20 avril, 2024
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Amérique Latine: quand la “fête des morts” met plutôt de la joie…

Dans les pays d’Amérique centrale, le Jour des morts ou « día de los muertos » en espagnol, est une journée entièrement consacrée aux défunts, rythmée par la joie et la bonne humeur. Cette fête remonte à plus de 3000 ans : les Aztèques avaient pour coutume, deux fois par an, de célébrer les morts, en allant sur leurs tombes pour leur faire des offrandes. Cette coutume est devenue une fête qui fait désormais partie de la culture latino-américaine et que l’on célèbre les 1er et 2 novembre. Connue dans le monde entier, cette célébration a d’ailleurs été inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO en 2008. 

Mythes et traditions le jour de la Fête des morts au Guatemala

Le festival des cerfs-volants (« festival de los barriletes gigantes » traduit littéralement de l’espagnol) à Santiago Sacatepéquez et Sumpango, non loin d’Antigua, est l’une des célébrations les plus colorées et démesurées du Guatemala pour  la « fête des morts », le 1er novembre. Cette date est l’occasion pour les Guatémaltèques d’entrer en communication avec leurs défunts. Les cimetières se parent alors de leurs plus belles décorations pour accueillir les familles et les visiteurs.

Ce sont les indiens kakchiquels qui construisent les cerfs-volants en bois ou en bambous, qui peuvent atteindre 5 à 10m de diamètre. Recouverts de papier de soie multicolore, ils s’élancent au-dessus des cimetières afin de communiquer avec les défunts. Le fil du cerf-volant permettrait aux âmes des morts de redescendre vers le monde des vivants. Ils partageraient alors cette journée festive : musique, nourriture et ambiance populaire garantie !

Les célébrations du Dia de los Muertos à San José – Costa Rica

Au Costa Rica, des autels sont créés chez les habitants spécialement pour cette fête, afin d’honorer les morts. La visite rituelle des tombes décorées avec des ornements colorés dans les cimetières locaux se fait ensuite en famille. Il n’y a pas de grands défilés dans les rues, cependant les restaurants et les parcs sont souvent bondés en ce jour de fête. C’est dans la ville de San José que les célébrations du « Día de los Muertos » sont les plus importantes.

Chaque année le 2 novembre, de grandes festivités auxquelles tout le monde peut participer, y compris les visiteurs, se tiennent à San José. Il suffit de se rendre près du « Calvary Central Cemetery » pour pouvoir observer ou prendre part aux diverses activités que les locaux organisent. Au rendez-vous : de la musique et des spectacles de danses. Et, comme au Mexique, les habitants se déguisent pour l’événement.

Retrouvailles avec les défunts en Bolivie

En Bolivie, la cérémonie commence à midi le 1er novembre et se termine à la même heure le lendemain. Selon les croyances, les ajayus (âmes) descendent de leurs montagnes pendant 24 heures auprès de leurs familles et amis. L’activité la plus courante est la traditionnelle visite au cimetière, où l’on se donne rendez-vous autour d’offrandes, de prières et de musique.

Si une personne est décédée au cours de l’année, ses proches préparent une table de cérémonie (aymara). On y dépose des fleurs, des bougies, des cannes à sucre, des fruits, des boissons, des bonbons, etc. La table est bénie par un yatiri (prêtre aymara) puis partagée entre les membres de la famille et amis présents, tout en priant. Des feuilles de coca et des cigarettes sont ensuite partagées pour consolider le lien. Dans la continuité de la fête des morts, la fête des crânes, appelée « festividad de las Ñatitas », est célébrée le 8 novembre, toujours en hommage aux défunts.

Cette fois-ci, on décore les crânes des anciens membres de la famille qu’on a soigneusement conservé chez soi. Puis, les boliviens exhibent leurs têtes de morts dans la rue; elles sont alors recouvertes de couronnes de fleurs, d’un bonnet, portent des lunettes et fument même des cigarettes. Des offrandes comme des feuilles de coca ou des verres d’alcool sont proposés aux crânes.

Défilés de rue lors de la fête de la Calabiuza au Salvador

Dans la ville de Tonacatepeque, à 20 kilomètres de la capitale San Salvador, est célébrée la fête de la Calabiuza. Le soir du 1er novembre, un grand défilé se déroule dans la rue, envahie par les habitants au corps peint en noir et blanc. Ces derniers chantent et dansent en suivant les nombreux chars. Sur la place centrale, les locaux viennent communier et manger le traditionnel mélange fait de courge et de miel.

Le « Día de los fieles difuntos » (fête des Morts) a lieu le lendemain, le 2 novembre. Là aussi, les habitants se rendent au cimetière pour rendre visite à leurs proches disparus, fleurir leurs tombes et partager un repas. Autre tradition propre à la municipalité de Nahuizalco, dans le département de Sonsonate, la célébration des Canchules a lieu chaque 1er novembre. Elle consiste à préparer les autels des défunts, à les décorer de fleurs, de nourriture, de bougies, de confettis, de divers objets et de photographies du défunt.

En groupe, les habitants  marchent d’autel en autel en demandant des tamales, du chocolat, des fruits et en répétant le refrain suivant : “nous sommes des anges, nous sommes tombés du ciel, nous demandons des canchules pour la route, Canchultía !”. C’est ainsi que se déroule la soirée entre nourriture, souvenirs et chansons la veille du jour des morts à Nahuizalco.

Nicaragua : une fête des morts qui varie selon les villes

Au Nicaragua, les habitants ne célèbrent pas tous le jour des morts de la même façon. A León, la tradition consiste à cuisiner et offrir deux types de beignets appelés « buñuelos de viento » et « buñuelos de piedra ». On met également à l’honneur des boissons telles que le ” tibio ” et le café aux proches qui visitent le cimetière de Guadalupe à León ainsi que dans les cimetières du quartier indigène de Sutiaba (cette phrase n’est pas claire, il faut la retravailler – mettre à l’honneur aux proches ça me veut rien dire ).

Du côté de Grenande, dans la municipalité de Diría, il est de coutume d’offrir un « atol de ánimas »  dans le cimetière municipal. Les habitants se réunissent autour de cette boisson en espérant intercéder en faveur des âmes des défunts qui séjournent au purgatoire afin de les aider à en sortir plus rapidement. Il s’agit là d’une tradition ancienne, indigène et qui existe uniquement au Nicaragua. Quant aux habitants de Carazo, ils célèbrent le jour des morts en offrant du chilate, une boisson typique du Nicaragua, aux parents qui visitent les cimetières.

La fête des saints et des morts en République Dominicaine

La fête de la Toussaint est célébrée le 1er novembre de chaque année en République Dominicaine dans le but de renforcer la foi et le respect des saints catholiques de l’hommage dominicain. C’est un jour qui sert de prélude au jour des morts qui se tient le 2 novembre de chaque année.  A cette date, des actions sont réalisées dans le but de valoriser le respect et l’hommage aux familles et amis proches décédés de la communauté dominicaine.

L’heure est alors aux prières, aux veillées et aux manifestations (visites interurbaines coordonnées par des groupes et des associations de quartier). On compte également les visites aux cimetières dominicains avec les offrandes florales qui sont déposées sur les tombes. Et, coutume originale, les habitants des campagnes et espaces ruraux allument une  bougie pour chaque membre de la famille ou personne proche décédée qu’ils déposent dans le patio de leur maison.

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