Les effets des taxes douanières américaines sur les compagnies aériennes mondiales vont se voir assez rapidement. Certains analystes assimilent la baisse à ce que les compagnies aériennes ont connu le 11 septembre 2001. Cependant pour le moment les transporteurs savent s’adapter et ils veulent rester optimistes.
Le directeur de l’ Association du transport aérien international (IATA) se veut “prudemment optimiste” quant aux perspectives pour l’année. Les compagnies qui desservent les Etats-Unis sont peu confiantes et elles ont commencé à baisser les prix sur cet axe. Air France baisse les prix en classe économique. Par ailleurs, des entreprises comme Airbus ou Boeing vont sûrement être impactées si l’administration américaine restait sur un niveau de taxes trop élevé.
Une adaptation des compagnies aériennes
Les transporteurs aériens réagiront avec rapidité et flexibilité aux perturbations tarifaires en déplaçant leurs capacités des marchés où la demande a diminué vers des zones qui continuent de croître, a déclaré Willie Walsh, directeur général de l’IATA.
« Je ne pense pas que cela aura le même impact que la crise financière mondiale et certainement pas du tout comparable à ce que nous avons vu pendant la crise du Covid. »
Les axes transatlantiques restent en croissance
Au cours des premier et deuxième trimestres de cette année, la plupart des marchés transatlantiques sont toujours en croissance.
« Les compagnies aériennes ne paniqueront pas, car il n’y a aucune raison de le faire pour le moment, car la demande reste très forte, tant pour le transport de passagers que pour le fret », a déclaré M. Walsh. « Elles suivront de très près l’évolution des tendances. »
Les commentaires un peu moins optimistes de la part des patrons de compagnies aériennes
Certains dirigeants de compagnies aériennes ont souligné un ralentissement de la demande de voyages transatlantiques au second semestre de cette année, a déclaré M. Walsh. « Nous devons désormais réagir à cela en stimulant les prix plutôt qu’en réduisant les capacités », a-t-il déclaré. Cela n’aura pas d’impact majeur sur les réseaux des compagnies aériennes et les changements éventuels seront mineurs, a-t-il ajouté.
Les prix du pétrole sont très favorables aux compagnies
Les compagnies aériennes bénéficient de la baisse des prix du pétrole, ce qui pourrait contribuer à compenser l’impact du ralentissement de la demande de voyages attendu au second semestre 2025, a déclaré M. Walsh. Les factures de carburant représentent environ 25 % des coûts totaux des compagnies aériennes et constituent leur poste de dépense le plus important.
IATA prévoit encore d’importants bénéfices pour les compagnies aériennes
L’Iata avait prévu en décembre que les compagnies aériennes mondiales termineraient l’année 2024 avec un bénéfice net de 31,5 milliards de dollars, qui devrait s’améliorer à 36,6 milliards de dollars en 2025, avec une hypothèse de prix du pétrole de 75 dollars le baril.
Les compagnies aériennes affichent un taux de remplissage record d’environ 85 %, dépassant le record de 2019, qui était d’environ 82,6 %. « Nous l’avons dépassé en 2024 et nous le dépasserons probablement en 2025 », a-t-il déclaré.
Livraisons d’avions
L’Union Européenne devrait riposter aux tarifs douaniers imposés par Trump dans certains secteurs. Comme beaucoup d’autres domaines, les inquiétudes sont fortes. La Chine a une nouvelle fois fait front à Donald Trump en demandant aux compagnies aériennes de ne pas recevoir d’appareils de chez Boeing.
Les tarifs aériens devraient rester globalement stables cette année
L’exception concernera certains marchés où une demande plus faible pourrait inciter les compagnies aériennes à réduire leurs prix, ce qui entraînerait une baisse des rendements moyens et des tarifs aériens, a-t-il ajouté.
