Le tourisme, tu vois, c’est irremplaçable pour élargir nos esprits, apprendre à se connaitre donc à se tolérer à travers le monde, apprendre à accepter nos différences culturelles. Sauver le monde quoi !
Non j’rigole. Enfin bon c’est un peu de tout ça mais vraiment juste un peu. T’es sûr qu’un groupe de vacanciers en club va élargir son esprit en croisant cinq ou six gentils organisateurs natifs du pays et en s’offrant une excursion sur un spot instagramable ?
Sommes-nous certains de faire du tourisme « responsable » en nous émerveillant de paysages dits paradisiaques dans un de ces pays où les femmes sont juste bonnes à procréer et obéir aux lois masculines et les gays expédiés en tôle ou promis à la mort ?
Bon, ‘faut pas toujours voir le mal partout. D’accord, sur place c’est super, on a renoncé aux plastiques et dans les hôtels on t’incite à ne pas demander le renouvellement quotidien des serviettes. La population, je t’assure est a-do-rable. La politique ? Mais ça n’a rien à voir avec le tourisme voyons ! Là, on part juste en vacances. On va se vider la tête, c’est tout.
Et puis bon si on se mettait à réfléchir en plus, on n’irait plus nulle part hein? Le tourisme avouons-le, c’est du business et donc de la politique.
A l’heure où on organise le Cop 28 à l’invitation d’un dirigeant qui dirige la compagnie pétrolière nationale dans un pays où la production pétrolière doit augmenter de 40% d’ici 2030, à l’heure où l’Iran préside le forum sur les droits de l’homme de l’ONU… le touriste et le tourisme responsable seraient peut-être fondés aussi à se préoccuper de quelques interrogations d’ordre éthique. Non j’rigole.
