Il y a seulement quelques années, le Sri Lanka était une destination touristique importante. La pandémie et les manifestations du peuple contre les gouvernements corrompus ont réduit presque à néant les efforts des réceptifs locaux et des tour-opérateurs.
A l’approche de nouvelles élections, le gouvernement actuel qui, jusque là, facturait 50€ par personne pour entrer dans le pays a enfin décidé d’offrir le visa de 30 jours aux ressortissants de 35 pays dont la Belgique, la Suisse et la France à partir du 1 octobre 2024. Des élections présidentielles sont prévues en septembre au Sri Lanka. Il faut espérer que cet avantage puisse perdurer dans le temps afin d’en mesurer les effets.
L’objectif: stimuler le tourisme et aider à relancer son économie frappée par la crise
Les touristes recevront des visas de 30 jours dans le cadre d’un programme pilote de six mois qui débutera le 1er octobre 2024, a déclaré le porte-parole du cabinet et ministre des Transports, Bandula Gunawardana. «L’objectif du gouvernement est de transformer le Sri Lanka en un pays sans visa, à l’instar de Singapour, de la Thaïlande et du Vietnam , afin de profiter des avantages d’une industrie touristique en croissance rapide».
Un pays durement touché par une crise financière
Ce pays de 22 millions d’habitants, célèbre pour ses plages, ses temples et son thé, a vu son industrie touristique frappée d’abord par la pandémie de COVID-19, puis par une grave crise financière en 2022 qui a donné lieu à des manifestations de masse.
Le Sri Lanka va bénéficier d’une augmentation du nombre de touristes
Mais l’industrie du tourisme récolte les fruits d’un redressement amorcé l’année dernière, le Sri Lanka enregistrant près de 2 millions d’arrivées à la mi-août, pour la première fois depuis 2019.
L’île s’attend à clôturer l’année avec 2,3 millions d’arrivées. L’Inde est la plus grande source de touristes avec 246.922 arrivées, suivie du Royaume-Uni avec 123.992, selon les dernières données de l’Autorité de développement du Sri Lanka.
La Banque centrale du Sri Lanka a annoncé que les revenus du tourisme ont grimpé à plus de 1,5 milliard de dollars au premier semestre 2024, soit une augmentation de 78 % par rapport à l’année précédente.
Les citoyens des pays ci-après sont dispensés de visa touristique (30 jours) à partir du 1er octobre 2024:
l’Inde, le Royaume-Uni, la Chine, les États-Unis et l’Allemagne, pourront profiter de ce voyage sans visa au Sri Lanka. La liste complète comprend des pays comme les Pays-Bas, la Belgique, l’Espagne, l’Australie, le Danemark, la Pologne, le Kazakhstan, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Népal, l’Indonésie, la Russie et la Thaïlande. Les autres pays figurant sur la liste sont la Malaisie, le Japon, la France, le Canada, la République tchèque, l’Italie, la Suisse, l’Autriche, Israël, la Biélorussie, l’Iran, la Suède, la Corée du Sud, le Qatar, Oman, Bahreïn et la Nouvelle-Zélande.
Il faut espérer que les élections présidentielles se déroulent sans encombre…
La Cour suprême du Sri Lanka a reconnu, le 22 août 2024, le président Ranil Wickremesinghe coupable de conduite « arbitraire et illégale » dans le report des élections locales prévues l’année dernière, alors même qu’il fait campagne pour un mandat lors de l’ élection présidentielle du 21 septembre.
Le président Wickremesinghe a accédé à la magistrature suprême de l’île en juillet 2022, non pas en remportant des élections nationales, mais grâce à un vote parlementaire extraordinaire. Il a remplacé le président Gotabaya Rajapaksa, qui a fui le pays et démissionné au milieu de manifestations de masse déclenchées par une grave crise financière et par la corruption.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a déclaré jeudi que les libertés fondamentales au Sri Lanka étaient menacées, alors que le pays se prépare à élire un nouveau président en septembre.
Un rapport publié jeudi par l’agence de l’ONU souligne que le Sri Lanka, qui organisera sa première élection présidentielle depuis sa sortie d’une profonde crise économique, n’a pas réformé son système de protection des droits de l’homme malgré sa promesse de le faire.
Au lieu de cela, les lois et projets de loi introduits depuis 2023 ont donné « de larges pouvoirs aux forces de sécurité » et étendu « les restrictions à la liberté d’expression, d’opinion et d’association », a déclaré le HCDH.