2 mai, 2024
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TUI Care Foundation: la face protectrice du tourisme

Derrière le tourisme de masse, se cachent aussi parfois d’émouvantes surprises. La TUI Care Foundation en fait la preuve. Etre témoin de ses actions sur le terrain permet une appréciation plus nuancée des effets du tourisme.

Village de pêcheurs de Bahia San Lorenzo (crédits photos Evelyne Dreyfus)

Fondation à but non lucratif, la TUI Care Foundation, créée en 2016, s’est donné pour mission la protection de l’environnement naturel et le soutien aux habitants les plus vulnérables dans les destinations de vacances. Elle lance des projets alignés stratégiquement avec des partenaires sur place et met une sélection de projets en œuvre.

Connaitre théoriquement ces programmes d’aide est une chose, les voir s’élaborer ou se finaliser sur place donne une autre dimension à ces actions menées dans la discrétion. Suivre trois d’entre elles en République Dominicaine a été l’occasion d’en prendre conscience.

Anna Lena Strehl et Alexander Panczuk (photo ED)

Anna Lena Strehl, responsable des opérations extérieures et de la communication externe et interne reflète à merveille, l’enthousiasme, la patience et la bienveillance qui accompagne ces missions pas souvent gagnées d’avance. Elle a étudié et travaillé dans huit pays différents, fait ses armes dans des ambassades allemandes et américaines et s’est formée aux relations internationales. L’écoute et la communication interculturelles sont pour elle une véritable passion. Après être passée par toute une diversité de  postes et de pays pour TUI, elle occupe son poste à la fondation depuis 4 ans.

Avec Alexander Panczuk, qui dirige la fondation, on sent qu’elle a une complicité joyeuse, stimulée incontestablement par la fierté des résultats déjà obtenus et à venir. De son propre aveu, voir se réaliser des projets cela fait partie des meilleurs moments de sa vie. Tant d’histoires différentes qu’elle qualifie de magiques. Des souvenirs émouvants elle en a par centaines qui ne sont pas loin d’attirer des larmes de joie. De fait, l’émotion était du voyage lors de cette découverte en République Dominicaine.

Refaire vivre la mangrove pour faire vivre la population (photo ED)

REPLANTER DES MANGROVES POUR FAIRE VIVRE DES MILLIERS DE RIVERAINS

Le programme TUI Forest project a mis l’accent sur la replantation d’une forêt de mangroves, largement abîmée par l’activité humaine. Rien d’exceptionnel en apparence et pourtant… Les 109 hectares replantées depuis 2019 (une deuxième phase est en cours pour 100 ha de plus et en fin de programme, en 2026 3,6 millions d’arbres auront été plantés) ont permis la création de 60 emplois alentour. Un long ponton tout neuf traverse la Mangrove du parc national Bajo Yuna dans le Nord du Pays, le rendant désormais exploitable pour le tourisme. Y sont associés les pêcheurs que la surpêche a rendus exsangues. En  attendant que les nouvelles pratiques d’une pêche durable entrent dans les pratiques et portent leurs fruits, ils peuvent, grâce à la mangrove reconstituée, se livrer à des activités de tourisme en proposant des visites guidées de la mangrove, l’observation de quantité d’oiseaux et de tortues, et accompagner des sorties en canoë ou en kayak avec les touristes. Ils ont été mis en contact avec les clients des tour-opérateurs et des croisiéristes. Tout ce qu’ils peuvent améliorer et construire actuellement alors que depuis le  janvier leur territoire marin ne fournit plus de poissons, c’est par le tourisme. Grâce à la fondation qui leur assure une formation, plus de 2 500 personnes vont pouvoir participer aux expériences de tourisme durable dans cette forêt de mangroves. Sans compter que la mangrove reconstituée est aussi un refuge possible pour mettre les bateaux en sécurité en cas d’ouragans.

Tout n’est pas encore parfait. Les marées apportent encore beaucoup de déchets plastiques qui stagnent dans les eaux saumâtres de la mangrove. Le ramassage et le recyclage restent insuffisants et, à l’évidence, il faudra parvenir à une réduction drastique des plastiques dans les hôtels, auprès des pêcheurs mais aussi de la population.

