Booking.com, la plateforme leader des réservations en ligne, a lancé un plan de licenciement de 29 employés, principalement dans son siège de Barcelone. Cette décision, annoncée début septembre 2025, touche également d’autres sites comme Madrid, Malaga et Las Palmas. Selon des sources syndicales, l’intelligence artificielle (ia) pourrait jouer un rôle clé dans cette restructuration, en remplaçant des tâches humaines comme la traduction et la gestion des contenus en espagnol et catalan.

29 licenciements et 4 changements contractuels
La décision de Booking affecte un total 33 personnes. La majorité des postes concernés se trouvent à Barcelone, où booking.com emploie plus d’une centaine de salariés chargés du contact avec les hôteliers espagnols et andorrans, ainsi que de la gestion linguistique des pages web. Les négociations entre la direction et les représentants syndicaux, dont la CGT majoritaire, sont en cours jusqu’à début octobre.
L’entreprise justifie cette mesure par des raisons organisationnelles et techniques, sans invoquer de difficultés économiques
Un porte-parole de Booking holdings, la maison mère, a déclaré : « nous révisons la structure de notre organisation dans plusieurs marchés pour rester agiles, compétitifs et innovants, centrés sur le client. » Aucun chiffre définitif n’a été confirmé, le processus de consultation étant toujours en cours”.
L’IA: déjà une menace pour les emplois dans le tourisme ?
Derrière ces arguments, l’IA émerge comme un facteur décisif. Les tâches de traduction et de gestion de contenu, autrefois assurées par des humains, pourraient être automatisées par des outils intelligents. Cette évolution n’est pas isolée : booking.com, comme d’autres plateformes, intègre l’IA pour personnaliser les recommandations, optimiser les prix et gérer les interactions clients, réduisant ainsi les besoins en main-d’œuvre.

Ce phénomène pourrait s’étendre ailleurs ?
En France, par exemple, des entreprises comme Accor ou Airbnb explorent l’ia pour des chatbots clients ou l’analyse de données, menaçant des emplois administratifs. Aux états-unis, Expedia a déjà licencié 9 % de ses effectifs en février 2024, citant l’IA comme outil d’efficacité. Dans un secteur où les marges sont serrées, l’IA promet des économies, mais au prix d’une précarisation accrue pour les salariés.
Un contexte financier florissant pour Booking holdings
De façon ironique, ces licenciements interviennent alors que Booking holdings affiche des résultats records. En 2024, le groupe a enregistré un bénéfice net de 5,882 milliards de dollars, en hausse de 37 % par rapport à 2023, surpassant les niveaux pré-pandémie. Cette performance s’appuie sur ses marques phares : booking.com, priceline, kayak, agoda, rentalcars.com et opentable.
Cette santé financière contraste avec les restructurations, suggérant une stratégie de rationalisation pour maintenir la compétitivité face à des concurrents comme airbnb ou tripadvisor, eux aussi investis dans l’ia.
Implications pour le secteur du tourisme
Ces licenciements soulignent les défis du tourisme numérique : l’IA accélère l’automatisation, mais expose les emplois qualifiés à la disparition. Pour les petites agences ou hôteliers partenaires de Booking.com, cela pourrait signifier une dépendance accrue aux algorithmes, avec moins de support humain. En Espagne, où le tourisme représente 12 % du PIB, de telles mesures risquent d’alimenter les tensions sociales.
A suivre