20 avril, 2024
spot_img

Boeing toujours dans la tourmente: appelé maintenant au tribunal dans le différend Airbus-Qatar

Airbus et Qatar Airways s’attaquent à nouveau devant les tribunaux… et entraînent également le deuxième grand constructeur d’avions dans l’affaire.

Depuis quelques mois, on assiste à une dispute amère entre les compagnies sur les dommages à la peinture de la livrée du Airbus A350 de Qatar Airways. Suite à un certain nombre de poursuites et de procédures, l’ambiance entre les entreprises s’est fortement détériorée depuis juin et elles se disputent à nouveau devant les tribunaux. Ce qui change, c’est que même le concurrent d’Airbus doit maintenant y témoigner.

Le pourquoi de Boeing dans l’affaire est une commande de Qatar Airways pour des Boeing 737 Max. L’accord est intervenu après qu’Airbus résilia un contrat de cinquante A321 Neo avec Qatar Airways dans le différend sur l’A350.

En conséquence, un autre différend a éclaté quant à savoir si le Boeing 737 Max est une alternative appropriée au A321 Neo. Airbus a déclaré que c’était le cas. Pour plus de précisions, il a été demandé à Qatar Airways de soumettre le contrat préliminaire avec Boeing à Airbus. Mais le constructeur américain veut éviter cela.

Si les parties ne trouvent pas un accord au préalable, le procès proprement dit ne devrait pas commencer avant juin 2023. Pour le moment, la situation semble dans l’impasse. Avec le soutien de l’EASA, l’Agence européenne de la sécurité aérienne, Airbus continue d’affirmer que les dommages à la peinture de l’A350 ne sont que superficiels. La compagnie aérienne reproche néanmoins à l’avionneur que les dommages affectent également la navigabilité et présentent même un risque d’incendie.

Dans une contre-poursuite en février dernier, Airbus avait demandé 220 millions de dollars de dommages et intérêts à Qatar Airways et 185 millions de dollars supplémentaires de futurs crédits de livraison que le constructeur a payés à l’avance dans le cadre du contrat initial de l’A350 de 2007 à 2009 à trois fonds pour le développement de l’A350.

Pendant ce temps, l’affaire des 737 Max est loin d’être résolue…

Par ailleurs, suite aux accidents du Boeing 737 Max 8 en 2018 et 2019, dont plus de 300 personnes ont été victimes en Éthiopie et en Indonésie, le Congrès des États-Unis a modifié les lois et ordonné à la FAA, chargée de la certification des aéronefs et de la supervision de l’aviation civile dans le pays, d’être plus strict avec les fabricants. A ce propos, voir notre article du 7 octobre:

En vertu des changements requis par le Congrès, tous les nouveaux aéronefs certifiés après décembre de cette année doivent intégrer un nouveau système d’alerte dans le poste de pilotage qui alerte les pilotes en cas de situation anormale. Pour Boeing, c’est un problème, car les modèles Max 7 et Max 10 n’ont pas encore été certifiés et ne devraient pas l’être d’ici la fin de l’année. Pour cette raison, l’avionneur souhaite obtenir un délai de la part du Congrès afin de ne pas générer de nouveaux coûts et des retards dans les livraisons.

Cependant, si le Congrès ne prolonge pas le délai, les nouveaux appareils devront être modifiés. En faisant cela, il y aurait une différence technique significative entre ces nouveaux modèles avec les Max 8, Max 9 et le reste de la famille Boeing 737. L’affaire en est arrivée à un point où le constructeur américain a même menacé d’annuler une partie du projet, comme un moyen de faire pression sur le Congrès.

A découvrir dans la même catégorie..

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

L'Actualité du jour