture délicate, partagés entre la volonté de soutenir un marché important et la nécessité de répondre aux attentes et préoccupations des voyageurs.
Face aux crises politiques, les touristes reportent leurs projets de vacances…
On le sait, face aux crises politiques ou aux catastrophes naturelles, les touristes réagissent d’abord par la prudence et reportent leurs projets. À long terme, l’attractivité renaît et ce sont les médias, encore plus que la communication officielle, qui, dans ces cas, façonnent leur perception du risque et influencent leur retour. Pour garder notre optimisme si indissociable du tourisme, on s’attend, à l’inverse que bien des Américains, cette année, choisissent la destination France. Premier marché étranger de la capitale, le Baromètre du tourisme parisien publié ce 3 avril constate une forte progression de 18% de ressortissants américains par rapport à 2024 pour les 3 premières semaines de mars (112 000 arrivées).
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