25 avril, 2024
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Influenceurs: un encadrement juridique nécessaire en France

De nombreux journalistes dénonçaient déjà depuis un certain temps ces influenceurs que le grand public assimilait souvent pour de l’information pure et dure. L’enjeu est la “régulation d’une jungle” et la fin d’un “vide juridique”, ont assuré des députés, en présentant leur proposition de loi commune. Des propositions déjà reprises par Bruno le Maire à Bercy, qui tenait une conférence de presse dédiée à ce sujet.

Un statut juridique

Le projet de loi prévoit entre autres de créer un statut juridique des influenceurs et de leur interdire de promouvoir certains produits (médicaments, investissements financiers, etc.). Les influenceurs de moins de 16 ans profiteront également de dispositions protectrices du droit du travail des mineurs.

Une “brigade d’influence commerciale” va être en outre déployée par la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), tandis que les influenceurs devront indiquer l’utilisation de filtres ou retouches. Enfin un “guide de bonne conduite” est mis à disposition des influenceurs. La partie légale du projet sera examinée par l’Assemblée d’ici fin mars.

60% des agences dans l’illégalité 

La DGCCRF a publié une enquête accablante sur les pratiques commerciales du secteur. Parmi plus d’une soixantaine d’agences et influenceurs ciblés depuis 2021, 60% n’ont pas respecté la réglementation sur la publicité et les droits des consommateurs.

Au menu, tromperie sur les produits vendus, promotion de paris sportifs risqués, voire d’injections “par des esthéticiens et des non-professionnels de santé”, selon la DGCCRF.

Création d’une fédération professionnelle 

Face aux polémiques récentes sur le comportement des influenceurs, des agences spécialisées dans la relation entre les marques et les influenceurs avaient annoncé la création d’une première fédération professionnelle, l’Umicc (Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenu).

Les premiers pas maladroits de cette fédération

Une tribune avait été publiée par cette “fédération”, il y a quelques jours. Elle dénonçait le projet du cadre légal. Le texte était signé par d’importants influenceurs. Certains n’ont pas compris la démarche ou n’avaient pas donné leur accord. Squeezie, plus gros youtubeur français (18 millions d’abonnés), indiquait dimanche soir avoir donné son accord au texte sans l’avoir lu. “On m’a présenté cette tribune comme un moyen de nous défendre devant des lois trop extrêmes”, explique-t-il, pointant l’absence de distinction entre créateurs de contenus et influenceurs. “En réalité, cette tribune (…) semble juste essayer de limiter la casse sur les influenceurs malintentionnés”. Squeezie pointe d’ailleurs parmi les signataires “des influenceurs à l’origine même du problème”.

Des milliards d’euros en jeu

Cet épisode suit de quelques mois le début d’un conflit très médiatisé, qui a plongé le secteur dans la tourmente: il oppose le rappeur Booba et Magali Berdah, patronne de la grosse agence d’influenceurs Shauna Events. Le premier reproche à la seconde de promouvoir des arnaques (marchandise non reçue, produits non conformes…); en retour, elle l’accuse de cyberharcèlement. La justice a ouvert deux enquêtes.

Le grand public commence à découvrir le concept d’influenceur !

Ces polémiques ont permis au grand public de découvrir sous un nouveau jour le concept d'”influenceurs”, des personnes qui diffusent des contenus sur leurs réseaux sociaux et dont les avis peuvent influencer les modes de consommation de leurs abonnés.

Lundi 20 mars, c’est un collectif nommé AVI (Aide aux victimes d’influenceurs) qui a annoncé le lancement d’une action en justice par des dizaines de personnes, notamment pour “escroquerie” et “abus de confiance”. Elles estiment avoir été arnaquées en investissant dans des produits financiers vantés par de célèbres influenceurs, dont le couple Marc et Nadé Blata.

Le marketing d’influence représenterait 12 milliards d’euros

Les plus gros sont des stars et ont des millions d’abonnés sur YouTube, Instagram, Snapchat ou TikTok. Un vecteur de publicité qui n’a pas échappé aux marques: appelée “marketing d’influence”, la rémunération des influenceurs pour vanter des produits a explosé ces dernières années.

Elle représentait en 2021 un marché mondial estimé à quelque 12 milliards d’euros, une simple publication sur les réseaux sociaux pouvant rapporter plusieurs dizaines de milliers d’euros aux plus gros influenceurs.

Les journalistes ne doivent plus se contenter des dépêches de l’AFP

Le marketing d’influence bouscule le métier de journaliste. Il fait de l’ombre à des journaux dont les budgets publicitaires sont en forte baisse.

Le journalisme doit faire son métier sans se faire toujours influencer par les dépêches ou les communiqués de presse. 

La situation n’est pas simple : comment continuer à exercer un métier qui ne paye que très peu … surtout comparé à ce que perçoit un influenceur.

Article rédigé avec des informations provenant de : https://fr.fashionnetwork.com/

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