La Thaïlande accueille chaque année des millions de visiteurs. En 2023, près de 800 000 Français s’y sont rendus et l’objectif pour 2025 est clair : franchir le cap du million de visiteurs français. Le tourisme, qui représente environ 18 % du PIB du pays est donc un pilier stratégique de l’économie qui explique l’engagement constant des autorités à améliorer l’accueil et à renforcer la sécurité.

La sécurité est aussi l’une des préoccupations majeures des voyageurs pour les longs courriers.
Sécurité, santé, respect des droits individuels et responsabilité environnementale sont, plus que jamais, devenus des critères de choix. L’occasion d’interroger M. Nithee Seeprae, gouverneur adjoint en charge de la communication pour la TAT (Tourism Authority of Thailand) sur les réponses à donner aux candidats au voyage.

Bangkok plus sûre que Paris ou Rome
« La Thaïlande est un pays sûr, il n’y a aucun problème à y venir, y compris avec des enfants, même dans des grandes villes comme Bangkok ou Chiang Mai », affirme M. Seeprae. Un avis confirmé par l’indice de sécurité mondiale d’Every Life, une société d’assurance américaine, qui classe la Thaïlande 8e pays le plus sûr au monde en 2024. Qui plus est, nous l’avons vérifié : selon le Number Crime Index 2024, Bangkok affiche un indice de criminalité modéré (41,15) largement inférieur à d’autres grandes capitales touristiques comme Paris (58,23) ou Rome (52,84). Bien sûr, comme toute zone touristique, on peut être confronté aux arnaques traditionnelles et internationales : faux guides, taxis sans compteur, boutiques surfacturant les produits etc. La vigilance individuelle reste indispensable. La prudence s’impose aussi sur les routes : la Thaïlande affiche un des taux de mortalité routière parmi les plus élevés au monde et notamment en ce qui concerne la conduite de scooters, très courante chez les voyageurs.
Une police touristique spécialisée veille particulièrement sur les zones touristiques, avec une attention forte sur les problématiques de trafic de drogue, de vols et de comportements inappropriés. La police touristique thaïlandaise joue un rôle fondamental dans le dispositif de sécurité destiné aux visiteurs. De nombreux agents parlent anglais et certains sont formés à d’autres langues, dont le français, notamment à Bangkok et Phuket

Une société inclusive et tolérante
Autre question qui préoccupe certains voyageurs, celui du poids de la religion sur les sociétés. La Thaïlande est bouddhiste à 90%. Selon M. Seeprae « le bouddhisme est, juridiquement religion d’État, mais l’État n’exerce aucun contrôle sur la population. Par exemple, aucune pression sociale ou familiale ne s’exerce si un jeune souhaite se marier hors de son groupe religieux ». Il est vrai qu’au quotidien, cette tolérance religieuse est un marqueur fort de la société thaïlandaise. On y ressent une ambiance sereine et respectueuse.
Concernant les droits des femmes, le gouverneur adjoint rappelle que « les femmes thaïlandaises sont très diplômées et accèdent sans difficulté à des postes à responsabilité» Il estime qu’un mandat politique local sur trois est aujourd’hui occupé par une femme, et que la structure matrilinéaire traditionnelle – où le foyer du couple est souvent établi dans la famille de l’épouse – renforce leur place dans la société.

Quid du tourisme sexuel ?
Longtemps pointée du doigt, la question du tourisme sexuel ne peut être ignorée. M. Seeprae souligne la vigilance renforcée et la protection accrue. « La police touristique agit avec rigueur, en particulier pour lutter contre la prostitution illégale, le trafic et la criminalité organisée. Par ailleurs, des efforts sont en cours pour encadrer davantage la protection des travailleuses du sexe, avec une approche de plus en plus centrée sur leurs droits et leur sécurité ».
Selon l’ONG Empower Foundation, active en Thaïlande, plusieurs projets visent à intégrer ces travailleuses dans un système de santé et de soutien juridique, tandis que les campagnes de prévention s’intensifient pour éduquer les touristes sur un comportement éthique.
Et si on tombe malade sur place ?
« Nous avons des hôpitaux de très haut niveau », insiste M. Seeprae, faisant écho à la réputation de la Thaïlande comme l’un des leaders du tourisme médical en Asie.
Mieux vaut, de toute façon, souscrire une assurance voyage, condition essentielle à un séjour serein. Pour les cas exceptionnels de visiteurs sans assurance, un fonds gouvernemental de solidarité peut prendre partiellement en charge les soins, mais il ne remplace pas une couverture complète.
Préservation de l’environnement et gestion durable des sites
Avec plus de 100 parcs nationaux, la Thaïlande a pris des mesures fortes pour protéger son patrimoine naturel. « Nous avons une plateforme de régulation des sites qui permet de limiter les flux touristiques et de fermer temporairement certains lieux pour préserver les écosystèmes », précise M. Seeprae.
Des sites emblématiques comme Maya Bay, rendue célèbre par le film La Plage, ont ainsi été fermés plusieurs mois pour permettre à la faune marine de se régénérer. Plus récemment, depuis le 16 mai, les îles Similan et Surin, situées en mer d’Andaman, au large de la province de Phang Nga ne sont plus accessibles au public jusqu’au 14 octobre prochain. Cette politique de tourisme responsable est de plus en plus mise en avant dans les communications de la TAT.

Un vol direct Paris-Phuket est annoncé pour 2025
Alors que Phuket reste l’une des destinations préférées des Français, la bonne nouvelle logistique vient d’Air France : à partir de novembre 2025, un vol direct Paris-Phuket sera mis en place, sans escale à Bangkok. Une opportunité de simplifier encore davantage l’accès au sud de la Thaïlande, avec ses plages, ses parcs naturels et ses infrastructures hôtelières haut de gamme.