En Allemagne, le secteur des agences de voyages physiques traverse une période de profonde transformation. Selon des recherches récentes dont celles de Fww.de le nombre d’agences de voyages physiques a fortement diminué en l’espace d’une année, avec une disparition d’une agence sur huit.

Ce phénomène, mis en lumière par des analyses spécialisées, reflète les défis croissants auxquels font face ces acteurs traditionnels du tourisme. Alors que la demande de voyages rebondit après la pandémie, les agences physiques luttent contre la concurrence en ligne et les coûts d’exploitation élevés, particulièrement pour les petites structures.
Un regard sur les chiffres clés
Les statistiques révèlent un recul significatif. En 2018, l’Allemagne comptait plus de 11 000 agences de voyages. Ce nombre a chuté à environ 8 000 en 2023, selon des rapports du secteur. Plus récemment, entre 2023 et 2024, une baisse supplémentaire de 12,5 % a été observée, ramenant le total à environ 7 000 agences. Cela correspond exactement à la disparition d’une agence sur huit, comme indiqué dans un dossier spécialisé sur la distribution touristique.
Année | Nombre approximatif d’agences
2018 | > 11 000
2023 | ~ 8 000
2024 | ~ 7 000
Malgré cette contraction, les agences restantes ont vu leurs chiffre d’affaires augmenter, surpassant même les niveaux de 2019 dans certains segments comme les croisières.

Quelles sont les raisons du déclin
Plusieurs facteurs expliquent cette érosion. Les petites agences sont particulièrement vulnérables aux coûts élevés, tels que les loyers et les salaires, qui pèsent sur leurs marges. La pandémie de COVID-19 a accéléré le processus, avec des fermetures forcées et une vague de faillites. En 2021, des experts prévoyaient déjà la disparition d’un quart des agences à moyen terme en raison de la crise.

La concurrence des plateformes en ligne joue un rôle majeur (lire l’article sur la concurrence aux agences sur MisterTravel). En 2023, 65 % des Allemands interrogés estimaient que les agences physiques risquaient de disparaître au profit des moyens numériques. De plus, les changements générationnels avec de nombreux propriétaires partant à la retraite sans successeur et la montée des ventes directes par les tour-opérateurs contribuent à ce déclin.
Le chiffre d’affaires des agences survivantes a progressé
Ce recul affecte l’ensemble de l’industrie touristique allemande. Les agences physiques représentent encore 50 % des voyages organisés vendus, mais leur part de marché diminue légèrement. Les fermetures touchent surtout les petites villes, réduisant l’accès local aux conseils personnalisés. Cependant, les agences survivantes bénéficient d’une consolidation : leurs ventes ont augmenté de 16,7 % en 2023 par rapport à 2019, grâce à une demande accrue pour des demandes complexes comme les croisières.
Le secteur emploie toujours des milliers de personnes, mais les faillites ont augmenté, avec des impacts sur l’emploi. Paradoxalement, la reprise du tourisme post-pandémie avec 79 milliards d’euros de dépenses en voyages en 2023 – profite aux survivants.

Quelles perspectives ?
L’avenir des agences physiques semble mitigé. Des experts prévoient une stabilisation autour de 7 000 à 8 000 agences, avec une croissance des modèles hybrides (physique et en ligne) et des agences mobiles. Les nouvelles ouvertures, souvent par des entrepreneurs jeunes et innovants, compensent partiellement les fermetures.
Pour survivre, les agences doivent s’adapter :
Comme introduire des frais de service, se spécialiser dans les voyages sur mesure et/ou intégrer des technologies numériques. Malgré les défis, 57 % des propriétaires interrogés souhaitent maintenir leur statut traditionnel, craignant les risques d’une transition vers l’organisation de voyages indépendants.
Si le nombre d’agences de voyages a baissé, il ne signe pas la fin des agences physiques. Face à la digitalisation et aux coûts croissants, l’innovation et l’adaptation seront clés pour leur survie. Alors que les Allemands dépensent plus que jamais en voyages, les agences qui sauront combiner expertise humaine et outils numériques pourraient même en sortir renforcées.