L’étude SAP Concur Global Business Travel Survey 2025, publiée le 30 juin 2025, met en lumière les tensions croissantes dans la gestion des voyages d’affaires. Menée par Wakefield Research auprès de 3 750 voyageurs, 700 gestionnaires de voyages et 600 directeurs financiers (CFO) dans 24 pays, dont la France, elle révèle des divergences de priorités entre ces acteurs.
Une reprise des budgets, mais des contraintes persistantes
L’étude indique que 89 % des voyageurs d’affaires et 90 % des CFO (Chief Financial Office) anticipent une augmentation ou une stabilisation des budgets voyages en 2025. Cependant, 69 % des gestionnaires estiment que ces budgets sous-estiment l’importance des déplacements pour la réussite des entreprises. En France, 66 % des voyageurs rapportent des restrictions sur des voyages essentiels en raison de coûts, tandis que 51 % des CFO reconnaissent que les limites budgétaires freinent la performance des employés.

Réunions en présentiel ou virtuelles ?
Selon l’étude, 82 % des salariés estiment que les voyages professionnels sont utiles, voire indispensables, pour conclure des affaires. Mais 43 % des directeurs financiers considèrent que des visioconférences pourraient remplacer plus de la moitié de ces déplacements.
Plus d’un tiers des travel managers interrogés perçoivent la montée en puissance des réunions virtuelles qui menace l’activité voyage d’affaires de leur grande entreprise.
Des politiques plus strictes et une insatisfaction croissante
Les restrictions budgétaires se traduisent par des coupes dans les avantages : 87 % des voyageurs notent une réduction des privilèges, comme les surclassements (30 %) ou les nuitées pour éviter des trajets épuisants (30 %). En outre, 26 % signalent des contraintes sur le « bleisure » (voyage mixte professionnel-personnel), un avantage populaire post-Covid. Ces restrictions alimentent l’insatisfaction, avec 61 % des voyageurs mécontents de leurs horaires de déplacement.
Budget : un fossé entre perception et réalité
Dans cette conjoncture économique incertaine, 76% des collaborateurs interrogés anticipent une stagnation, voire une baisse, des budgets pour les déplacements professionnels. Seulement 24 % des directeurs financiers et 22 % des travel managers partagent ce point de vue. Ce décalage révèle un manque de communication sur les priorités en matière de mobilité, au sein des entreprises.
Côté directions financières, si 51 % reconnaissent que les restrictions budgétaires freinent les déplacements, seuls 29 % estiment que ces contraintes nuisent réellement à la capacité des équipes à bien travailler. Pourtant les déplacements professionnels restent essentiels pour signer un contrat. Quitte ensuite à échanger à distance, avec les clients.
Martine Denoune