GOL, la deuxième compagnie aérienne brésilienne en termes de passagers transportés, est aux prises avec un endettement élevé. Elle a engagé le mois dernier Seabury Capital pour l’aider dans une restructuration financière. Rappelons que GOL est partenaire d’Air France au Brésil.
La possibilité d’être placée sous chapitre 11
Selon le site professionnel brésilien Aeroin, GOL Linhas Aéreas négocie les dettes contractées pendant la pandémie et aggravées par les problèmes liés à Boeing, son principal fournisseur. Cependant, les négociations ne font que commencer et s’avèrent difficiles, compte tenu du nombre de parties prenantes impliquées.
Il semblerait que la société envisagerait de déposer une demande de réorganisation (chapitre 11) aux États-Unis.
D’autres compagnies sudaméricaines sont passées par la même voie
C’est la même voie qu’avait adoptée LATAM, au lieu de demander une réorganisation au Brésil et au Chili, où se trouve son siège principal. Tout comme Azul, l’autre transporteur brésilien. Ces deux compagnies sont cotées au NYSE et enregistrées aux États-Unis, où elles disposent de cette option légale.
Le gouvernement brésilien moins généreux que pour Air France
Aujourd’hui, la dette de GOL s’élève à environ 20 milliards de real (environ 4,1 milliards de dollars), dont 3 milliards de real seraient dus d’ici la fin de l’année. L’entreprise n’a plus de garanties à présenter lors d’éventuels financements et renégociations, car une grande partie des actifs a été placée auprès du groupe Abra, qui contrôle également Avianca Colombia.
Si le chapitre 11 est mis en place, toutes les dettes jusqu’au moment de l’entrée en recouvrement judiciaire seront gelées, ce qui donnera à l’entreprise plus de liquidités et ne lui laissera que les obligations actuelles et quotidiennes.
LATAM s’en est sorti… mais d’autres ont disparu
LATAM est ressorti plus fort après avoir traversé le chapitre 11 et est désormais le moins endetté des trois grands transporteurs aériens au Brésil, où il a également dû réduire ses effectifs, restituer ses avions et se réorganiser.
Si l’histoire d’autres compagnies aériennes d’Amérique Latine qui ont recours au processus américain est plutôt positive, celle du Brésil est sombre : Avianca Brasil (Oceanair), Itapemirim, Varig et Vasp ont toutes succombé au redressement judiciaire dans leur propre pays.
Il convient toutefois de noter que toutes ces compagnies aériennes ont été gérées de manière très médiocre, voire avec amateurisme.
Outre LATAM, Azul a connu une restructuration de sa dette privée en 2023, pour finalement parvenir à un accord avec les créanciers qui a amélioré la liquidité de l’entreprise, le profil de maturité de sa dette et lui a donné une meilleure position jusqu’en 2027.
