Marseille, grande capitale du Sud, ne compte que quatre restaurants étoilés au Guide Michelin. Un chiffre étonnamment bas pour une ville au terroir si riche avec un vivier de chefs talentueux et une richesse gastronomique méditerranéenne.

Guide Michelin: seulement quatre restaurants étoilés à Marseille
Longtemps boudée par les distinctions, Marseille peine à imposer sa gastronomie sur la carte étoilée française malgré une scène culinaire talentueuse en pleine effervescence. Si la cité phocéenne regorge de produits d’exception (poissons de Méditerranée, légumes du soleil, huile d’olive locale) peu de ses tables obtiennent les faveurs du Guide Michelin.

Le Petit Nice : Gérald Passédat
Le Petit Nice, prestigieux établissement triplement étoilé situé sur la corniche Kennedy est dirigé par le chef Gérald Passedat. Depuis plus de trois décennies, ce natif de la cité phocéenne célèbre la richesse de la Méditerranée à travers une cuisine marine d’une finesse remarquable. S’appuyant sur des produits locaux et collaborant étroitement avec des pêcheurs artisanaux, il met en lumière des espèces souvent méconnues, qu’il sublime grâce à des techniques culinaires précises et respectueuses.

Le Petit Nice s’impose ainsi comme une institution emblématique de Marseille, incarnant l’excellence gastronomique et l’attachement profond à son terroir maritime. Le chef a d’ailleurs reçu récemment la croix d’officier du mérite agricole remise par Guillaume Gomez au nom du ministre de l’agriculture.
AM : Alexandre Mazzia
Dans une rue discrète du 8ème arrondissement de Marseille, se trouve le restaurant AM du chef triplement étoilé Alexandre Mazzia, un réel laboratoire artistique où le chef créatif exprime tout son talent empreint de souvenir d’Afrique où il a grandi.

Une Table, au Sud : Ludovic Turac
Au cœur du Vieux-Port, le chef Ludovic Turac a redonné ses lettres de noblesse à son restaurant Une Table au Sud. Après une perte de distinction en 2021, le restaurant a regagné son étoile en 2022. Turac, ancien Top Chef, y propose une cuisine moderne, ancrée dans les produits locaux et les traditions provençales. L’adresse symbolise cette volonté de réconcilier la haute cuisine avec l’identité marseillaise sans oublier ses racines arméniennes qui lui tiennent tant à coeur.



Belle de Mars : Michel Marini et Kim-Mai Bui
C’est lors de la dernière cérémonie du Guide Michelin, qui s’est tenue à Metz en mars dernier, que le restaurant Belle de Mars a obtenu sa première étoile. Cette distinction prestigieuse récompense le travail des chefs Michel Marini et Kim-Mai Bui. L’établissement rejoint ainsi le cercle très restreint des restaurants étoilés de la scène gastronomique marseillaise.

Auffo : Coline Faulquier redonne vie à L’Épuisette.
Autre actualité marquante : la reprise du mythique restaurant L’Épuisette par la cheffe Coline Faulquier (étoilée pour son ancien restaurant Signature) et le groupe The Social Club. Rebaptisé Auffo, le nouveau lieu, situé au Vallon des Auffes, a ouvert ses portes le 25 Avril dernier avec une promesse : une cuisine iodée, locale, engagée. Une ambition forte pour séduire les inspecteurs du Guide et le public exigeant. J’en suis certaine, l’étoile sera au rendez-vous !

Trop peu d’étoiles pour une ville d’une telle richesse culinaire
Le faible nombre de restaurants étoilés à Marseille interroge. Paris en compte plus d’une centaine, Lyon une vingtaine, et même Nice dépasse la cité phocéenne. Est-ce une question de visibilité, de critères d’évaluation, ou de stratégie des restaurateurs eux-mêmes ? Certains pointent du doigt une méconnaissance des codes traditionnels de la haute gastronomie, que Marseille chercherait à redéfinir à sa manière.

Vers un nouvel élan pour la gastronomie marseillaise ?
Avec des figures comme Gérald Passedat, Ludovic Turac ou encore Alexandre Mazzia, la scène culinaire marseillaise évolue. Des projets d’envergure, des partenariats avec des groupes hôteliers, et un véritable enracinement dans le territoire pourraient bien offrir à Marseille une place à la hauteur de son potentiel gastronomique. Aussi, la concurrence entre les différents labels et guides pourraient faire bouger les lignes… Affaire à suivre !