25 avril, 2024
spot_img

Les stations thermales doivent miser sur le bien-être pour survivre

Le 1er avril prochain, le centre thermal ouvrira ses portes au cœur de la ville de Nancy. Deux bassins olympiques, un spa, un hôtel, des cures pour les rhumatismes grâce à une eau à 35 °C, puisée à 800 mètres de profondeur. L’exploitation de ce complexe de 20 000 m2 a été confiée à la société familiale Valvital, numéro deux français des stations thermales, dans le cadre d’une délégation de service public.

Ce projet à 100 millions d’euros, l’un des plus ambitieux des dernières années, illustre la volonté du secteur de prendre un nouveau départ.

Revitalisation de nombreuses stations thermales

 « Les campagnes de réservation ont recommencé, ça semble bien parti », se réjouit Éléonore Guérard, qui dirige le leader, Chaîne thermale du soleil. 200 millions d’euros d’investissements sont prévus cette année dans les 90 stations thermales de l’Hexagone. Parmi les grands travaux prévus, ceux de Vittel (60 millions d’euros), Vichy (50 millions) ou Luchon (40 millions).

Le Covid a plombé durablement le secteur

Avec 437 000 curistes, la fréquentation est restée l’an passé en recul de 25 % par rapport à 2019, selon les chiffres du Conseil national des établissements thermaux (CNETH), publiés à l’occasion du salon des Thermalies, qui ouvre ce jeudi au Carrousel du Louvre. Pire : la filière – qui générait 4,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019 (tombé à 2,5 milliards en 2021) – a perdu une partie de ses bras. En 2021, elle n’employait plus que 27 700 personnes, contre 45 000 avant la crise sanitaire.

De lourds investissements

Malgré le soutien de l’État, certaines entreprises n’ont pas survécu. La société Opalia 2, exploitante des thermes de Montrond-les-Bains (1 900 curistes), a été placée en redressement judiciaire. Les thermes ont finalement été repris par Chaîne thermale du soleil. Déjà en difficulté avant le Covid, la station d’Amnéville (Moselle), qui exploite les thermes de Saint-Eloy (10 000 curistes), est passée dans le giron du landais Arenadour, propriété du groupe Sagesse Retraite Santé, devenu le troisième acteur en France.

Quatre groupes (Chaîne thermale du soleil, France Thermes, Eurothermes, Valvital) concentrent près de 70 % de l’activité. L’Oréal s’est invité dans le secteur en rachetant en 2016 et 2018 les thermes de Saint- Gervais et de La Roche Posay.

Balaruc les Bains

La crise sanitaire a creusé les écarts

Une dizaine de petites stations sont maintenues sous perfusion, tandis que les dix plus grosses (Balaruc-les-Bains, Dax, Gréoux-les-Bains…) captent la moitié de l’activité. Challes-les- Eaux (Chaîne thermale du soleil) n’est plus rentable depuis plusieurs années, mais son ancrage local (17 salariés) rend difficile une fermeture. « Le point d’équilibre pour une station est à 2 500 curistes, précise Thierry Dubois, à la tête du CNETH. En dessous, elles ne peuvent pas s’en sortir économiquement sauf si elles sont entre les mains d’une collectivité ou d’un groupe. » Or 26 stations comptent moins de 1 000 curistes annuels.

Conséquence : la crise sanitaire a précipité la réflexion autour du modèle économique des stations. 90 % de leurs revenus proviennent des cures médicales (18 jours), prises en charge par l’Assurance- maladie (65 %) et les mutuelles, mais dont les tarifs plafonnent.

Un énorme marché en perspectives

Autre levier d’action, la prévention. Un énorme marché en perspective en raison du vieillissement de la population. Or l’âge moyen du curiste est de 64 ans. La détection des premiers signes de dépendance pourrait bientôt faire l’objet d’une prise en charge. Le secteur doit adapter ses infrastructures à de nouvelles cibles comme nous le faisons en nous dotant de plateaux sportifs dernier cri. » Un moyen aussi de générer des recettes supplémentaires en proposant du coaching sportif, des randonnées ou autres consultations diététiques qui sortent du cadre purement médical, ainsi qu’un hébergement plus haut de gamme.

Une diversification qui n’est pas forcément à la portée de tous les sites. « Une petite station n’a pas les moyens d’avoir une hôtellerie 4 étoiles, où ses curistes n’iront pas, à moins d’avoir une forte activité touristique », commente Thierry Dubois. La mue du secteur est en marche.

Article rédigé avec les informations parues dans Le Figaro

A découvrir dans la même catégorie..

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

L'Actualité du jour