- Comment vont les affaires en ce moment ?
- Bien, bien merci….
La positive attitude a des limites. «ceux qui te disent que tout va bien ne te disent pas tout à fait la vérité » m’a-t-on fait remarquer plusieurs fois ces jours-ci.
En « off » il est évident qu’il se fait plus difficile ces temps-ci de vendre les palmiers et les eaux turquoise traditionnels. Même s’il reste des arguments.
On manifeste contre le surtourisme ? Certes, mais pas de tourisme, pas d’affaires. On craint les incendies à répétition ? Ca pourrait être pire à l’avenir : autant en profiter aujourd’hui. Trop d’instabilité politique ? Ca arrive chez les meilleurs : carpe diem ! Votre client ne veut pas voler sur Boeing ? Les compagnies européennes privilégient Airbus et de toute façon Airbus a pris le lead dans le monde.
Mais l’ambiance globale est délétère. Plusieurs voyagistes le soulignent : il y a un avant et un après 7 octobre 2023
Depuis cette date d’attaques terroristes de nombreux pays, et en particulier l’Égypte, la Jordanie et Israël sont délaissés par les touristes en raison de l’instabilité politique et des tensions régionales. Rediriger les flux vers d’autres destinations moins touchées, genre Albanie ou Moldavie, ça ne marche pas à tous les coups. On peut toujours convaincre les hésitants que ces belles découvertes moins habituelles fourniront matière à selfies pour épater famille et amis qui ne les connaissent pas encore.
Il est vrai aussi que les prix des vols n’ont pas significativement baissé. Les destinations historiquement réputées bon marché comme ce fut longtemps le cas par exemple de la Tunisie, ne le sont plus, ni en aérien, ni en hôtellerie.
L’imprévu donne parfois son coup de pouce. Les Français viennent de vivre une méchante période électorale. Les Parisiens craignent la grande pagaille autour des Jeux Olympiques. Alors reste à séduire ces potentiels migrants politiques ou olympiques pour qu’ils saisissent votre main tendue : vous êtes la clé de leurs rêves d’ailleurs où l’herbe est forcément plus verte. Même en dernière minute, même si l’été 2024 se révèle une course d’obstacles qui exigera de sacrés muscles pour rester en piste.