Dans le miroir du Ritz, Paris réfléchit autrement
Sous les lustres du Ritz Paris, un nouveau genre d’éclat illumine les salons : celui des femmes qui font bouger l’hôtellerie de luxe. À l’initiative d’Éco-One, elles ont prouvé que durabilité et glamour ne s’opposent plus, et que la concurrence peut aussi rimer avec solidarité.
Le Ritz, théâtre d’une prise de conscience
Dans les salons feutrés du Ritz Paris, les conversations n’avaient rien d’anecdotique. Ce soir-là, sous les plafonds dorés du Salon Vendôme, on ne parlait ni de caviar ni de cristal, mais d’un mot devenu incontournable dans l’univers du luxe : durabilité.
À l’initiative d’Éco-One, société qui accompagne les hôtels vers des pratiques responsables, une table ronde a réuni les visages féminins les plus influents de l’hôtellerie haut de gamme.
Ce n’était pas un simple débat. C’était une réunion de conviction. Car contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’écoresponsabilité n’est pas une mode passagère dans le luxe. Elle en fait partie depuis toujours. Le luxe a toujours été synonyme de durabilité : des objets faits pour durer, des matières nobles, des gestes précis et respectueux. Ce que change notre époque, c’est la conscience avec laquelle on le fait.
Sororité et conscience partagée
Autour de la table, les directrices RSE et développement durable des plus grands palaces parisiens ont parlé d’eau, d’énergie, de gaspillage, mais aussi de solidarité. Car dans ce milieu ultra-concurrentiel où chaque détail est une bataille, ces femmes ont choisi de s’unir plutôt que de se comparer.
Elles se retrouvent, s’écoutent, s’entraident. Certaines l’ont même avoué avec un sourire : elles ont un groupe WhatsApp. Un espace simple, presque intime, où elles partagent leurs avancées, leurs doutes, leurs solutions. Dans ce cercle discret, la durabilité a trouvé sa sororité.
L’héritage du geste durable
Audrey Péguret, du Ritz Paris, a rappelé que la durabilité n’était pas une contrainte mais un héritage à honorer. Depuis plusieurs années, le palace multiplie les initiatives : récupération des eaux de pluie, végétalisation des toits, upcycling des matériaux, formation des équipes.
Chaque geste compte, même s’il ne se voit pas.
Alexandrine Pelat, du Royal Monceau, a évoqué la fierté d’avoir obtenu la certification Green Globe. Le palace mise sur une approche globale où la lutte contre le gaspillage alimentaire, la gestion de l’eau et la sensibilisation du personnel s’inscrivent dans une logique de cohérence.
Émilie Deregnaucourt, du Plaza Athénée, a souligné l’importance de la pédagogie. L’hôtel a instauré des formations trimestrielles, mis en place un système de tri rigoureux et engagé une réflexion énergétique à long terme.
La responsabilité devient une culture d’entreprise, un art de vivre.
Marine Deconinck, du Meurice, a parlé de sa cuisine comme d’un laboratoire du bon sens. Grâce à des outils de traçabilité, l’hôtel sait désormais d’où vient chaque ingrédient et ce qu’il devient. Les restes de pain sont valorisés, les fleurs offertes aux hôpitaux, les savons recyclés. Le luxe devient circulaire.
Le luxe comme cercle vertueux
Ce qui frappe, c’est cette unité. Ces femmes incarnent des maisons rivales, mais elles avancent main dans la main. Elles partagent la même vision d’un luxe plus lucide, plus mesuré, plus humain. Pour elles, la durabilité n’est pas une tendance, c’est une élégance. Ce n’est pas une stratégie, c’est une responsabilité.
Le luxe a toujours eu cette obsession du détail. Aujourd’hui, il y ajoute celle de l’impact. Et quand les femmes du palace parlent de durabilité, elles le font avec autant de précision qu’un chef de rang dressant une table parfaite, mais avec le cœur en plus.
Une alliance haute couture
En quittant la salle, on sentait dans l’air quelque chose de rare. Une alliance. Celle de femmes qui ont compris qu’au-delà des enseignes et des étoiles, elles partagent la même mission. Transformer sans renier. Préserver sans freiner. Faire briller sans gaspiller.
Ce soir-là, la durabilité n’avait rien d’austère. Elle portait des escarpins et un tailleur impeccable. Elle riait, débattait, inspirait. Et dans le miroir du Ritz, entre les reflets dorés et les conversations passionnées, on voyait se dessiner le vrai visage du luxe moderne.
Celui qui dure. Parce qu’il a enfin trouvé son équilibre entre héritage et avenir.