Les dernières données touristiques inquiètent sérieusement les autorités cubaines. Avec les chiffres du premier semestre, le secteur est aussi mal en point qu’il y a un an, avec 0,9% de voyageurs internationaux de plus au cours des six premiers mois de cette année par rapport à la même période en 2023. La pandémie avait déjà aggravé la situation précaire sur l’île; depuis, les coupures de courant sont devenues plus fréquentes et les prix des denrées alimentaires et des médicaments ont continué d’augmenter.
Considérant que 2,4 millions de visiteurs sont venus l’année dernière et que l’objectif pour 2024 était de 3,2 millions, il semble désormais difficile à atteindre. Selon le rapport du mois de juin publié ce lundi 22 juillet par l’Office national des statistiques et de l’information, c’est le troisième mois consécutif au cours duquel Cuba a accueilli moins de visiteurs internationaux que le même mois de l’année dernière. Cela montre que l’île des Caraïbes sous domination communiste est loin de se remettre du coup que la pandémie a porté à l’activité, et qu’elle connaît plutôt une régression.
Une destination « idéologique » qui n’est plus à la mode, même si elle reste abordable…
Par nationalité des visiteurs, la Russie est toujours à la tête du classement avec 112 721 touristes, soit 66,7% de plus qu’à la même période l’an dernier (67 612). Cela s’explique par le nombre de destinations interdites aux citoyens russes à la suite de la guerre déclarée à l’Ukraine.
Dans la lignée des touristes qui voyagent par « sympathie idéologique », l’Argentine consolide également sa croissance avec 17,4% de voyageurs en plus que l’an dernier et il en va de même pour le Mexique, avec 12,6% de voyageurs en plus qu’au premier semestre 2023.
Dans le groupe « autres nationalités », la présence s’est à peine améliorée d’un maigre 0,5%, tandis que les Etats-Unis, troisième marché de l’île, ont augmenté de 1,1% malgré les restrictions de l’embargo. Le Canada, qui reste en tête avec 577 549 voyageurs, n’a connu qu’une très légère baisse (0,9 %), même si certains signes laissent penser que la baisse serait plus significative, depuis les avertissements des autorités cubaines concernant la forte pénurie d’aliments et de fournitures en tout genre, jusqu’aux cas médiatisés de patients canadiens mal soignés, ou encore la confusion autour du rapatriement du corps d’un touriste québécois vers la Russie au lieu de Montréal.
Les Européens boudent Cuba
Les marchés avec les plus fortes baisses jusqu’à présent sont l’Allemagne (-4,1%) et la France (-5%), mais plus grave encore est la baisse des voyages à l’étranger de la communauté cubaine (-11,9%) et de l’Italie (-17,9%). Le pays émetteur le plus inquiétant reste l’Espagne, qui a envoyé 36 714 touristes au premier semestre 2023 et n’en a atteint que 28 203 sur la même période cette année et la baisse de 23,2% représente une véritable débâcle.
Rappelons que la pauvreté et la faim, le régime du parti unique au lieu de la liberté d’expression et la fuite devant le manque de perspectives sont le quotidien à Cuba. Sept décennies après le début de la révolution le 26 juillet 1953, la situation des droits humains dans cette nation insulaire est catastrophique. Actuellement, plus de 1 100 personnes sont emprisonnées pour des raisons politiques.
