L’arrivée de touristes internationaux aux États-Unis connaît une baisse pour la première fois depuis 2020, marquant un coup d’arrêt à la reprise post-pandémie. Selon un rapport de l’US Travel Association publié le 1er octobre 2025, le nombre de visites internationales chuterait de 6,3 % cette année, pour s’établir à 67,9 millions, soit seulement 85 % des niveaux de 2019.

Les données de 2025 confirment une baisse significative du tourisme étranger, avec une diminution de plus de 3 millions de visiteurs internationaux et une perte estimée à 12,5 milliards de dollars de dépenses touristiques, principalement en raison des politiques d’immigration, de la rhétorique politique, de la hausse des coûts et de la concurrence d’autres destinations plus attractives.

L’US Travel Association prévoyait une hausse de 8,8%…
En janvier, l’US Travel Association prévoyait une hausse de 8,8 %, portant les visites à 78,8 millions, avec un dépassement des niveaux pré-pandémie dès 2026. Or, la réalité est plus sombre : la chute de 6,3 % s’explique principalement par un effondrement des voyages en provenance du Canada, principal partenaire touristique, dû à des tensions économiques et des restrictions frontalières persistantes. Les autres marchés, comme l’Europe ou l’Asie, montrent peu de croissance, freinés par l’inflation mondiale et les incertitudes géopolitiques.

Cette révision à la baisse repousse la pleine récupération à 2029, avec des pertes économiques estimées à plusieurs milliards de dollars pour les États-Unis. Les destinations comme New York, Miami ou Las Vegas, dépendantes des touristes étrangers, pourraient voir leurs revenus chuter de 10 à 15 %, impactant emplois et investissements dans l’hôtellerie et la restauration.

L’administration Trump en partie responsable ?
L’administration Trump, revenue au pouvoir en 2025, n’a pas explicitement anticipé cette baisse dans ses priorités touristiques, se concentrant plutôt sur des mesures protectionnistes et migratoires.
Des politiques comme le renforcement des contrôles aux frontières et une rhétorique anti-immigration ont pu décourager les visiteurs potentiels, particulièrement du Canada et d’Europe, en créant une perception d’un pays moins accueillant.

Bien que le tourisme ne soit pas au cœur du programme trumpien ( focalisé sur l’industrie et le commerce), l’absence de campagnes promotionnelles agressives ou d’assouplissements visa (comme pour les ESTA) a amplifié les effets négatifs.
Des experts estiment que ces choix, sans vision touristique dédiée, ont contribué à la stagnation, contrastant avec les efforts de l’ère Biden pour relancer le secteur via des partenariats internationaux.

Des espoirs pour 2026 ?
Pour inverser la tendance en 2026, les États-Unis misent sur des événements phares qui pourraient attirer des millions de visiteurs.
La Coupe du Monde de Football FIFA 2026, co-organisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique, est un atout majeur : avec 48 équipes et des matchs dans 11 villes américaines (dont Los Angeles, New York et Miami), elle pourrait générer jusqu’à 5 milliards de dollars en retombées touristiques.
D’autres initiatives incluent la promotion de la « Brand USA » via des campagnes digitales ciblant l’Asie et l’Europe, et des incitations fiscales pour les hôtels et aéroports.

L’US Travel Association espère, mais ne rêve plus
Les autorités pourraient aussi assouplir les visas pour les voyageurs d’affaires et de loisir, ou investir dans des infrastructures durables pour séduire un tourisme éco-responsable. Cependant, sans ajustements politiques ces efforts risquent d’être limités.
L’US Travel Association appelle à une stratégie nationale pour accélérer la récupération, soulignant que 2026 pourrait être l’année du rebond si les leçons de 2025 sont tirées.

La baisse des touristes internationaux en 2025 révèle les vulnérabilités du secteur américain, exacerbées par des politiques non adaptées
Avec des événements comme la Coupe du Monde, 2026 offre une opportunité de relance, mais une vision proactive est essentielle pour restaurer l’attractivité des États-Unis sur la scène mondiale.