Elles ont changé de vie grâce au programme TUI Academy (photo ED)

AMELIORER DES VIES GRACE AU PROGRAMME TUI ACADEMY

Autre programme, la TUI Academy, mise en place par la TUI Care Foundation en collaboration avec Plan International, vise à offrir des opportunités de formation et d’emploi dans le tourisme à des jeunes issus de milieux vulnérables, et particulièrement aux femmes, pour les aider à se protéger contre l’exploitation sexuelle et accroître leurs chances d’emploi.

 Yoismerlyn, Sahory et Yomaira, toutes trois bénéficiaires de ce programme, ont ainsi trouvé un emploi dans un grand complexe hôtelier à Punta Cana. Leurs histoires illustrent la transformation qu’elles ont vécue grâce à cette initiative.

Sahory, mère célibataire de deux enfants, a trouvé un emploi stable dans un bar d’hôtel et a même démarré son propre petit business d’onglerie. Yomaira, après avoir surmonté les réticences de sa famille, travaille à la réception d’un hôtel et envisage un avenir prometteur dans les soins esthétiques. Quant à la timide Yoismerlyn, elle a gagné en confiance au point d’avoir, en parallèle, entamé des études de médecine, tout en travaillant actuellement dans la sécurité d’un complexe hôtelier.

Ces jeunes femmes, bien que gagnant un salaire modeste, ont la possibilité d’augmenter leurs revenus grâce aux pourboires et aux opportunités d’évolution offertes par l’industrie touristique.

Réimplanter le corail pour protéger la vie (photo ED)

SAUVEGARDE DE LA NATURE AVEC LE PROGRAMME TUI SEA THE CHANGE

La TUI Care Foundation ne se limite pas à l’emploi, elle s’engage également dans des projets de transition écologique pour préserver l’environnement local, montrant ainsi un aspect positif et méconnu du tourisme de masse. Il reste beaucoup à faire et force est de constater que l’activité touristique est loin d’être la seule à détruire l’environnement. Les très nombreux déchets qui traînent le long des routes et de certaines plages soulignent une forte nécessité d’éducation de la population elle-même.  La dégradation de l’environnement est certes perçue mais sans toujours comprendre la nécessité d’être un acteur individuel de sa sauvegarde. Les pêcheurs de la baie de Samana constatent, avec amertume qu’à force d’utiliser des filets de pêche qui emportent tout sur leur passage, ils n’ont plus de poissons à pêcher. Le même écosystème est menacé lorsque les coraux se meurent. D’où l’intervention, depuis peu, de la TUI Care Foundation pour éduquer les touristes aussi bien que les populations locales à leur nécessaire protection et leur réimplantation en mer. Les récifs coralliens, lorsqu’ils sont bien gérés, sont extrêmement précieux pour les écosystèmes marins et pour les populations humaines qui en dépendent. Ils peuvent produire entre 5 et 15 tonnes de diverses formes de vie marine par kilomètre carré. Les récifs coralliens  protègent  contre l’érosion côtière, contribuent à la pêche et au tourisme. En tant que barrière naturelle, ils absorbent efficacement l’énergie des vagues, réduisant ainsi les dommages causés par les tempêtes, les ouragans et les tsunamis. De plus, les récifs coralliens favorisent la formation de divers habitats marins, comme les lagons, les hauts fonds, les îles, les mangroves et les forêts côtières, abritant une biodiversité remarquable avec plus d’un million d’espèces animales et végétales, ce qui représente plus de 25 % de toutes les espèces marines.

Plages de Punta Cana (photo ED)

Peu à peu la TUI Care Foundation espère pouvoir mieux communiquer en direction des vacanciers, notamment dans les hôtels pour que ceux qui le souhaitent puissent même participer à l’implantation d’arbres ou de coraux. Rien ne vaut l’expérience personnelle.

Cet éclairage bienvenu de la TUI Care Foundation souligne deux évidences. Si les touristes peuvent être destructeurs par négligence ou, souvent, par méconnaissance des conséquences délétères de leurs gestes et activités, les populations des hauts lieux de tourisme ne le sont pas moins. Et en second lieu, force est de constater que c’est le tourisme qui sauve plus d’un habitant dans certaines régions. Il importe qu’une majorité d’industriels du tourisme prenne, elle aussi, ses responsabilités.

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